Un pique nique dans les marais.

[Alisha Kamakshi]

Ce matin-là, à peine l'aube levée et quand bien même les courses aux toilettes étaient monnaie courante, l'indienne avait décidé de ne pas se laisser abattre. Tamarie collée contre Alisha, elle-même collée contre Ahèm - oui faut suivre : on vous avait pas dit que c'était compliqué comme contexte ? - la jeune femme ouvre un œil puis l'autre et tente de s'étirer tant bien que mal. Le soleil semble bien vouloir rester accroché dans le ciel comme une orange, cela tombe plutôt bien.

Ce matin-là donc, elle éveille doucement son compagnon d'un baiser timide avant de faire de même avec la petite. Sans doute aura t-elle droit aux ronchonnements, rouspétages et j'en passe avant que tout le monde décide de se lever. Cependant, elle a un plan ! Le lit de foin bien odorant et chaleureux qui accueillait leurs corps se vide peu à peu, quand la jeune femme part faire une toilette matinale. Se rafraichir, se changer avec les vêtements d'hier encore sales quand d'autres sèchent dans un recoin. Se chausser de vieilles bottes trop grandes dénichées au fond d'un atelier, dans lesquelles elle fourrera tissus et papiers pour qu'elles tiennent à ses pieds. Puis, s'occuper de la petite, la décrasser, l'essuyer, la rhabiller tout ça en un temps record. Enfin, seulement, préparer un panier de victuailles avec quelques restes de repas. Allonger le pas et tenter de dénicher du fil, se munir de sacoches et revenir les bras remplis d'un tas de bric-à-brac sous les regards amusés ou interloqués.

- Si vous êtes prêts, j'ai une surprise ! On va pique niquer dans les marais et cueillir des plantes, pêcher et s'amuser !

Pas démontée pour un sou, elle ouvre la marche sans se faire prier après avoir distribué avec soin, les différents objets à trimballer. C'est seulement parvenue à la hauteur de la salle commune, et après être certaine que tout le monde suit bien, qu'elle s'y arrêtera pour interpeller Andjock d'une voix criarde. La journée promettait d'être chaleureuse, un brin familiale mais sereine malgré quelques sinistres épisodes symptomatiques de la malaria...

[Tamarie]

C'est les yeux semi clos que Tamarie se traine péniblement hors du lit. Ses nuits à rallongent la fatigue, mais elle aime tellement ça qu'elle ne saurait aller se coucher plus tôt. A moitié endormie sur un vieux tabouret elle regarde Alisha se laver. La petite fille ne bouge que pour se frotter les yeux toujours remplies de sable ou bailler à s'en décrocher la mâchoire. Mais c'était son tour, Alisha se penche sur elle et commençe à la laver. Elle savait très bien le faire mais l'indienne semblait pressée que la petite soit présentable. Tamarie grommele en tentant de la reposer, mais comment éloigner une grande personne débordant d'énergie quand on est un petit mollusque endormit.

Tamarie était coiffée, habillée et décrasser plus vite qu'elle ne l'avait jamais été. Et comme pour mettre une cerise sur se beau gâteau, elle avait même des sandales dans ses pieds.

"On va faire un pique-nique!" Telle une commande vocal pour réveiller un mort, Tamarie sortie de sa torpeur pour pétiller d'énergie comme à son habitude, les yeux enfin ouvert elle coure en tous ses autour d'Alisha. La petite peste insiste pour prendre le plus grand panier, jouant de toute sa ruse habituelle, casser les pieds de la pauvre jeune femme, elle eut se qu'elle voulait. Hélas, elle n'avait pas jugé de son poids, elle le plaçe donc sur ça tête, tentant tant bien que mal de pas le faire tomber. Elle suit telle un petit caneton, sa maman cane qui s'immobilise devant la salle commune pour appeler Andjock. A son tour elle se mit à crier.

Tu viens monsieur Andy, il y a à manger!

[Andjock]

Une, deux, trois, c'est au petit trot que les Shangri-lais ont pu voir passer Andjock ce matin...
Un gros transpirant comme jamais court a travers la ville. Ça y est il s'y est mit: Il fait du SPORT.

Le premier à en être choqué c'est lui: Une dizaine d'années d'inactivité foutues en l'air a cause d'un esclave qu'on venait de lui confier qui avait reconnu en lui le leader Felletinois.

Pourquoi continuer dans la voie de la négligence de soit et de son corps, dans la voie de la fainéantise alors que le monde lui avait offert une seconde chance, lui avait offert une vie vierge dans laquelle il pouvait avoir un nouveau rôle, un rôle diffèrent de celui du gros sympa que tout le monde aime bien mais dont personne ne veut.

