la revolution culinaire est en marche

[Yi Bei Ka Fei]

C'était arrive il y a déjà longtemps. Un jour, Yi avait pique une de ces crises dont elle a le secret. Apres que son groupe de défense se soir regroupe autours de la marmite du cuistot, pour que chacun reçoive une bolée de viande de ragondin et de navets bouillis dans de l'eau des marais.

Morose devant sa soupe, la chinoise avait alors jeté un regard sur ses hommes, dépitée. Quelle pauvre chair il faisaient tout les jours. Elle avait alors levé le poing gauche en hurlant.

-Assez! Assez camarades, cette nourriture est bonne pour les bourgeois! Parce qu'on vit dans les marais on va s'envoyer du ragout saumâtre matin midi et soir? C'est a y perdre son ardeur révolutionnaire! C'est a vous faire renoncer a la lutte des classes! Y'en a marre, je dis non, no pasaran la boustifa dégueulassa!

Elle était partie en hurlant tout ses poumons, en dressant tout ses poings et en jurant que oui, les temps ont change, camarade!

Si je vous raconte ca, c'est parce que cette crise la a été suivi d'effet. En général, il suffit d'attendre que Yi se calme un peu et elle redevient fréquentable, mais cette fois ci elle avait une idée derrière la tête, qui vient de se concrétiser.

***

-Voyez vous, camarades, après de laborieuses recherches j'ai fini par mettre au point un art culinaire que je pense être typiquement shangri-lien.

Sur la grand-place, debout derrière sa table de fortune, elle avait passe un tablier fait avec un bout de cuir de récupération. Elle maniait avec dextérité un énorme couteau de boucher trouve dans une ruine tout en expliquant aux villageois qui voulaient bien l'entendre.

-Les oignons se trouvent a l'état sauvage, encore faut il les prendre avant qu'ils germent. On trouve dans ce marais plus de 30 espèces de condiments végétaux, dont seulement une vingtaine sont mortels a forte dose. Cette herbe, une fois séchée convenablement, peut faire une infusion qui masque l'habituel parfum de boue de l'eau du puis.

Tout en mettant la bouilloire, faite avec un vieux seau, sur le brasero au charbon de bois, elle presse le jus d'une grenouille sur sa préparation.

-Prenez garde a n'utiliser que des grenouilles inoffensives. Il existe deux espèces de grenouilles bleues des marais, une toxique et une mimétique. L'espèce dangereuse se reconnait a ce que sa peau picote les doigts au toucher.

Une fois la viande de ragondin hachée menu et mélangée aux herbes et aux oignons, elle s'emploie a pétrir des ronds de pâte molle.

-Le riz aussi se trouve a l'état sauvage dans les marais. On peut le broyer et obtenir une farine, qui a son tour, mélangée a de l'eau préalablement bouillie, donne une pâte. De la pâte pour faire quoi? Non, pas des nouilles: des raviolis. Aujourd'hui, distribution de ravioli chinois a la vapeur pour tout les camarades!

[Lanthane]

Quand Lanthane comprit de quoi s'apprêtait à parler Yi, elle partit en courant vers son QG (l'Atelier) pour revenir essoufflée avec une vieux morceau de papier et un crayon. Ça faisait un moment qu'elle n'avait pas pris de cours de cuisine... Et elle avait besoin, elle en avait toujours eu besoin.

Elle prit des notes avec acharnement, examinant chaque geste, et hochant la tête de temps en temps aux paroles de la chinoise.

[Zkapt]

La Terrienne au livre rouge semblait pleine d'une ardeur immodérée. Cela s'était vu lorsqu'elle faisait ses rondes autour du village ; cela se voyait maintenant qu'elle proposait sa nouvelle recette aux badauds qui s'étaient rassemblés pour écouter sa harangue.
Zkapt était captivée, et en même temps déçue. Il faut croire que la maoïste n'était pas convaincue par les recettes à base de couleuvre à collier ou de putois ... ces mêmes recettes que Zkapt s'était appropriée lors de ses premières lunes à Shangri-La.
Cependant, l'Asiatique semblait du genre "à ne fâcher sous aucun prétexte". Et elle proposait une dégustation. Réjouie par cette pensée, Zkapt approuva :

Bonne idée, Terrienne au livre rouge !
Souhaitez-vous de l'aide pour préparer ce repas collectif ?

[Yi Bei Ka Fei]

Erf, Yi en avait vu des moches et des pas beaux depuis sa sortie du bunker de l'armee rouge, meme des mutants, des verts et des pas murs. Mais ca, ca, c'etait tres, tres laid.

Néanmoins - prolétaires de tous les pays, unissez vous - ce camarade, même moche, en valait bien un autre. Autant lui faire bon visage.

heu.. oui... oui bien sur. Peux tu t'occuper des limaces a la vapeur? Il faut qu'elles rendent leur jus mais gardent leur couleur.

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