Un joli cadeau pour toi!

[Tamarie]

La petite a les oreilles qui trainent, c'est pas nouveau, et pas le plus grand des hasard hasardeux, elle entend une drôle de discutions entre Jo Clay Keiffer et Zkapt. Elles parlent d'un croque mitaine, elle en est sûre. Elle sait depuis longtemps que sa nouvelle maman chasse les rebuts du monde, elle veut aider, elle va aider.

Tôt le lendemain matin, alors que le soleil pieute toujours, la petite se lève, le lit de Jo est vide, mais elle n'est pas en vue. Tamarie attrape son cheval par la bride. Il est amusant de voir comment une bestiole de la taille d'un cheval, écoute une petite fille. Quoi qu'il en soit, elle part seule, avec sa monture dans un main et l'arc dans l'autre, elle à grandie, plus qu'elle ne l'aurait voulue, plus qu'elle n'aurait due, ou pas...

Arrivée à quelques pas de sa future victime, elle se dresse sur une dune, le soleil derrière elle, elle travail sa mise en scène, il faut que ça donne. Elle lève sur le croque mitaine un doigt accusateur.

Prépare toi à mourir fils de Satan, les anges veulent ta tête et je vais leur donner!

Sans plus attendre, une flèche traverse la scène et va se figer dans la gorge du condamné qui dans un râle étouffé tombe sur le sable déversant une mare rouge. La petite en joie, elle l'a eu avec une seule flèche, elle se voyait déjà en balancer une vingtaine sans le toucher. Elle court vers le mort, enjouée et décroche sa flèche, c'est précieux c'est truc la.

Voilà une bonne chose de faite, plus qu'à attendre le retour de Jo.

[Jo Clay]

Plus qu'a attendre le retour de Jo... C'est ça. Le retour de Jo, qui ne se fait pas attendre, d'ailleurs... Et le bruit de galop qui retentit n'annonce rien de bon... Quelqu'un a déconné... Quelqu'un va être puni. Ou pas.

"Locky... L'agresseur au marteau. La Zkapt s'ra ravie."

La monture s'immobilise à coté de la fillette, triomphante, devant le cadavre encore frais... Les enfants, de nos jours... Parlez leur d'innocence. La Kieffer mâchonne le cul d'une clope éteinte, considère un moment la fillette; regard sévère de la cavalière, à l'attention de l'enfant. Sévère, et pourtant... Elle se laisse tomber lourdement à terre, dans la poussière, s'approche de la gamine, qu'elle fixe toujours, aussi froidement.

"T'étais où? J't'ai cherchée... Qui c'est qui t'a d'mandé de..."

Air sévère, qui s'émousse quasi instantannément au contact de la fillette, quand la mercenaire se penche sur elle, pour lui donner une caresse affectueuse sur le haut de la tête. Elle laisse trainer un oeil sur le cadavre gisant, qui continue de se vider par la gorge, et prend la gosse dans ses bras, pour l'embrasser.

"C'bien mon trésor... Une aut' fois maman t'montrera comment faire les noeuds, pour attacher ceux qu'on butte pas. Tu s'rais contente qu'maman t'apprenne à faire les noeuds? Oui elle serait contente ma p'tite puce..."

Scène touchante? Malsaine? Chacun en jugera selon ses propres critères... Quoiqu'il en soit, Jo enlace Tamarie, l'embrasse, la félicite. Elle lâche un moment l'enfant, pour tirer de son ceinturon un couteau de chasse, et aller s'agenouiller sur le maccabé.

"On peut pas l'trainer entier... Y va nous faire chier. Mais faut ram'ner à Zkapt la preuve que l'meurtrier a été coincé... Sinon c'pas du bon boulot. Ferme les yeux ma puce..."

Sans même vérifier si la gosse a fermé les yeux ou pas, la mercenaire improvisée bouchère enfonce la lame rouillée dans la gorge du malheureux. Elle appuie de tout son poids, et commence à cisailler... Le raisiné éclabousse, lui gicle à la gueule... Mais elle reste concentrée sur sa tache. Découpe, tranche, force parfois... Quand la plus grosse partie de la viande est retirée, elle empoigne la tête à deux mains, et la fait tourner, pour faire craquer la colonne vertebrale... Elle sourit, l'espace d'un instant, en voyant le type littéralement regarder dans son dos, la tête complètement à l'envers...

*Crrrrccckkk*

Dans un craquement sinistre, les os cèdent. Voilà la justicière en possession de la tête de l'agresseur. Tête qu'elle pose à coté d'elle, avant de manipuler le reste du cadavre, pour lui retirer sa chemise crasseuse. D'une main assurée, elle y emballe le trophée sanguinolent, et referme. Fait un noeud à l'aide des manches... Le vêtement s'imbibe de sang... Mais c'est l'intention qui compte.

"Ca y'est ma puce adorée... Tu peux r'garder... Mamie Zkapt va êt' contente. Mais faudra pas y dire qu'c'est toi qui l'a tué hein? Sinon elle va nous gronder toutes les deux..."

Tout en parlant, elle observe sourire aux lèvres le marteau avec lequel l'homme sans tête avait agressé ses victimes... Une idée à la con qui traverse son esprit... Mais pour l'instant...