C'est donc avec ces idées de renouveau et de splendeur que le gros tourne autour de la ville en courant un moral d'acier pour une épreuve difficile.
Le moral il l'a mais le physique vient rapidement à manquer dans son enveloppe son cœur n'envoie pas assez d'oxygène au cerveau: il a la tête qui tourne et les poumons qui le brulent, il tire la langue à la recherche d'air frais. Il y'a aussi son ventre qui lui pèse qu'elle idée de reprendre le sport avec une chiasse pareille.

Il se pose un instant.

« Putain j'me souvenait pas que c'était si dur de courir...Allez quelques minutes de pose et je passe aux abdos. »

C'est ce moment que choisissent Alisha et Tamarie pour se pointer...

« Un pique-nique j'aurai su j'm'y s'rait mis demain au sport... Pfiuuu c'est loin ou on vas? J'suis canné moi...Bon allez je vous accompagne si y'a de la bouffe.»

[AM 837]

Un Ahèm souriant avait été extirpé au doux contact des lèvres de la jeune femme de l'état de demi sommeil dans lequel il flottait depuis qu'Alisha s'était levée, il tends les bras et les jambes s'étirant dans un dernier bâillement avant de se lever, s'habiller et de se s'éloigner pour finalement sortir du bâtiment, un peu dans le gaz et laisser un peu d'intimité a la jeune femme et la fillette.

Sur le seuil, pied nus, il cherche des yeux le soleil puis approximativement face au Nord, il se fléchit sur ses jambes pour rester un moment, les yeux clos, campé sur ses appuis, le visage serein.
Ensuite s'enchaine une série de mouvement lent exécutés avec précision mais sans sècheresse dans le geste, comme une danse fluide, pour un observateur avisé certaines positions pourrait ressembler a des postures martiales.

Enfin après avoir tourné et viré en agitant les bras et déplaçant ses appuis, Ahèm s'immobilise respirant a plein poumon l'air matinal avant de tourner les talons pour retourner a l'intérieur de l'étable.

Observant une Alisha en train de s'occuper consciencieusement d'une petite Tamarie toute ensommeillée, Ahèm se surprends a rêvasser tandis qu'il enfile ses vieilles rangers.
Quand elles lui laisse l'accès a la vasque d'eau il en profite pouir faire ses ablutions matinales et se débarbouiller frolant avec un sourire Alisha avant de déposer un bisou sur le front de la petite fille.

Alors Alisha annonce l'imminence d'un pique-nique, l'idée amusante semble ravir la fillette, alors il se dirige vers son lieu de prédilection, la serre qu'il a délaisser ces dernières nuits pour une couche moins solitaire. Il y rassemble quelques affaire qu'il enfourne dans sa besace et se dirige vers la salle commune ou sont déjà attroupé un Andjock ruisselant, l'indienne chargée et la petite fille, u_n panier plus largue que ses épaules juché sur la tête.

[Nager]

Nager se lève tôt, malgré un coucher tardif après une énième longue discussion au Conseil. Le mutant aime les longues discussions, même s'il lui arrive d'être en désaccord avec certains autres conseillers. Finalement il y repense souvent en souriant, ravis de croiser le fer de la parole et d'avoir trouvé un des rares lieux de ce désert dans lequel, on n'utilise pas la force pour convaincre les autres.
Il prépare un sac avec quelques réserves. Il prend surtout ce qu'il pense qui aura été oublié, une nappe, des lames, du combustible, des vêtements chauds.

Allez, c'est vrai qu'un petit pique nique nous fera du bien. On bosse tous comme des forçats et on oublie parfois de profiter de la chance que nous avons de pouvoir boire un coup et manger dehors. Il y a pas mal de monde dans le désert qui aimerait avoir notre chance !

[Alisha Kamakshi]

Alisha sourit lorsqu'elle voit débarquer Nager pour le pique nique. Comme quoi, il suffit de peu pour embarquer du monde à des activités plus plaisantes ! Tout le monde paré ? Allez hop, elle continue d'ouvrir la marche en sifflotant pour emmener toute la troupe vers les marais d'un air enjoué.

Elle jette un regard amusé vers Andjock qui avait décidé de se mettre au sport, mais pas assez visiblement pour résister à de la nourriture. Un petit clin d'œil à Ahèm qui se fait silencieux, puis son attention se reporte sur Tamarie portant un panier trop lourd pour elle. Une, deux, une, deux. Les voilà atteignant la sortie d'un bon pas presque pressé d'enfin sortir et s'amuser. Faut dire que c'était là un luxe.

