Egarement nocturne.
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Egarement nocturne.
Ahèm avait été réveillé en pleine nuit par un songe limpide et clair...
Tout y était, il fallait qu’il s’y rende et maintenant.
Il se dégagea des bras de la jeune femme endormie contre lui et tandis qu’il se levait il l’entendit confusément marmonner, peut être l’avait il sortie de son sommeil peut être pas, en tout cas il ne semblait pas se soucier plus que ça de ce qui l’entourait, il la regarde sans la voir cherchant dans l’obscurité zébrée de lumière pâle ses affaires.
Les yeux grands ouverts sur sa vision, somnambule, il se saisit de sa besace, enfile machinalement son pantalon trop court puis ses pieds dans ses rangers qu’il prend à peine le temps de lacer, puis il s’éloigne un sourire béat aux lèvres, franchit la porte de la grange d’un pas décidé pour se diriger vers la grande porte.
Le léger claquement des lacets dénoués de ses chaussures rythme la marche et un prière répétitive lui vient en tête et s’impose a lui, il psalmodie doucement en arrivant aux portes de la ville sans avoir prêté attention aux petites silhouettes furtives et silencieuses qui peuplent les ruelles de Shangri-la en quête de quelque chose a ronger.
Ahèm lève la tête machinalement et sourit aux veilleurs – taches sombres au milieu du ciel étoilés – puis se faufile au dehors une fois les portes entrouvertes.
Une fois les murs derrière lui, il s’avance confiant en sa vision, s’enfonçant dans les marais, slalomant entre les joncs et les trous de vase, les buissons et les mares manquant a plusieurs reprises de tomber ou de perdre une chaussure ou son sac, il continue pourtant d’avancer toujours plus profondément en suivant son instinct, ignorant superbement les dangers qui guette l’homme seul au milieu d’un marécages en pleine nuit.
Trempé d’avoir marché dans l’eau jusqu'au ventre, ses vêtements maculés de boues et de végétaux en décomposition plus ou moins avancée et probablement une ou deux sangsues accrochées a ses mollets, Ahèm parvient enfin au pied de ce qui ressemble peu ou prou a sa vision.
Un fut d’arbre incliné drapé de mousses et de lichens surplombant sa masse de racines emmêlées émergeant de l’eau trouble, des coassements, de volatiles réveillés par le marcheur nocturne l’odeur de la végétation en fermentation, le crissement des insectes qui reprends progressivement alors qu’il se love dans l’entrelacs de racines.
Les clapotements des poissons et amphibiens effrayés par son intrusion et les grincements de la masse de racines se taisent progressivement tandis qu’il s’immobilise en position fœtale dans le berceau végétal après avoir calé sa besace contre son ventre et en avoir sorti un mélange de feuilles et de graines de sa composition qu’il mâchonne consciencieusement, l’amertume se répand progressivement, sédative et narcotique, anesthésiant les muqueuses de sa bouche provoquant l’engourdissement de ses membres et de ses pensées jusqu'à ce qu’après un dernier élan de lucidité « Je crois que j’ai forcé sur la dose » il sombre dans l’inconscience peuplée de fantôme…
Tout y était, il fallait qu’il s’y rende et maintenant.
Il se dégagea des bras de la jeune femme endormie contre lui et tandis qu’il se levait il l’entendit confusément marmonner, peut être l’avait il sortie de son sommeil peut être pas, en tout cas il ne semblait pas se soucier plus que ça de ce qui l’entourait, il la regarde sans la voir cherchant dans l’obscurité zébrée de lumière pâle ses affaires.
Les yeux grands ouverts sur sa vision, somnambule, il se saisit de sa besace, enfile machinalement son pantalon trop court puis ses pieds dans ses rangers qu’il prend à peine le temps de lacer, puis il s’éloigne un sourire béat aux lèvres, franchit la porte de la grange d’un pas décidé pour se diriger vers la grande porte.
Le léger claquement des lacets dénoués de ses chaussures rythme la marche et un prière répétitive lui vient en tête et s’impose a lui, il psalmodie doucement en arrivant aux portes de la ville sans avoir prêté attention aux petites silhouettes furtives et silencieuses qui peuplent les ruelles de Shangri-la en quête de quelque chose a ronger.
Ahèm lève la tête machinalement et sourit aux veilleurs – taches sombres au milieu du ciel étoilés – puis se faufile au dehors une fois les portes entrouvertes.
