R'tour de l'idole des d'jeunz

[Tamarie]

C'est bien avant le chant du coq que la petite peste aux yeux jaunes sauta de son lit. Comme tous les enfants elle n'arrive plus à dormir alors que les adultes sont toujours au chaud dans leur plumard. Elle était bien seule dans la grange. Par terre les deux lits des deux mercenaires qu'elle avait adoptée comme grandes sœurs.

La petite solitaire avait été lâchement abandonnée. Jo l'avait laisser au milieu de la nuit il y avait déjà quelques lunes, et Alisha avait profité qu'elle était malade pour prendre, à son tour, la poudre d'escampette. Seule et triste elle continua à dormir dans la grange et à vivre dans son arbre.

Sa maladie l'avait quelque peu troublée. Elle semblait plus calme, plus réfléchie et moins speedente.

Enfin une bonne nouvelle, Jo va revenir dans une lune, voir moins.
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Il lui fallait trouver une bonne idée, un cadeau, une surprise. Déjà, la pseudo chambre avait changée du tout au tout. Les lits étaient l'un près de l'autre. La petite n'avait jamais compris pourquoi les deux amies mercenaires ne dormaient jamais l'une à cotée de l'autre, elle avait donc rapprocher les deux plumards. Partout, elle avait disposer des fleurs sans tiges. Coupées net à la tête, elle en avait parsemer partout, et surtout dans les lits.

Une idée lui vint alors, Jo voudra surement se laver dans une belle eau, et dormir dans des draps propres.

Sans attendre, elle fonça vers l'abreuvoir. Une couche de gras à la surface, suivit dans les profondeur par un mélange brunâtre pour enfin arriver, dans les abime, sur une couche de limon et d'algues. Une jolie mare au cœur de la maison. Au début, elle tenta de renverser la bassine, là, au beau milieu de la crasse. Mais aussi forte que pouvait l'être une fillette de 8ans, l'abreuvoir en fit la sourde oreille et refusa même de se déplacer. Tant pis, vaille que vaille, elle se contenta de vider l'eau à l'aide d'un seau.

Une vingtaine d'aller retour plus tard, et la bassine pouvait enfin être renversée. Le dos contre le métal, les pieds contre le mur, le récipient puant se souleva pour déverser ses flots bruns. Vite un torchon, et elle se mit à laver le sol. Une odeur acre de bave de chameau et de transpiration dans la pièce, mais au moins il y avait moins de poussière.

Une vingtaine d'aller retour et revoilà la bassine plaine de l'eau des marais. En tant que sourcière, elle avait su filtrer une grande partie des crasses, elle était impropre à la consommation humaine mais pour les bêtes et pour se laver, ça devait suffire. On pouvait même de temps en temps, apercevoir le font de l'abreuvoir.

Une bonne chose de faite, à présent il fallait changer les draps. Elle commença par enlever la vieille couverture, puant le castor mouillé et le koala en rûte. Elle la jeta sur l'appui de fenêtre, histoire de lui faire prendre l'air et de la tapotée un peu pour enlever les acariens et autres parasites. Pour les nouveaux draps, rien de plus simple. Une petite visite dans la chambre de Lanthane et, en douceur, lui subtiliser ses beaux linges de maison, et le tour était joué. une odeur de naphtaline et de thé empestait, mais c'était mieux que le fennec crevé.

Voilà une jolie chambre parfumé et une belle salle de bain où les chevaux s'abreuvaient déjà. Il ne manquait plus que l'hôte de marque, la VIP de la grange.

[AM 837]

Lorsque Tamarie se fut embarquée dans le grand ménage, Ahèm qui avec Andjock, avait reçu la tache de s'occuper de la fillette pendant que les deux absentes vaquaient a leurs occupations respectives, la laissa se débrouiller seule tant ce réaménagement et ce coup de propre semblait ravir le petit monstre.

Aussi en surveillant qu'elle ne se blesse pas du coin de l'œil, il en avait profité pour changer la paille des lits et mettre au feu l'ancienne.
Tout en s'étonnant, avec un brin de répulsion, de la vie qui avait pu se développer dedans, il songeait en grommelant aux réflexions qu'il avait pris comme une série de coup de poing dans l'estomac...

"Homme d'intérieur... Homme d'intérieur... Mmph..."

