[bavure?] Les interpel' préventives du soir...

[Jo Clay]

C'est pas un zombi, maintenant elle en est sûre... Le type bouge, dans son campement... Et la vieille casserole sur le pauvre feu de camp indique qu'il est assez malin pour remuer sa tambouille à intervalles réguliers... Pas un zombi... Alors quoi? Dans ce coin pourri... Y'a personne, normalement.

Elle fronce les sourcils, derrière sa paire de jumelles... Un regard à Tara et Tamarie, toutes deux affairées au bord de la rivière... Elle se l'est promis, et elle l'a répété : "pas de prise de risques." Si c'est du connard, ça y passe. Si c'en est pas... On avise. Mais dans le doute, cogne dessus. Tu seras toujours à temps de questionner ensuite.



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Elle a laissé la gosse, et sa compagne, un peu en arrière, pour aller ramper plus loin de la rivière, du coté du campement du type. Type qui n'a même pas remarqué le groupe de cavalières, tantôt, trop absorbé par sa popotte. Il continue de remuer le ragoût... Nonchalemment; presqu'innocemment, mais qui peut être sûr de quoique ce soit, ici? Et elle, pour sa part, qui s'est déplacée furtivement, de rochers en rochers, pour approcher encore... Encore un peu plus, de l'ébauche de campement.

Une odeur, d'abord : celle de la bouffe. Monsieur le Maître Queue s'affaire, grand bien lui en fasse. Clope éteinte au coin du bec, elle se glisse hors de son couvert, arme au poing, s'approche lentement... Lentement, pour venir se placer judicieusement derrière lui...


"Hep coco."


Il se retourne, surpris. Surpris, plus encore, quand une crosse de flingue s'abat sur sa tempe. Une fois. *BONG !* Deux fois... *REBONG !* Hors d'état de nuire. Il s'écroule sur le coté, la tempe défoncée... Elle est déjà en train de s'affairer : fouille les maigres biens du type, tire quelques bouts de fringues de rechange, de son sac, pour l'enserrer aux poignets, et aux chevilles...

Une trentaine de minutes plus tard, elle revient au campement, vers Tara et Tamarie, son encombrant paquet sur l'épaule. Elle balance le captif devant ses deux comparses, au sol, sans ménagement, gueule dans la poussière, et pose légèrement sa botte contre la gorge du malheureux. Replace sa clope au coin de ses lèvres, l'allume, pour l'occasion... Tire une latte, expulse la fumée... Puis...

"Me d'mande si c'connard nous suivait pas... Tout cas va falloir décider : soit c'est du croqu'mitaine et ça s'exécute sur place... Soit c'est du connard lambda, et là... On avise... Des idées?"

Du pied, elle desserre son emprise sur la gorge du prisonnier, pour lui flanquer un coup de pied, léger, là aussi, dans le flanc.

"Hep coco? Tu ronfles?"

[Tamarie]

Troisièmes crotte de nez ensablé, merdure de sable qui vole et se colle partout. Ses cheveux pèsent le double de leurs poids. Le pire c'est les yeux, ça chasse et sa pique. Merdure de sable, il parait que les gosses aiment la plage, ben Tamarie elle aime pas trop le sable du désert. Des lunes qu'elles voyagent, elle aime ça quand même, les bivouaques avec Jo et madame Harpie, les longues balades à cheval... et la rivière comme tout point de repère... Cela ne serait pas si mal que ça sans cette merdure de sable.

Les seuls touristes qu'ils croisent sont de l'autre coté, sur l'autre rive... et pas de gaie pour passer. Jo à les nerfs, elle est là pour eux on dirait. La déesse de la cavalière, qui doit être aussi dérangé que Jo, belle mais timbrée avec un bazooka dans une main et une gatling dans l'autre, à entendu ses prières, quelqu'un fait pitance sur notre rive.

Comme toujours, c'est Jo qu'on envoie... Enfin, c'est Jo qui s'envoie, les deux autres restent sur la touche, jeu solitaire... masturbation de la nounou, branlette de la skyzo.

Quatrième boulette de sable, hop, dissimulation de preuve, la crotte de nez fini au font de la bouche de la petite, fallait pas trop l'emmerder non plus.

