Convoi exceptionnel

[Miro]

Y'a pas à dire: la Légion n'a jamais eu bonne presse.

Toujours à agir en sous-main dans des missions pour le moins officieuses, ces hommes de l'ombre emmenés par le lieutenant De Bellac -retenez bien son nom, il est promu à une grande carrière militaire^^- revenaient lourdement chargés d'un précieux minerai qui allait un peu combler le retard qu'avaient pris les Ragondins sur les Taupes en matière de c-h-a-r-b-o-n.

Un coup de clairon et voilà le 2eRE qui sonne enfin son retour par la petite porte.
https://www.youtube.com/watch?v=zKS6U_9vfC4

Heureusement juste avant que le terrible hiver ne s'abatte sur la colonne chamélique.



Aux écuries, les chameaux poilus s'écroulent sous leur bave tandis que les légionnaires déchargent un à un les sacs taille SL, le vieux Miro fait la compta:

"Mouais-parfait... mouais-parfait... mouais-parfait... mouais-presque parfait... y manque un sac... PUISQUE J'VOUS DIT QU'Y MANQUE UN SAC... Drake au rapport!"

La vieille barbe pinaille alors que la faim tenaillait les bidasses depuis la traversée du Désert en marche forcée. Pas commode jusqu'au bout.

"Ouais... et bin la soupe attendra!"

Sauf que ni Drake ni les autres n'étaient d'humeur à satisfaire les caprices d'un boutiquier ambulant qui se trompe toujours dans les chiffres... Il se retrouve donc seul.

Premiers flocons. Miro tendu comme un archet quitte Shangri-là et entreprend de refaire le trajet en sens inverse. Quelle obsession!? Au col de montagne, il tombe bien sur un sac de charbon mais estampillé KV (?)... alors le sang du slave se glace, la température chute et son chameau grimace de froid.

***

Retour à la Maison-mère.

"y... y... rest...ste... d'la...a... sou...soup'?"

Peut-il seulement prononcer du bout des lèvres violacées.

[Win Wings]

Le nain cuistot arriva aussitôt avec un bol de potage fumant.

-Mais bien sul, il y as toujouls a manger dans les cuisines de Shangli-la! Voila un bol de potage aux bettraves, vous m'en donnelez des nouvelles!

Le cuisinier repartit aussi vite au travail.

[Zkapt]

Prévenue par Win Wings que le vieux bougon était arrivé affamé aux portes de la ville, Zkapt arriva rapidement sur les lieux. Miro, en tête à tête avec son bol, faisait peine à voir ...

Allons, monsieur Miro, ne restez pas au froid, venez vous réchauffer dans la salle commune. Les bûches ramenées par les Coyotes et par nos exploitants nourrissent le foyer, cela vous fera du bien de cesser de grelotter.

Je m'occupe de rentrer la bestiole, si cela vous arrange.

Alors que la Vogonne s'empare de la longe de la monture, elle remarque que le sac enveloppant le charbon semble d'un modèle complètement différent de ceux dans lesquels les Légionnaires ont transporté le minerai ... Elle réfléchit, puis soudain gronde le Slave :

Ne me dites pas que vous êtes sorti par ce temps juste pour aller chercher un sac repéré en chemin ! Vous tenez vraiment à mourir gelé !

[Fred de Bellac]

Enfin, le Slave était de retour... Trempé jusqu'aux os, grelotant, il fait peine à voir.
Pourtant, Frédéric ne peut réprimer un sourire. Une image, un souvenir s'est formé dans son esprit, remontant d'un lointain passé...

Il lui faut toute sa force, tout son contrôle mental pour ne pas exploser de rire à cette analogie.
Respirant lentement, profondément par le nez, le Lieut' se lève et fait signe à son "éminence blanchâtre" d'approcher de leur table.

Hey, Miro, par ici, viens te poser, tu en as fait plus que ta part. Et si tu veux ma soupe, je te la donne de bon coeur !

Evidemment, cet accès de générosité pourrait passer pour exemplaire, si le Français n'avait pas passé le dernier quart d'heure à se plaindre à ses compagnons de table du goût infect de la betterave, même superbement cuisinée...

[Miro]

La vieille barbe grelote, le nez dans la soupière. Ses joues s'empourprent couleur betterave mais il n'a pas encore repris du poil de la bête tout trempé qu'il est.
Douche glacée pour ce gueulard insupportable, son coeur poreux comme de la pierre volcanique si j'ose dire semble se réchauffer pour une fois par tant d'attentions prodiguées à la Maison-mère.

...merci Chef...

...merci Patronne...

...merci Fred...

C'est qu'ici ça sent le coucouninge entre nursery et club du 3e âge, l'infantilisme n'est jamais loin du gâtisme.
Shangri-Là c'est aussi ça.

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