Départ en land Rover

[Lanthane]

Ombre :

Les paysages défilaient...
En fond le bruit sourd d'un vent fort mêlé à celui d'un moteur puissant.
Le 4x4 filait à vitesse constante, évitant les quelques trous apparaissant ci et là...Une langue de bitume, rongée par les cancers répétitifs du temps, mais qui tenait encore bon, comme pour préserver la mémoire de ceux qui jadis, avaient arpenté ce monde plein de promesses, mais qui désormais se trouvait frappé par une longue et inévitable agonie.

Lanthane...C'est elle qui pilotait en ce moment même.

Vraiment surprenante cette dame, je ne saurais dire combien de visages m'a t elle déjà montrés depuis que je la connaissais...

Il m'était très agréable de revoir tous ces paysages passant à toute vitesse, cela donnait l'impression que des centaines de pages se tournaient enfin...C'était extrêmement plaisant...
Par contre, il était évident que ces territoires inconnus ne relevaient de positif qu'un faible espoir de reconstruction...Tout n'étaient que désolation par ici, hormis quelques silhouettes aperçues, anonymes et vainement cachées parmi quelques décombres...

*Bruit d'accélération*

...

Aucune idée de la direction que nous avions prise, le ciel était couvert...Cela sera peut être plus facile lorsque nous ferons une halte.

...

Derrière Shangri La... Les habitants s'étaient divisés en plusieurs groupes emportant avec eux le maximum de vivres, leur laissant un semblant de chance de pouvoir s'installer autre part, c'est toujours d'avantage rassurant...Que de devoir vivre avec la menace d'une attaque meurtrière quasi immédiate, et qui rend l'instant présent lourd de crainte et d'incertitude...

Cela ne devait pas être évident du tout de s'accrocher à ses rêves, dans l'angoisse permanente de ne jamais les voir réalisés
L'ombre essayait de se rappeler l'effet que cela produisait sur lui...Mais rien ne vint, toujours cette épais voile semblable à du coton...

*Bruits de cailloux contre une carrosserie puis accélération puissante*

...

Hmm...Difficile de savoir si le danger le plus grand se trouvait derrière nous, où bien si nous étions tous assis dessus...

L'ombre observait Lanthane...Dont le regard déterminé avait l'air de dépasser l'horizon.

Derrière nous, une large masse poussiéreuse emplissait ce qui avait été notre place et notre passage

[Lanthane]

Carlos :

le groupe était en voyage pendant plusieurs heures...en silence...tous étaient absorbés dans leurs pensées ....Carlos, il pensait à ceux qu'il avait laissé à Shangri-La, qui n'existait plus peut etre...La jeune fille, comment elle s'appelait?...ah, oui, Xelia, la dernière avec laquelle il avait parlé et qui lui avait donné une sigarette, ou Kii, qui lui avait demandé de l'aide et que lui n'avait pas réussi à lui donner....bueno...tout passé....et Carlos, il décide de rompre le silence...

...Bueno...Lanthane....nous allons vers le nord, mais quel est le plan?....Il y a un plan, verdad?

[Lanthane]

Lanthane :

Lanthane avait conduit toute la journée et la nuit qui suivit. Pas une seule fois, elle ne s’était retournée. Elle n’avait prononcé aucun mot depuis le départ, pas même lorsque Carlos lui posa une question.

Ses yeux fixaient l’horizon, ses bras raides tenaient le volant de toutes ses forces. Le siège conducteur était avancé au maximum, la ceinture bouclée. De temps en temps, elle jetait un coup œil dans les rétroviseurs, s’assurant que personne ne les suivait.

Lorsque la nuit était tombée, elle avait traversé une zone de Désespoir. Des cadavres desséchés côtoyaient des « presque morts », prostrés, incapable d’en finir par eux-mêmes. Elle les avait soigneusement évité, mais elle avait pali lorsqu’une jeune fille squelettique, au bord de la piste, avait tendu une main décharnée dans le faisceau des phares.