Jo revient avec le nomade, la gueule déjà en sang alors que ça avait pas encore commencé, pauvre homme, si il avait su sur qui il était tombé, il serait jamais sorti de son trou. La spéléologue lâche son nez quand elle voit l'homme au sol.

Drôle de démon, il rampe, il se tortille, il bave, la grande vient de démonter un croque mitaine. les yeux de la petite vire aux rouges vifs. Sans arme, elle saute sur le (pauvre) diable, un coup, puis un autre, la petite massacre la face difforme de petits coups de griffes qui l'amoche encore plus. La peau s'arrache par endroit, laissant place à de la chair a vif, du sang plain les doigts, la petite continue, emprise de folie.

[Jo Clay]

"Putain d'bordel de..."

Et là, c'est le drame... Pourquoi? Va savoir; la gosse n'a pas pipé un mot, en se jetant comme une furie sur le merdeux ficelé façon roti des familles, devant une Jo d'abord médusée... Puis paniquée : tu m'étonnes, sa petite princesse qui se transforme subitement en moissonneuse batteuse à trognes... Y'a de quoi douter, l'espace d'un instant...

"STOP ! MERDE !"


Elle ceinture la gamine, à la taille, avec ses bras, tente de la tirer en arrière : difficile, la petite merdeuse s'accroche au malheureux continue la cueillette d'épiderme, sous ses ongles... Elle est furieuse, elle s'agrippe, cogne, griffe... La cavalière parvient à la tirer, la soulever, mais tu penses; la petite furie continue à s'agiter, à cogner dans tous les sens. Jo prend des coups, Jo se fait griffer... Jo serre le petit monstre contre elle, immobilise ses bras comme elle peut, l'éloigne du captif.

"Stop bordel ! C'est moi !"

Elle la repose par terre, devant elle, lui colle une gifle. Pas trop forte... Pas trop douce. S'accroupit devant elle, en lui maintenant les bras.

"Réveil ! T'nous fais quoi là, trésor??"


Une petite erreur dans le plan, sans doute. Quelque chose comme ça... C'est pas ce qu'elle avait prévu initialement... Ce type les suivait, elle en est sûre... Mais elle comptait plutôt l'interroger, gentiment... Lui placer habilement quelques braises du feu de camp sous les couilles, rien de plus. Là... Elle se retrouve avec un prisonnier, moins la figure... Bordel, est-ce qu'il lui reste une langue, au moins...

[Tamarie]

Des gants de sang, la petite se calme, elle voit Jo, face à elle, elle lui sourit. Sa joue lui fait mal, pourquoi? Va savoir. Elle à du rouge plain les pogne, elle s'essuie sur sa robe.

Bherk, mais c'est quoi que j'ai sur les mains?

Réflexe à la con, elle tâtonne son petit nez retroussé voir si c'est pas de là qu'elle a ses ragnagnas mais rien, son nez était indemne, pas la moindre blessure. Retour à la normal, yeux jaunes, mains rouges et son éternel sourire aux lèvres.

[Tara]

Tara avait laissé Jo aller faire sa promenade et gardait un oeil sur la gamine, ne pensant pas la moindre seconde que la cavalière ramènerait un mec assommé dans le campement.
Le bougre ne devait pas savoir ce qui lui était arrivé, mais il ne semblait pas être en trop mauvais état, jusqu'à ce que la gamine lui bondisse dessus et se déchaine complètement arrachant des morceaux de chaire à coups de griffe. La jeune femme reste bloquée devant la scène, heureusement Jo se saisit de la gamine qui finalement revient à la raison.

Regardant sa compagne puis le captif elle fini par saisir sa gourde pour aller nettoyer le visage ensanglanté du prisonnier.
Bordel elle nous a pété un câble ta gamine, elle observe l'état de l'homme saucissonné avant de reprendre, Il avait déjà pas l'air de servir à quelque chose avant, mais maintenant on en est sûre...on ferai mieux de le laisser crever là, de toutes manières c'est pas comme si il avait une chance de s'en tirer et on peut pas s'encombrer...

Puis elle s'approche de la fillette qui semblait avoir quelques troubles de la mémoire et lui tend une autre gourde d'eau, tu devrais te nettoyer les mains...c'est pas super clean tout ça...

