Pauvre bête

[Calypse]

La route avait été longue depuis la ville. Sa ville desormais.
Ensemble, ils avaient participé a la construction d'un symbole supplémentaire de la volonté humaine de vivre.
En fait, il avait pas tellement eu cette impression, ils avaient passé tout son temps a grimper jusqu'à la mine, piocher comme un forcené, et tout ramener chargé comme une mule. Ne s'arrêtant que pour poser son butin, difficilement arraché a mère nature, écouter Nager lui dire d'y retourner encore une fois, se rendre compte que les encouragements du mutant étaient réellement pensés, remplir sa vieille outre, prendre deux, parfois trois, morceaux de lards.
Il allait recommencer a perdre toute raison si cela ne changeait pas bientôt. Il faisait bonne figure, enfin autant que possible, devant son chef, mais il avait besoin de grands espaces, il le savait.
Puis le destin lui sourit.
Nager vint l'intercepter durant sa redescente, toujours autant chargé. Ils partaient cette lune.
Enfin....
Ils devraient marcher longuement avant de monter sur leurs montures.
Lui devait prendre la jeune Jo.
Il l'avait juste croisé, le temps de partager la pioche. Son sac était toujours aussi plein que le sien.
Et bien, il partagerait sa monture, au moins il savait qu'il n'aurait pas une tire-au-flanc avec lui.


Montes sur mon chameau gamine.
Excuses moi.

Le balafré fait s'allonger le chameau, avec quelques maladresses dues a son inexpérience avec cet animal.
Voila, le destrier de mademoiselle, est avancé.
Il tend sa main gauche, calleuse, marquées de cicatrices plus ou moins profonds, et plus ou moins ancienne. Mais ce geste reste quand même bienveillant.

Tu me rappelles Gabrielle.

Son visage se ferme, mélange de durcissement et de tristesse.

T'inquiètes pas, je prendrais soin de toi. Ça aurait été plus facile sur le vieux Léon, mais il commençait déjà a faiblir sous mon poids... Pauvre bête.

[Calypse]

<sub>HRP: Message de Jo que j'ai invite a poursuivre notre Rp ici. Je poste sa réponse pré-invitation afin de pouvoir poster ce que je lui ai répondu.

Rp :</sub>

JO sortait à peine de la mine, comme à l'accoutumé. De suite la petite troupe s'était mise en route, encore des lieux et des lieux à couvrir à pied. Les dernières marches à travers les montagnes avait eu raison de sa résistance. Sa fatigue était incommensurable.

Elle lorgnait avec envie sur les montures de ses camarades, tant pour soulager ses pieds meurtries que parce que la petite anglaise n'avait jamais chevauché de tels mastodontes.

Elle jeta son dévolu sur le chameau de Calypse. Il avait l'air robuste et vif.

Calypse justement. Pour elle il restait un personnage énigmatique. Ils n'avaient fait que se croiser lors du travail, se repassant la pioche afin d'extraire, à qui mieux mieux, quelques kilos de charbon.

Elle redoutait son accueil.

Celui-ci fut une pure merveille pour une gosse de 16 ans. Habile et prévenant elle n'eut aucun mal à se hisser sur la bête. Une fois installé dos à Calypse, elle recueilli avec soulagement ses paroles, des paroles de protection et d'entre-aide.

Alors que le chameau s'ébranlait, elle ressentie enfin une sorte de paix intérieure qui lui permettait de se reposer, de se laisser aller. Alors elle étreignit son conducteur du moment avec force, Passa ses bras minces autour de sa taille et s'endormit alors que la troupe s'ébranlait.

[Calypse]

Le balafré sentit l'étreinte de sa passagère. Il se pensa rapidement qu'elle pourrait lui briser quelques unes des cotes fissurées qu'il avait tant de mal a soigner dans ce désert. Puis la pression diminua, tout comme les battements de son cœur, et le souffle dans son dos.
Profites de pouvoir t'endormir en toute insouciance. Tant que c'est encore possible.