L’aube pointait, et Lanthane arrêta enfin le land au bord du lac, dans le creux d’une dune. Elle sortit de l’habitacle, l’air frais marin en profita pour s’engouffrer à l’intérieur. Elle fit quelques pas sur la plage mais ses jambes tremblèrent et elle se laissa tomber dans le sable. Elle s’enveloppa dans son châle après avoir ramené ses genoux sous son menton.

Les plus attentifs, ceux qui se seront approchés d’elle après être sorti du land, auront entendu quelques mots, des paroles vite emportées par le vent.

-Mon Dieu, qu’ai-je fait ?
-Ce que NOUS avons fait.
-Quelle folie a bien pu conduire à…
-Moi ma chère, c’est moi. Pour NOTRE bien.
-Je n’en plus… Je suis si fatiguée…
-Laisse-moi m’occuper du reste.

Elle soupira.

[Lanthane]

Amidata :

Ils avaient passé leurs dernières heures dans la cité de Shangri La, à charger tout un tas de truc dans le coffre et sur la galerie du 4x4.
Ils venaient à peine de terminer, quand l'ordre de grimper dans la bagnole fut donné par la Grand Sista, comme la rasta appelait la vieille femme.
Amidata, avait beaucoup de respect pour cet petit bout de bonne femme, qui malgré son âge visiblement avancé, débordait d'énergie.
Sans un mot, ils s'étaient tous engouffrés dans le véhicule, en se cherchant une place. Car oui, même dans une voiture comme celle ci, monter à sept dedans, n'était pas forcément chose aisée.

La rasta s'était finalement trouvée une place dans le coffre. Pas très confortable, mais ils étaient pas la pour faire un circuit touristique.
La jeune métisse ne comprenait pas grand chose à la géopolitique. Faut dire aussi qu'elle ne s'y intéressait pas tellement. Alors elle avait du mal se faire une idée du danger qui planait sur eux.
Mais si Grand Sista et l'ensemble du conseil, avait décrété l'évacuation de la cité de la paix. C'est que ça devait être du sérieux.

Les heures passaient lentement, alors que le puissant véhicule vrombissait et franchissait les dunes, les unes après les autres.
Par la vitre du coffre, Amidata pouvait voir les ombres de quelques survivants défilaient, faiblement éclairés par la lueur rouge des feux. Comprenant la chance qu'elle avait eu de trouver cette communauté, où elle avait trouvé la paix et le respect des autres.

L'aube finit enfin par se lever, dévoilant un grand lac sur leur droite.
La fatigue commençait elle aussi à se faire sentir. Ses jambes lui réclamant de pouvoir enfin se déplier, après de si longues heures dans cette position peu confortable.
Quand le 4x4 commença à ralentir, avant de s’arrêter au bord du lac.

La jeune métisse, sorti rapidement du land rover. Trop heureuse de pouvoir enfin se dégourdir ses frêles guibolles et de se rouler enfin un petit spliff.
Elle en avait rêvé durant tout le trajet, mais les jerricanes de carburants posés à coté d'elle, semblaient lui dire que ce n'était pas une bonne idée.

Quelques mouvements d'assouplissement plus tard. Joint roulé et allumé. Et la voilà ragaillardie
Elle observa un moment cette étendue d'eau, avant de s'approcher de Lanthane, qui s'était prostrée sur les berges du lac.
En s'approchant, elle l'avait entendu se parler à elle même. Mais elle n'avait saisi que quelques rares mots. Trop peu pour comprendre ce qu'elle se disait.

Elle s'installa à ses cotés. Son éternel sourire aux lèvres. Avant de lui dire de sa douce petite voix

Tu conduis comme une chef, Grand Sista.