Depuis les journées avaient défilées monotones, entre le travaux des champs le jour et radio en salle commune la nuit après que Tamarie se soit endormie...
Soirées radio agaçantes, angoissantes, énervantes... Frustrantes auxquelles il ne parvenait pourtant pas, masochiste, a résister attiré comme un camé en manque, qui allait après son fix s'allonger en pleine descente morose pour batailler avec un sommeil qui jouait l'arlésienne.

Au moins la petite dormait bien et sa respiration paisible égayait ses insomnies pendant lesquelles il réécrivait mentalement encore et encore les lettres de l'alphabet, jusqu'a tomber de sommeil. Lettres qu'il retraçait le jour accroupi dans la terre fraichement travaillée entre deux rangs de betteraves ou de pommes de terre.

Maussade le cul entre la chaise de la joie et celle de l'appréhension il avait appris le retour prochain des grandes absentes...
C'est assis devant sa radio, avec un Monsieur Bibi qui broyait du noir dans son coin pour seul compagnie en salle commune, qu'il vit débarquer tant bien que mal une Jo Clay Kieffer, ravagée par un voyage solitaire sans vivre a pousser son cheval jour et nuit...

Amaigrie, affaiblie tenant a peine sur ses jambes et proférant des propos pour le moins étranges, elle ne ressemblait plus que de très loin a la cavalière qui avait choisie de disparaitre en pleine nuit il y a de ça plusieurs semaines.

La laissant s'entretenir par radio interposée avec Alisha, il avait tenté de la faire manger et boire en tentant de masquer son inquiétude, résultat un plat chipoté, une infusion et un bouillon de légumes qui avait plus profité a la table qu'a quiconque.

Lorsqu'Alisha eut clos la discution il aida la cavalière agrippée a son épaule a se lever, s'assurant qu'elle ne tombe pas en passant le bras autour du pardessus aux effluves écœurantes de cette dernière...

- "Qui aurait cru... Hein..."
- "Comme tu dis..."

Le trajet jusqu'à la grange ne lui avait jamais semblé aussi long et chaotique, les bottes de Jo trainent au sol et ne se soulèvent que spasmodiquement pour accompagner la lente avancée tandis que ses doigts amaigris se crispent sur l'épaule d'un Ahèm qui ne cherche plus a masquer son inquiétude dans la nuit calme.
L'escalier pour monter a la grange fut pire que tout le reste et c'est après plusieurs paliers éreintant qu'il parvient a transporter Jo jusque dans la chambrée ou dort déjà Tamarie...

La porte poussée du pied s'entrouvre tant bien que mal et la lueur blafarde de la lune projette dans la pièce l'ombre de la paire insolite se dirigeant cahin-caha vers le lit tout propre de la mercenaire.

[Jo Clay]

C'est bien réèl, tout ça. La bouffe, la grange... Les gens. Elle en est sortie, elle est là, et la gosse est là aussi. La gosse pour qui elle a fait la route. Elle y pense, ça la fait ricanner connement, cette idée d'attachement. Jusqu'où elle est allée? Qui elle a vu? Qu'est-ce qu'elle a vu... Qu'est ce qu'elle a voulu... Ca, c'est entre Jo Clay Kieffer et Jo Clay Kieffer. Et l'entente entre les deux est loin d'être cordiale, en ce moment.

Appuyée -affalée plutôt- contre AM, qui tente tant bien que mal de la guider vers sa couche, dans laquelle dort déjà la gamine, elle tente de se défaire de l'imperméable souillé, aux pans couverts de sang caillé. Le vêtement pue la mort et la misère... C'est l'odeur dont elle veut se défaire. Cette odeur de mort, qui te reste collée au cul malgré des dizaines de douches... Et elle, elle a pas encore pris sa douche, alors je te laisse imaginer.

"Aide moi... Attends... Aide moi..."

Elle parvient à retirer le manteau dégueulasse, découvrant par là même une chemise toute aussi infâme; et toujours bottée, elle s'écroule à genoux sur sa couche, sans retenue, à coté de la gamine. La gamine sur laquelle elle penche son visage sale, creusé, maigre. Elle la couve de ses yeux rouges, cernés de violet. Elle passe ses doigts amaigris dans les cheveux douteusement propre (ou proprement douteux?), de Tamarie. Elle est laide à regarder, la Jo Clay, sur ce coup là. Toujours penchée sur la gosse, elle lui caresse les cheveux, renifle... Une larme perle sur sa joue poussiéreuse; peut-être temps qu'elle se débarbouille la tronche...

