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Le Syndrome Don Quichotte

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Le Syndrome Don Quichotte Empty Le Syndrome Don Quichotte

Message par Ali Mar 22 Fév - 21:00

Je me permets de retransmettre ici, un topo sur les recherches menées au nom de l'humanité et de la raison, pour tenter d'y voir un peu plus clair dans les ténèbres de notre monde actuel.

Dans les organisations les mieux structurées, on ne meurt plus de la violence, ni de privations, ni des infections les plus communes. La première cause de mortalité semble y être psychologique : on y meurt de dépression et de ce qui s’ensuit : le syndrome de perte de l’ego (ou SPE).
C’est ce que beaucoup surnomment la « zombinite ». Mais ce nom, à cause du mépris ou de la peur qu'il évoque a conduit à trop de comportements indignes pour être acceptable.
Non pas qu'on succombe au SPE plus qu’ailleurs, mais là-bas, ils ont juste beaucoup plus d’occasion de mourir d’autre chose avant !

Ce triste constat nous a amené à étudier les affections psychologiques de nos contemporains. La plupart sont assez classiques, elles ont étés bien étudiés par les grandes psychologues comme Simone Freud ou Marie-Claire Biba.
Nous avons cependant identifié un ensemble d’affections originales, particulières à notre temps :
Le « Syndrome Don Quichotte » ou SDQ.

Don Quichotte est un personnage de roman castillan. Refusant le monde dans lequel il vît, il se met en tête qu’il est un des héros des œuvres de fictions dont il est friand : les romans de chevalerie. Aussi il s’en va, errer dans le monde, déguisé et prétendant agir tel un chevalier sans peurs ni vices. Il est à fond dans son trip.

Les victimes du SDQ tentent donc de survivre psychologiquement aux chocs du crash, la double perte de nos proches et du mode de vie dans lequel nous avons grandit, en s’imaginant être des personnages différents de ceux qu’ils ont été avant. Ils ne sont plus des survivants qui ont tout perdu, mais des sortes de héros de romans, séries, films, jeux vidéo…
J’ai tenté une classification grossière.

Le fictionnalisme :
Le patient se revendique d'une fiction, souvent fantastique, qu'il a connu et apprécié dans le passé. Ainsi il s'extrait de la dure réalité.
Le rebelle de la série TV du même nom. Robot et extra-terrestres de film comme H2G2 ou séries télévisées comme Star trek ou Alf. Les exemples ne manquent pas.
Le danger pour ce genre de victime du SDQ, qui se prétendent non-humains, c'est que s'ils tombent malades, ils risquent de préférer se laisser mourir que de se soigner. Sinon il serait simple de les priver de nourriture, ou d'eau ou de médicament pour leur prouver qu'ils ne sont pas ce qu'ils croient.

L’historisme :
D'autres s'inventent une origine d'un autre temps. Ils ne font donc pas partie de la génération qui connue, laissé faire ou provoqué le Crash. Ils se déchargent d'un sentiment de culpabilité. Là encore les exemples ne manquent pas : Vicking, Samourai, soldat de WWII. Certain peuvent aller jusqu’à se prendre pour des personnages historiques célèbres telles que Staline ou Lénine … se conformant ainsi au clichés le plus éculé de l’aliénation mentale, souvent symbolisé par un patient se prenant pour Napoléon. Mais là on entre aussi dans la mégalomanie.

L’exnihilisme :
Pour ne pas souffrir du choc et des pertes dues au crash, la victime oublie tout ce qu'il y a eu avant le crash et s'imagine ne connaître que le monde post-crash. Cela s’accompagne souvent de l’élaboration d’une fiction bancale situant le crash dans un passé très très lointain, totalement incohérent avec la survivance de quantité de reliques technologiques qui ne pourraient résister bien longtemps aux outrages du temps.


Il me faut rajouter un état particulier : le Sancho Pansisme .
Sancho Pansa est le serviteur que Don Quichotte entraîna à sa suite dans sa folie.
Certaines personnes ne souffrant pas initialement du SDQ mais l'acceptent et l'entretiennent chez ceux qui en sont atteint. Dans quels buts ? La lâcheté, ou l’instinct de conservation, sont les premières qui viennent à l’esprit. Contrarier qui que ce soit de nos jours est, presque partout, prendre un risque pour sa vie.
Les mythes dont se bercent les victimes du SDQ, sont aussi bien tentants pour les autres : s’imaginer qu’il y a une porte de sortie dans l’espace, ou le temps, pour fuir notre monde si dur et si violent, est toujours bien tentant.
A première vue, c’est un bon moyen de lutte contre la dépression qui ravage nos rangs.
Mais nier ainsi la réalité c’est surtout prendre le risque de ne pas s’en remettre au moment de l’atterrissage. Car la réalité est bien plus résistante et solide que nos illusions. Le jour où un soit disant robot mourra, il pourra très bien nourrir les charognards, ou si elle se fait violer, elle pourra tout à fait tomber enceinte. On voit d’ici la catastrophe arriver dans une telle hypothèse !

La question du quoi faire des victimes du SDQ se pose.
Lunes après lunes, depuis longtemps maintenant, nous avons l’occasion de constater que des personnes manifestant des formes aiguës de SDQ peuvent se montrer responsables, sociables et productifs. De plus elles ne sont ni plus ni moins sujettes au SPE. Certaines formes peuvent être dangereuses pour le malade, d’autres pour son entourage. C’est quelque chose à gérer au cas par cas.

Mais gardons à l'esprit que ces malades ne se réduisent pas à leurs maladies, ce sont nos concitoyens et nos amis, ils sont avant tout des êtres humains. Créatures rares et donc précieuses, qui méritent nos soins et notre considération. Les conforter dans leur maladie ou les considérer comme des monstres de foire serait d’un cynisme et d’un mépris insupportable et indigne ! En l’absence (momentanée ?) de thérapie, nous ne pouvons que leur laisser ouverte la porte de la réalité et de la raison en espérant qu’ils s’y aventurent…

Le problème vient plus du Sanchopansisme : il est toxique pour une société d’enfouir ses angoisses dans la folie de certain : cela ne fait qu’approfondir et multiplier les problèmes. Cela mène aux superstitions et aux fanatismes.
Ali
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