Puis en lui tendant le spliff

Tu veux quelques lattes ? Ça te requinquera

[Lanthane]

Over :

Assise coté passagé dans le land, la femme qui avait rejoint Shangri-la il y a peu n'arrivait pas à garder l'oeil ouvert.
C'était plus forte qu'elle, les voyages en voiture l'assomait.
Si bien qu'après quelques minutes, un bruit de léger ronflement venait se rajouter à celui du moteur.

Lorsque la voiture s'arreta, la femme ne se réveilla même pas et continua sa "nuit".

[Lanthane]

Zurvana :

Elle s'était calée à l'arrière du véhicule, une étrange sensation l'avait submergée alors qu'elle montait a bord. Une sensation qu'elle connaissait bien pourtant, les vieux démons qui ressurgissait sans doute ou alors sa paranoïa qui refaisait surface.

Zurvana laissait dériver son regard sur ce foutu désert qui n'en finissait pas, la clope au bec comme à son habitude .

Elle laissa son esprit se perdre un moment au rythme du ronronnement du Land et les souvenirs se sont invités dans ses rêves alors qu'elle sombrait dans un profond sommeil.

[Lanthane]

Lanthane :

Lanthane jeta un coup d’œil au joint.

Pas maintenant, Ami. Plus tard…

Elle reporta son attention sur l’étendue d’eau. Puis après quelques minutes :

Je vais dormir un peu, réveille les autres pour organiser un tour de garde. On repart dans 3 heures.

Pas de Madame ou Mademoiselle. Pas de vouvoiement. Elle s’allongea directement dans le sable, et se recroquevilla en position fœtale.

[Lanthane]

Amidata :

La petite rasta acquiesça d'un hochement de tête et laissa Lanthane se reposer. Elle devait en avoir bien besoin après cette course poursuite qui avait duré toute la nuit.

Son joint calé entre ses lèvres, elle se releva et se dirigea vers le bolide dans lequel dormaient le reste de la petite troupe.

Elle eu d'abord l'idée de klaxonner pour les réveiller, mais se ressaisi avant d'appuyer sur le volant.
Oui, c'était une bien mauvaise idée. Ça aurait aussi réveillé Grand Sista, en plus de risquer de donner leur position à leurs poursuivants.

Autre méthode... Surement moins efficace, mais moins bruyante.
Elle s'approcha de chaque personne et les secoua doucement en leur disant

- Aller on se lève là dedans ! C'est plus le moment de roupiller. Grand sista a besoin de se reposer, et nous on doit monter la garde. Chacun son tour de bosser.

Elle se dirigea ensuite à l'arrière du 4x4 pour ouvrir le coffre et se saisir de son arc et d'une couverture.
Après avoir recouvert Grand Sista avec cette dernière. Elle se posta au sommet d'une dune pour observer le sud, voir si elle voyait un nuage de poussière caractéristique d'un véhicule en approche

[Lanthane]

Carlos :

Carlos ouvrit son oeil droit, il avait entendu un bruit, mais il était tranquille, il ne pouvait pas être un danger immédiat où ils se trouvaient, au milieu du désert.
En effets c'était le jeune rasta avec les yeux bleus, qu'il se regardait autour, apparemment préoccupée… elle avait l'air inquiet...
Lanthane venait se coucher pour se reposer ...

La jeune Rasta, Amidata son nom, continua à se promener sans savoir quoi faire ... puis elle prit son arc et commenca a monter la garde ...

Carlos eut pour un instant l'envie d'aller chez elle, mais puis il pensa à toutes les gardes qu’il avait fait, il y a longtemps…( il semblait une autre vie…en effet c’était une autre vie) au San Salvador, au Nicaragua, Léon, Matagalpa...

" Enfin, non - il pensa - il est juste d'avoir confiance dans les jeunes, c'est leur tour, maintenant"
ou, peut etre, simplement, il n'avait pas envie de se lever...en tous cas il referma son oeuil droite et il s'endormit de nouveau.

muy bonita...la chica...con los ojos azules….

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