Et Tamarie, qui dort. Et c'est tant mieux pour elle... Parceque comment ne pas crier au croquemitaine, quand tu vois la gueule de la nana penchée sur elle, en train de lui caresser les cheveux... De renifler... Et de cracher élégamment un de ces glaviots épais dont elle seule à le secret. Dans les draps propres. Oui.

Le regard toujours absorbé par la gosse, elle murmure à l'attention d'AM derrière elle:


"M'laisse pas seule avec elle... Pour l'instant... M'laisse pas seule avec..."

[Tamarie]

*Le soleil brille dehors, on peut attendre près de la fenêtre, un rossignol compter fleurette à une mésange. Une douce brise fait frissonner les feuilles des chênes et des bouleaux. Une odeur de madeleine dans l'air, c'est bientôt le gouter, un grand verre de jus d'orange et des bons gâteaux joliment disposer sur une table couvert d'une nappe provençale. Merci mamy pour cette encas! Jo arrive dans la pièce, la porte s'ouvrant tout seule, comme poussée par des angelots. La princesse mercenaire se tien dans l'encadrement de la porte, entourée d'un halo de lumière...*

Réveille difficile, sortie de son rêve par des bruits et des caresses étranges. Doucement elle tente d'ouvrir ses grands yeux, collé d'un sommeil trop cours. Un petit gémissement puis... Une odeur de mort vient lui agresser les nasaux. D'où peut bien provenir cette puanteur nauséabonde, si le Diable devait avoir une halène sur que se serrait celle là. Une ombre plane sur elle, tout près, un visage maigre, salle, munit de deux petits yeux rouges. Un croque-mitaine, la main déjà sur son visage, près à lui voler son âme.

Vlan!

La petite pousse un hurlement a réveiller un meunier et envois sa main dans le visage de la pauvre Jo. Apeurée, Tamarie tente de repousser son agresseur avec ses pieds. Une rafale de coup directement dans son visage. De quoi sonné un bucheron.

A l'aide! Venez m'aidez!

[Jo Clay]

La tarte dans la gueule, la rafale de coups; sonnée, plus par la surprise et l'incompréhension que par la violence des baignes, elle recule, passe rapidement de la position genoux à terre, à cul par terre. Elle recule lentement, en s'aidant de ses mains, et s'immobilise, assise devant les jambes d'AM, face à la couche de la gosse affolée, qui gueule à qui veut l'entendre que c'est l'assaut final, que les démons sont là, qu'on est pas dans la merde...

Elle est vidée, la Jo... Des rigoles claires sur ses joues sales, elle ne sait pas quoi dire... Les mots restent coincés dans sa gorge; elle se contente de tendre connement une main vers la gosse, toujours assise entre les jambes d'AM...


"Mais c'est moi... C'est moi..."


Elle avale sa salive, manque de s'étouffer...

"C'est moi... C'est moi merde."


Et de bredouiller des conneries incompréhensibles, d'attraper la jambe du chauve, et de serrer fort. Le regard rouge toujours tourné vers la gosse.

"C'est moi... C'est moi..."

[Tamarie]

Les pieds qui gigotent dans le vide, les yeux fermées la petite crie tout l'air et toute la terreur qu'elle à en elle. Plus rien contre ses pieds, aurait-elle réussie à mettre en déroute son agresseur... Elle rentrouvre ses mirettes, écarte doucement les bras mit devant elle comme barricade, et jette un rapide coup d'œil. "merde" Cette voix... Elle connaissait cette voix, mais d'où. Elle laissa tomber ses pieds et ses bras pour mieux voix l'intrus. Impossible... Elle se redressa, se pencha en avant, et doucement s'approcha de Jo. Ses deux grands yeux ouverts, elle sonde la personne face à elle. Une pauvresse affamée et sale. Impossible... Se rapprocha encore plus, son visage presque collé à celui de Jo. La petite respire vite et fort sur le nez de la cavalière.

Elle en était sure, c'était pas une méchante, autrement AM l'aurait pas laissé entrée. Mais... Il suffit d'ajouter un imper sur ses frêles épaules et on obtiens le spectre d'une Jo, impossible... Mais si c'était bien elle.

JOOOOO!

Déjà à quatre patte, face à face, la petite lança une impulsion dans ses jambes pour se propulser au coup de la mercenaire. Un coup de plus mais tant pis. Ses deux petits bras sur les épaules de la faible femme. Et la voilà déjà qui pleure comme un bébé, frottant son nez sur la joue de Jo. Tout se qui sortait de la bouche de la petit mis à part de la bave était des petit "Jo" étouffé. Collé comme du velcro, elle n'était pas près à lâcher sa grande sœur. Tout se bousculait dans sa tête, mais elle était revenue et c'était le moment de pleurer, pas encore de parler.

