Shangri-La
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Shangri-La
On arrive à Shangri-la par un sentier étroit, au cœur des marais. Quelques bonnes âmes l’ont balisé avec des piquets peints de rouge et de la ficelle, mais des restes d'ossements dans les fondrières à droite et à gauche montrent toute la nécessité de ces repères. Le sentier est d'autant plus utile que si l'envie vous prenait, au moment ou les bâtiments sortent de la brume, d'aller tout droit vers eux, vous êtes pratiquement sûr de vous foutre au bain : le sentier fait de longs détours pour éviter les sols trop mous.
L'ensemble de la communauté est regroupé sur une sorte d'île, constituée en réalité d’une surface de terrain solide plus large que les autres. Elle est entourée de tous côtés par des petites mares, parmi lesquelles l'eau circule lentement entre les deux rivières, au nord et au sud. Les variations de niveau entre les deux affluents font que l'eau peut s'écouler dans un sens ou dans l'autre, ou parfois pas du tout, selon les saisons et les crues.
Ce qui frappe tout d'abord à l'entrée du hameau, c'est le grand séchoir, sorte d'échafaudage de branches, haut comme deux hommes, où sont suspendues des bottes de grandes herbes des marais, mises à sécher tête en bas. La raison semble évidente : tout, à Shangri-la, absolument tout semble tenir grâce à des bouts de ficelle, créée avec ces herbes.
Le milieu insalubre des marais a poussé les habitants à choisir une architecture sur pilotis, qui les protège de l'humidité, des crues et des serpents. Toutes les maisons sont bâties sur une terrasse, elle-même perchée sur plusieurs poteaux profondément plantés dans le sol. La plupart des maisons s'enfoncent graduellement dans le sol meuble. Et pour les moins chanceux tous les poteaux ne s'enfoncent pas au même rythme. Il règne une atmosphère de bidonville parmi ces masures faites de matériaux de récupération, vieille tôles, vieilles planches et bois de flottage. Pour tenir tout ça ensemble, la ficelle est omniprésente.
Rapidement las de descendre et monter des échelles et de se salir les pieds pour aller d'un bâtiment à l'autre, les habitants ont construit des passerelles qui les relient. Elles sont également faites de planches, dont la solidité est toute relative… Chaque passage sur ces passerelles provoque grincements et craquements qui ne manquent pas d’inquiéter.
Au milieu de l'île se dresse la salle commune, le bâtiment le plus vieux et donc le plus rafistolé. D'autres ont poussé autour, disposés en étoile et reliés à lui par les passerelles, formant ainsi une fragile toile d'araignée. Entre les passerelles, certains espaces de terrain plus solide accueillent l'agriculture, comme le jardin médicinal. La plupart des habitants, quand ils ne travaillent pas, se regroupent sur ces terrains ou sur les terrasses, assis sur des chaises peu stables et rafistolées ou sur de vieilles caisses pour discuter. En été, quand le sol se dessèche et se craquelle, les terrains solides s'élargissent et permettent d'organiser des beuveries annuelles sans crainte de perdre les participants dans les marécages. Les seuls bâtiments situés en dehors de l'île, au-dessus de l'eau, sont les toilettes publiques.
Les résidents de Shangri-la descendent malgré tout pour chercher au sol plantes comestibles, racines et petit gibier pour se nourrir. La zone est peuplée de petites bestioles, qui viennent agrémenter l’ordinaire. Un peu à part se trouve un puits, contenant une eau plus ou moins claire selon la météo…
Tout le matériel provient de ruines alentours, des restes de maisons individuelles ainsi qu'une vieille usine rasée par le crash, et qui devait déverser toutes sortes de produits dans le cours d'eau, à l'époque ou ce n'était pas encore devenu un marais.
Mais surplombant ces tôles, ces marais brumeux et ces habitants de tout poils, le lever de soleil éclaire des montages superbes bordant une rivière étincelante. Et c’est pour cela que l’espoir renaît.
L'ensemble de la communauté est regroupé sur une sorte d'île, constituée en réalité d’une surface de terrain solide plus large que les autres. Elle est entourée de tous côtés par des petites mares, parmi lesquelles l'eau circule lentement entre les deux rivières, au nord et au sud. Les variations de niveau entre les deux affluents font que l'eau peut s'écouler dans un sens ou dans l'autre, ou parfois pas du tout, selon les saisons et les crues.
Ce qui frappe tout d'abord à l'entrée du hameau, c'est le grand séchoir, sorte d'échafaudage de branches, haut comme deux hommes, où sont suspendues des bottes de grandes herbes des marais, mises à sécher tête en bas. La raison semble évidente : tout, à Shangri-la, absolument tout semble tenir grâce à des bouts de ficelle, créée avec ces herbes.
Le milieu insalubre des marais a poussé les habitants à choisir une architecture sur pilotis, qui les protège de l'humidité, des crues et des serpents. Toutes les maisons sont bâties sur une terrasse, elle-même perchée sur plusieurs poteaux profondément plantés dans le sol. La plupart des maisons s'enfoncent graduellement dans le sol meuble. Et pour les moins chanceux tous les poteaux ne s'enfoncent pas au même rythme. Il règne une atmosphère de bidonville parmi ces masures faites de matériaux de récupération, vieille tôles, vieilles planches et bois de flottage. Pour tenir tout ça ensemble, la ficelle est omniprésente.
Rapidement las de descendre et monter des échelles et de se salir les pieds pour aller d'un bâtiment à l'autre, les habitants ont construit des passerelles qui les relient. Elles sont également faites de planches, dont la solidité est toute relative… Chaque passage sur ces passerelles provoque grincements et craquements qui ne manquent pas d’inquiéter.
Au milieu de l'île se dresse la salle commune, le bâtiment le plus vieux et donc le plus rafistolé. D'autres ont poussé autour, disposés en étoile et reliés à lui par les passerelles, formant ainsi une fragile toile d'araignée. Entre les passerelles, certains espaces de terrain plus solide accueillent l'agriculture, comme le jardin médicinal. La plupart des habitants, quand ils ne travaillent pas, se regroupent sur ces terrains ou sur les terrasses, assis sur des chaises peu stables et rafistolées ou sur de vieilles caisses pour discuter. En été, quand le sol se dessèche et se craquelle, les terrains solides s'élargissent et permettent d'organiser des beuveries annuelles sans crainte de perdre les participants dans les marécages. Les seuls bâtiments situés en dehors de l'île, au-dessus de l'eau, sont les toilettes publiques.
Les résidents de Shangri-la descendent malgré tout pour chercher au sol plantes comestibles, racines et petit gibier pour se nourrir. La zone est peuplée de petites bestioles, qui viennent agrémenter l’ordinaire. Un peu à part se trouve un puits, contenant une eau plus ou moins claire selon la météo…
Tout le matériel provient de ruines alentours, des restes de maisons individuelles ainsi qu'une vieille usine rasée par le crash, et qui devait déverser toutes sortes de produits dans le cours d'eau, à l'époque ou ce n'était pas encore devenu un marais.
Mais surplombant ces tôles, ces marais brumeux et ces habitants de tout poils, le lever de soleil éclaire des montages superbes bordant une rivière étincelante. Et c’est pour cela que l’espoir renaît.
Merci à Yi, Mira, Marcus et Le Comptable pour cette jolie description.
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