[Jo Clay]

Des fois tu te demandes dans quelle dimension t'es en train de nager... Là, par exemple, c'est le cas; la petite sourit, se demande pourquoi elle a du sang plein les pognes... Et Tara, qui entame de nettoyer la gueule du type, puis apporte la gourde à Tamarie, pour qu'elle se lave les mimines... La Jo inquiète, qui nage dans le post impressionnisme surréaliste, du Picasso bas de gamme, somme toute... Elle hoche la tête, se redresse.

"Moép' cocotte... C'pas comme s'il avait une chance d's'en tirer..."

Un regard à Tara, mix entre l'inquiétude, et la méchante détermination... Ce genre de regard qui veut dire "ouais j'vais encore faire une connerie, on le regrettera tous, mais je vais le faire quand meme." Elle crache, se penche sur le prisonnier, palpe le corps, fouille... Tire un couteau de chasse cranté, de la chaussette pourrie du gozio. Couteau qu'elle jette par terre, devant Tara, en lui désignant les affaires du futur maccabé.

"T'peux charger ça dans nos sacs... Prends l'couteau aussi, l'en aura pu b'soin. Moi j'aime pas qu'un mec 'vec un couteau m'suive et m'regarde bivouaquer... Aide Tamarie à s'désenfoutrer les mains... J'vais mett' monsieur hors de vue de la gosse... Et on plant'ra l'camp'ment. J'ai pas d'ordres à t'filer, et tu fais c'que tu veux... Mais là faudrait qu'tu m'aides avec la p'tite... Au moins lui laver les pognes..."

Enième crachat, sur le type, cette fois. Elle le prend par les chevilles, tire le corps... Elle peine un peu, mais parvient à le caller derrière des rochers, au bord de la rivière, plus loin, hors de vue de Tamarie.

"T'attends ici, Gérard... T'patientes un peu, ça s'ra pas long... Pas long du tout."

[Tamarie]

La petite prend la gourde en remerciant Tara. Directement elle se lave les mains, faisant couler le flot claire qui se teins de pourpre. Elle comprend pas trop d'où vient le sang, mais les deux grades ne semblent pas plus choquées que ça, donc c'est pas grave. Elle profite pour boire un petit coup d'eau et rend la gourde à la harpie.

J'ai envie de jouer de la musique...

Sans vraiment parler à personne, elle se dirige vers son sac, toujours accroché aux flans de son cheval, elle l'ouvre grand et en extirpe le Bansuri, enroulé dans un chiffon. Elle l'ouvre et pause directement la flute sur ses lèvres. Elle ne sait pas pourquoi elle jouait, mais elle en avait très envie. Elle ne voulait pas que Jo ou Tara entendent mais tant pis.

Une douce mélodie s'en extirpa, quelques fausses notes, problème de contre temps mais un son mélodieux sort de l'instrument en bois. Elle ferme les yeux, se calme, joue.

[Jo Clay]

De son coté, la cavalière a laissé le type ficelé, derrière les rochers, au bord de la rivière... Toujours vivant, toujours prostré, a demi conscient de ce qui lui arrive. Au moins, la gosse retombera pas dessus, c'est déjà ça. Elle retourne lentement au campement, en trainant les pieds, pour aller s'installer près du feu de camp.

Sa radio à coté d'elle, elle tapote la pédale de l'émetteur de temps en temps... Sans prêter vraiment attention à ce que crache le vieux poste. Silencieuse, elle écoute la mélodie, mal assurée, qui trotte dans sa tête... Dans sa tête? Non, pas vraiment... Y'a vraiment une mélodie... Une putain de mélodie... Elle y pense maintenant. Se retourne vers là d'où vient la musique : vers les chevaux.

Retour complet à la normale, ce soir. La gosse est là bas, devant ses affaires, à jouer du pipeau debout, c'est peut-être un détail pour vous, mais chez Jo ça cogite beaucoup... Aussi loin qu'elle se souvienne, la petite merdeuse n'a jamais joué devant elle. Le pipeau... Celui de l'autre : Mélicoba, qu'elle l'appelle. Pourquoi pas, ma foi... Soupir de la grande malade; son regard se porte à nouveau sur le feu de camp. Un peu jalouse : si la gamine joue du fluteau de l'autre, c'est qu'elle pense à l'autre. Pas à elle.

Va savoir. Elle tire une clope de sa poche, se la calle au coin du bec... S'installe à peu près confortablement, le dos contre une pierre. Elle a le temps, pour décider de la suite.

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