[AM 837]

Ahèm tient le par-dessus raide de crasse a bout de bras, faudrait laver ce "truc" un jour pense t'il en s'éloignant de quelques pas pour balancer la manteau sur une botte de foin loin des paillasses, non sans avoir fait discrètement les poches pour tomber sur les cachets en vrac qu'elle a gobée plus tot dans la soirée et les enfourner dans sa propre poche...
Saloperies chimiques... Il arrive mal a avaler cette histoire de coupe faim...

D'ailleurs quant il revient auprès d'elles deux, il trouve une Jo penchée sur une Tamarie endormie, attendrissante finalement si ce n'est ses habitudes de vieux cowboy... Elle a quand même l'air bien secouée...
C'est la deuxième fois ce soir qu'il l'entends renifler... Elle va pas se mettre a pleurer quand même ? Avant qu'elle ne s'essuie ou se mouche dans les draps déjà maculé il attrape un chiffon presque propre... toujours plus que son visage étique barbouillé de crasse... et lui tend en s'asseyant un peu en retrait, posant doucement sa main libre sur l'épaule de la mercenaire fatiguée et se prends a chuchoter lui aussi.

-"M'laisse pas seule avec elle... Pour l'instant... M'laisse pas seule avec..."

-"Je suis là, j'suis là... t'inquiète pas, t'es arrivée, ça va aller maintenant."


Ahèm s'apprêtait a ajouter quelque chose sur l'abreuvoir quant Tamarie gémit et bouge dans son sommeil jusqu'à ce que deux fentes ensommeillées éclaire la pièce de cette lueur caractéristique. A peine le temps d'un sourire que tout se bouscule, le joli tableau devient chaotique.
Les coups de Tamarie succèdent aux cris aigus et voilà qu'il se retrouve avec Jo dans les pattes, qui même famélique conserve une sacrée poigne, agrippée a sa jambe, coassant comme elle peut en tendant la main vers la petite qui finit par s'approcher méfiante et enfin, la reconnaitre pour se jeter sur elle.

Il était resté comme deux ronds de flan, idiot, face a la succession rapide, bruyante et nerveuse des évènements, maintenant que la petite pleure a chaude larme dans les bras de la cavalière, il retrouve -enfin- ses esprits pour souffler la respiration contenue par la surprise qui lui meurtrie le diaphragme...

Tout va bien... Tout va bien...
Bon qu'est ce que je fais là moi maintenant ?

Ahèm grimace, Jo pour l'instant toujours crispé sur sa jambe, faire abstraction... Il cale de ses jambes les épaules d'une Jo secouée par les assauts de Tamarie, se penche un peu en avant pour caresser brièvement le dos de la petite fille avant d'ajouter a voix basse en posant sa main sur l'épaule de la mercenaire pour l'inciter doucement a serrer la petite plutôt que sa jambe.

-"Là, Jo est revenue... Tu vois... C'est bien... C'est bien."

[Jo Clay]

Le moment de pleurer, pas celui de parler. Ben tiens. Ca tombe bien, de toute façon elle peut pas parler, elle peut que renifler, avaler sa salive... En relâchant la pression sur la jambe d'AM, pour serrer la gosse contre elle... Morve contre morve. L'une frotte son nez sale contre la joue crasseuse de l'autre, qui elle, lui coule du nez dans le cou en la serrant fortement...

Elle va pas se mettre à pleurer, quand même? Ben si... Mais sans bruit. Son visage pourri et marqué, caché contre la petite figure de la gamine, sur laquelle elle presse ses mains noires de crasse; vérifier que c'est vrai. Que c'est pas un de ces rêves éveillés à la con... Mais non, Alisha n'est pas là, en train de se faire lécher le cou par Andy... Ca a l'air vrai. C'est crédible. Elle est rentrée, et la gosse est dans ses bras.

La voix étouffée, crispée, elle bafouille... Continue de bredouiller des choses incompréhensibles. Mais ça va déjà mieux, là haut, sous son plafond. Pour l'instant du moins... Ca va presque mieux dans le cirque incroyable de Jo Clay Kieffer. Comme quoi, ça tient à pas grand chose.

Alors elle reste assise, le dos callé contre les jambes d'AM, et la gosse littéralement incrustée contre elle. Finalement, ça se passe pas si mal... Si on pense pas au reste.

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