Les portes s'ouvrent et ils prennent la direction des fameux marais. Une libellule virevolte tout près d'eux et les trilles de quelques oiseaux résonnent, tandis que le soleil surprend agréablement les acolytes, devisant sur un peu tout.

Hm... Va t-on plus loin et commençons nous à pêcher ou bien ? Tu vas voir Tamarie, il y a pleins de grenouilles et tu pourras peut-être voir leurs bébés têtards !

[Tamarie]

Elle salua d'un geste de la tête Nager, tout en s'en éloignant le plus possible. Bien qu'ils soient tous deux aux conseils, elle avait peur du mutant. Sautillante et sifflante, elle marchait fièrement, coiffée de son panier. Dés qu'elle fut sortie, elle se mit à pourchasser libellules et autres insectes volants. Arrivé à l'endroit propice, Alisha, la cheffesse du groupe, demande l'avis des membres pour savoir que faire. Sans trop prêter attention à la question, la petite fille déposa son énorme panier.

La curiosité de la petite était tellement forte qu'elle était déjà à quatre pattes, dans un recoin sombre, les deux mains dans l'eau, en train d'analyser toutes les petites bêtes qui vivaient dans la vase, ou tout simplement dessus. Pour en rajouter une couche, les insectes semblaient eux aussi intrigués et se rassemblaient autour du visage de l'ange. Dytiques, fourmis, coccinelles, papillons, chrysomèles et scarabées lui tournaient autour. Amusée, Tamarie tentait de les caresser, de jouer avec, jusqu'au moment fatidique.

Les insectes étaient attirés par la brillance de ses deux globes luminescents, et les insectes n'étant pas réputés intelligent, l'un d'entre eux lui défonça l'œil. Il s'en suivit un cri, puis la petite fille, se tenant l'œil, tenta de chasser les bêtes devenues ennemis. Elle les chassa avec sa main de libre et tenta de les écraser avec ses pieds.

"Voilà pourquoi Tamarie attirait les moustiques."

Boudeuse, elle alla s'assoir à coté de son panier, un main toujours sur son œil meurtri.

[AM 837]

Lorsque la petite troupe s'arrête a l'initiative d'Alisha, Ahèm s'éloigne a l'instar de Tamarie après avoir repéré un touffe de roseau un peu plus sèche que les autres.

Il fouille sa besace pour en ressortir son canif et entreprends de couper plusieurs tiges. Ceci fait il revient vers le groupe, s'installe dans un endroit a peu près sec et recoupe une des tiges larges comme un doigt en morceau de longueur diverses allant de l'empan à la coudée.

Enfin tout en surveillant la petite du coin de l'œil, il semble comparer les morceaux de roseau, considérer Tamarie, puis il choisit le plus petit pour y percer avec précaution une série de trou, un en haut puis deux séries de trois.

Les derniers se révèle délicat et long à percer, Ahèm craignant de fendre de tout son long le roseau a cause du percement de trous successifs, prends un temps infini a faire tourner la pointe de son canif jusqu'à obtenir des trous coniques qui communiquent avec l'intérieur creux du roseau.

Enfin après avoir taillé un bec a l'extrémité, il replie son canif, lève le roseau a hauteur de ses yeux, un sourire aux lèvres quand Tamarie pousse un cri, tape des pieds rageuse et s'en vas bouder.

Apparemment ce n'est rien de très grave aussi plutôt que de se précipiter pour voir ce qu'elle a, Ahèm essaie son fifre improvisé, obtenant des notes disgracieuses.
Après plusieurs essais un son plus net, clair en sort, puis un deuxième et un troisième, Ahèm s'amuse a moduler quelques séries de notes pour accompagner les trilles des oiseaux avant de se lever, fifre en main vers Tamarie auprès de laquelle il s'agenouille en lui présentant le fifre.

Tu veux essayer ?

[Andjock]

"Putain mais ils marchent vite devant...j'viens de courir moi pourraient un peu penser a moi... " Marmonne le "futur maigre qui en attendant est gros" tout en posant ces fesses sur un caillou qui sort de la vase.

"Même pas ils ont vu qu'il m'avaient semés...bandes d'ingrats j'vous jure. j'fait l'effort de venir et ils m'abandonnent tous au milieu de la boue."
A à peine deux cent mètres les piques-niqueurs commencent à s'installer, se mettre des insectes dans les yeux et tailler des joncs pendant que lui il reprend son souffle retire ses chaussures et se masse les pieds.

"Allez Andjock bientôt tu sera un athlète... "
Mais en attendant t'est un gros à la traine.

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