Le soleil tomba plus vite qu'il ne s'y attendait. Son séjour en tant que mineur ayant encore une fois bouleversé son horloge interne.
Le froid aurait pu le prendre par surprise, mais il était habitué a cette sensation, quand la chaleur diffusée par l'astre s'interrompt brutalement, et que la brise effleurant les dunes commence a englober tout le corps.
Dans l'obscurité naissante, il devait se concentrer pour que sa chamelle, plus lourdement chargée que les autres, coupe a travers les dunes. Mais aussi faire attention a ce que sa passagère ne lâche pas prise. Il était aux aguets afin de l'attraper au vol, mais intérieurement il espérait que cela n'arriverait pas.

Ca y'est, le froid le limitait dans ses actions, il sentait la chaleur bestiale picotant ses chevilles, frontières ou se livrait une bataille calorifique, pour obtenir la possession de ses pied. Les rênes de fortunes n'existant plus pour ses doigts refroidis.
Il pouvait lutter contre ce mal être en les bougeant. Mais son équipière dormait, son corps allait se refroidir inévitablement.
Il attacha donc comme il put les rênes. Souffla dans ses mains afin de pouvoir sentir un minimum ce qu'il touchait. Puis il posa ses mains contre celles de la demoiselle. Froides, plus que les siennes récemment chauffées, et surement autant que les siennes avant.
Le grand Balafré sortit donc sa couverture de son sac. Une pointe de honte le prit, quand il la vit tout élimée.
Mélange de crinière, quand il avait protéger le vieux Léon de la pluie. De sang quand il avait du penser ses plaies avec les moyens du bord. De charbon, quand sa besace ne pouvait pas tout contenir.
Il la posa donc sur le cou du camélidé. Se tortilla maladroitement pour enlever son vieux blouson, sans réveiller la petiote.
Eut du mal a faire enfiler le blouson a Jo, car quand il tenait une main, elle penchait de l'autre, et lui commençait a glisser dangereusement.
Foutu secousse, le vieux Léon aurait marché plus calmement.
La chamelle ne se déplaça pas plus calmement, mais il y arriva. Une fois que la fermeture éclair du blouson fut enfin ferme, il l'enveloppa la jeune femme dans sa couverture. Puis prit les deux manches trop longues, les fit passer a travers sa couverture trouée, et les noua autour de lui.
Il l'avait l'air ridicule comme ca, mais étant dernier, il y avait peu de chance qu'on le voit jusqu'à ce que Nager décide de poser le campement.
N'empêche il était fier de son œuvre.
Cocon protecteur pour une chenille en hibernation.

[AM 837]

La consigne de Nager avait été claire, alors que le petit groupe sous sa direction partait extraire du charbon,
lui devait les rejoindre sur la route menant a Aurore...
Allez en direction de l'Aurore, plein Sud... Voilà qui n'était pas sans amuser le crane rasé qui emballait ses possessions en bâtant sa monture.

Le géant vert avait raison, Corelgrad est bel et bien une passoire, personne n'avait arrêté Am, pas de barrage, de poste de garde incontournable alors qu'il descendait le sentier des collines en direction de la grande étendue désertique au Sud.

Les exploitants étaient au point de rendez vous, Nager comme a son habitude avait réglé la rencontre au poil de cul près et il suivait maintenant le groupe, fermant la marche.

Il avait reconnu certaines têtes, qui lui rappelait de vieux souvenirs... Calypse et son masque, Giorgio...
Le trajet a la lueur des étoiles avait été silencieux, perdu dans ses pensées, il n'avait pas pipé mot, laissant sa jument suivre le groupe, un peu réticente malgré tout a s'approcher des chameaux dont l'odeur semblait grandement lui déplaire.

Le campement posé, Am soulageait sa monture de sa selle pré-crash, cadeau inestimable en chantonnant dans son absence de barbe, quand Nager distribua les consignes.
Le temps de prodiguer quelques soins a la bête et le voilà parti pour plusieures heures, gibecière sous le bras.

A son retour, le sourire du travail accompli aux lèvres, il se dirige vers le feu de camp pour y déposer sa besace lestée, distribuant de discrets signes de têtes a ceux qui s'occupaient dans la zone éclairée.

