Oublier sa mefiance, c'est risquer la mort.....

[Calypse]

Cela faisait quelques lunes qu'il était arrivé dans la communauté, peut être cinq.
Depuis qu'il avait effectué sa livraison, Le Balafré avait passé son temps a s'entrainer au combat, et faire du sport pour améliorer sa condition physique.
Il avait a peine croisé Gabrielle, et Gonzalo, ses deux amis, et Alison rencontrée bien après. Il avait parlé a dame Lanthane de courts instant, et ce fut de même pour Zkapt, son remplaçant, d'après ce qu'il avait compris de cette communauté démocrate.
Il ne ressentait plus les tremblements qui le mettait directement dans la classe des mangeurs de viande.
Certes il ne le faisait pas pour le plaisir, cela le rebutait, mais il préférait laisser les morceaux d'animaux a la gentille Gabrielle.
Pendant tout ce temps ou il n'avait pas a réfléchir sur sa façon de survivre le lendemain, il n'avait pas eu le temps pour s'occuper de son cheval.
Léon avait été confié au petit homme, et on lui avait rendu soigné, le crin peigné, et avec un regard fier.
Bien sur, son pelage et son crin avait vite changé, puisque le vieux cheval se roulait dans la boue pour se protéger efficacement contre les moustiques.
Calypse s'était promis de rendre sa splendeur a son vieux compagnon, des qu'ils quitteraient la communauté et croiseraient un ruisseau.
D'ailleurs son cheval s'impatientait tout autant que lui de reprendre les chemins. La vie sédentaire leur faisait oublier la réalité de leur existence, cela n'était pas du tout au goût de l'homme au masque a gaz. Il en remerciait les moustiques qui représentaient une agression et le faisait rester aux aguets, même durant son sommeil.

Heureusement qu'il ne pensait pas tout haut, déjà qu'il n'était pas sociable, si en plus les autres se mettaient a le prendre pour un détraqué.

Puis était venu le moment de l'expédition, tout ceux qui avaient été enrôlés allaient participer a une action de grande envergure. Pour certains, ce n'était qu'un geste routinier mais effectué plus loin de leur foyer, pour lui, c'était le moyen de se dégourdir, et entretenir sa forme physique et mentale.
Il ne serait pas le plus habile pour tailler des briques, mais la destruction de roche sous un soleil moqueur, c'était dans ses compétences.

Sur le trajet, Nager, son premier contact avec cette communauté en qui il avait une confiance presque absolue, avait fait une pause. Pour attendre les retardataires..... Le Balafré avait du mal a comprendre qu'on puisse être en retard quand tout était si bien prévu, mais bon.
Une fois le campement posé pour la nuit, le mutant vint le voir, lui et Gabrielle, en leur demandant de confier leurs chevaux a un homme qu'il ne connaissait pas. Gabrielle fut d'accord a condition qu'on fasse attention a sa jument. Si un homme moins imposant lui avait demandé cela avec arrogance, Calypse était presque sur qu'il aurait refusé et lui aurait mis une tannée, mais Nager était venu gentiment sans les forcer. Voilà pourquoi il avait accepté, son estime envers ce chef né l'y avait encouragé.
Il alla donc donner la bride de Léon, a ce Joseph Porta, qui devait confier les montures au retardataires.
Calypse porta donc toute sa nourriture, et ses armes jusqu'à sa couche. Et confia de la chair a Gabrielle, en lui assurant qu'elle n'aurait pas a manger.
Puis au matin, une pioche, avait été posée a ses cotés...
Il pouvait évidemment porter ses affaires mais pas celles des autres.
Heureusement Nager vit son embarrassant barda et vint l'aider a porter de cette viande au gout si insipide.
Le départ était proche. Il jeta un coup d'œil en direction de l'arbre ou était attaché son cheval la veille, mais ne vit rien que le tronc, pas de lambeaux de tissus servant de cordage, ni de Léon.....

La colère le submergea, il venait de perdre son moyen de locomotion si durement acquis, mais aussi un compagnon avec lequel il avait affronté tant de dangers. Ce n'était tout simplement pas possible d'être aussi idiot et avoir fait confiance a un inconnu.
Il alla donc le voir pour lui demander si son cheval avait été confié a quelqu'un (bien qu'il ne vit personne le chevauchant), ou si l'homme avait négligé d'y faire attention.

Il avait omis de se méfier, et le désert venait de lui rappeler cruellement.
Il venait de commettre une erreur qui couterait la vie a son cheval.
Et il n'y pouvait rien.