Les trois rongeurs grassouillets a la nuque brisée qu'il entreprit de dépecer, vider et mettre a la broche ressemblait a un mélange de gerbilles et de lapins de la taille approximative d'un gros chat...

Ceux qui se penchait par dessus son épaule purent voir que le cuistot fredonnant n'avait visiblement pas eux grand mal a attraper ces bêtes qui ne portait pas de traces de blessures.
La consanguinité de ces bêtes, visible aux yeux du zoologue même amateur, n'avait pas du jouer en leur faveur face un chasseur décidé... Elles avait du se trouver un coin a l'abri de tout prédateur et s'y reproduire frénétiquement jusqu'à ce qu'un homme passe par là.

Le fumet de viande grillée se sentait maintenant clairement dans le camp du petit groupe alors que le crane rasé tournait les broches, récupérant la graisse chaude qui dégoulinait pour en arroser les carcasses s'autorisant une lampée de gnôle en détaillant les peaux sanguinolentes au pelage ras couleur sable, cherchant probablement ce qu'il allait pouvoir leur trouver comme utilité.

Il repose ses trophées, cale sa bouteille dans le sable et jette un regard autour de lui, se décidant enfin a desserrer les mâchoires...


Les amis, la viande est sur l'feu...
J'sais pas comment vous l'aimez, niveau cuisson, mais je vous invite a venir vous servir.

[Calypse]

L'arrivée de Ahem fit plaisir au grand gaillard. Il ne put pas lancer de discussion ni tendre le bras pour lui taper sur l'épaule, car sa passagère aurait pu se réveiller. Il se contenta d'un sourire, surement caché dans l'obscurité.
Quand le mutant décida de poser le campement, Il se retrouva comme un imbécile car sa passagère ne s'était pas réveillé. Il décida donc de la laisser dormir autant que possible, et dut redoubler d'ingéniosité et d'acrobatie pour arriver a descendre de la monture sans la réveiller ou la faire chuter. Puis il la fit glisser doucement dans ses bras, et l'installa aussi confortablement que possible. Simple abri creusée a même la dune.
Ahem était déjà parti chasser.
Il s'affaira donc a faire un feu, afin de réchauffer l'adolescente dont il avait décidé de prendre soin, et aussi pour guider son camarade au crane rasé.
Puis il décida d'aller voir un bout de béton qui dépassait du sable, une dune sur leur coté.
Quand il revint, sa besace contenait des bouts de cartons, et quelques gélules. Il n'était pas bien sur si le lieu était une ancienne pharmacie ou parapharmacie, et le nom des médicaments trouvées ne lui disait rien. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait une pilule bleu, une rouge, et trois cachetons qui ressemblait a des dolipranes. Il allait devoir faire un choix, car les bouts d'emballages n'indiquaient rien de bien utile.
Et puis dans ce désert, il n'avait pas la possibilité de ramasser des herbes médicinales, ou pouvant en donner l'impression. Il savait a quel point l'effet placebo fonctionnait quand on y prenait pas garde... Seulement lui le savait, et ca remettait tout en question quand il avait besoin d'un traitement.

Ahem interrompit sa réflexion en annonçant que le repas était désormais prêt a être mangé...
Il attendit que le cuisinier prenne sa part, puis en coupa deux. Une pour lui, la seconde pour la jeune fille. Elle aurait surement faim a son réveil, et il savait que les autres comprendrait son geste. Ça ferait plaisir a la petiote.
Une fois, qu'il eut emballé la seconde part, il remercia Ahem pour leur avoir apporté de quoi subsister, Nager pour les guider a travers ce monde obscur, Giorgio pour les soins autant moraux que physiques qu'il dispensait au groupe, et la demoiselle Jo, bien qu'endormie, pour l'espoir qu'elle représentait au sein de leur groupe.
Après avoir terminé sa "prière" improvisée, il savoura la viande non répertoriée, mais tellement délicieuse a son palais.
Le repas devint pour lui un moment de grâce, et il ne voulut pas entamer de conversations même s'il mourrait d'envie de connaitre les dernières aventures d'Ahem.

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