Une fois les murs derrière lui, il s’avance confiant en sa vision, s’enfonçant dans les marais, slalomant entre les joncs et les trous de vase, les buissons et les mares manquant a plusieurs reprises de tomber ou de perdre une chaussure ou son sac, il continue pourtant d’avancer toujours plus profondément en suivant son instinct, ignorant superbement les dangers qui guette l’homme seul au milieu d’un marécages en pleine nuit.
Trempé d’avoir marché dans l’eau jusqu'au ventre, ses vêtements maculés de boues et de végétaux en décomposition plus ou moins avancée et probablement une ou deux sangsues accrochées a ses mollets, Ahèm parvient enfin au pied de ce qui ressemble peu ou prou a sa vision.
Un fut d’arbre incliné drapé de mousses et de lichens surplombant sa masse de racines emmêlées émergeant de l’eau trouble, des coassements, de volatiles réveillés par le marcheur nocturne l’odeur de la végétation en fermentation, le crissement des insectes qui reprends progressivement alors qu’il se love dans l’entrelacs de racines.
Les clapotements des poissons et amphibiens effrayés par son intrusion et les grincements de la masse de racines se taisent progressivement tandis qu’il s’immobilise en position fœtale dans le berceau végétal après avoir calé sa besace contre son ventre et en avoir sorti un mélange de feuilles et de graines de sa composition qu’il mâchonne consciencieusement, l’amertume se répand progressivement, sédative et narcotique, anesthésiant les muqueuses de sa bouche provoquant l’engourdissement de ses membres et de ses pensées jusqu'à ce qu’après un dernier élan de lucidité « Je crois que j’ai forcé sur la dose » il sombre dans l’inconscience peuplée de fantôme…
AM 837- Messages : 479
Date d'inscription : 14/06/2010
Localisation : Souterraine
Re: Egarement nocturne.
Dans l’obscurité de son sommeil artificiel et fiévreux, le noir s’émaille de rares lueurs aux reflets métalliques, il se trouve désormais dans le saint des saints, dans les salles interdites.
La pénombre règne et le sol de pierre noire parfaitement lisse est glacial sous les pieds, les mains et le front d’un Ahèm prosterné.
Une naissance va se produire… IL l’a fait venir pour cela car il est le seul à avoir l’insigne honneur de pénétrer dans les profondeurs du lieu saint.
Il entend dans le silence pesant les pas lents et mesurés, IL déambule dans la vaste salle, le lieu de toutes les naissances. Le sol sur lequel Ahèm a plaqué son front s’anime de reflets aux couleurs changeantes, annonçant l’imminence de l’arrivée d’un nouvel enfant, fait suffisamment rare pour donner lieu a des fêtes de plusieurs jours…
En relevant timidement la tête, il parvient a peine à distinguer le spectacle fascinant qui se déroule face a IL, grande ombre pale qui tourne le dos a Ahèm. Sur un grand socle de pierre noire dans une bulle translucide, de fines mains aux reflets étranges dotés de doigts élancés extraient avec une infinie lenteur un nouveau né.
IL s’empresse d’envelopper dans des langes l’enfant dont les premiers cris emplissent la salle jusqu’alors silencieuse, puis Ahèm entends le pas lourd de leur guide venir a lui et lui tendre l’enfant qui pleure.
Tête baissé, il s’empresse alors d’emmitoufler l’enfant contre lui dans sa largue tunique, s’éloigannt a reculons sans lever les yeux pour ne pas croiser son regard jusqu'à atteindre le seuil. Alors il fait demi-tour et traverse au trot l’antichambre ou la seule lumière s’avère être le rectangle projetté par la lumière du soleil.
Ahèm sort, aveuglé par la lumière, l’enfant dans les bras, il sent la liesse et la ferveur, il entend les cris de joie autour de lui et la présence des deux parents se pressant autour de lui alors que des chants et des prières s’élèvent vers le ciel.
Puis l’éblouissement fait place brutalement à un noir total alors que, coincé dans les racines de l’arbre, le teint blême et les lèvres cyanosées tachées de vert sombre, Ahèm s’agite un instant avant de retomber dans une immobilité mortuaire, tête couchée sur l’épaule, un bras ballant hors de son berceau de racine.
La pénombre règne et le sol de pierre noire parfaitement lisse est glacial sous les pieds, les mains et le front d’un Ahèm prosterné.
Une naissance va se produire… IL l’a fait venir pour cela car il est le seul à avoir l’insigne honneur de pénétrer dans les profondeurs du lieu saint.
Il entend dans le silence pesant les pas lents et mesurés, IL déambule dans la vaste salle, le lieu de toutes les naissances. Le sol sur lequel Ahèm a plaqué son front s’anime de reflets aux couleurs changeantes, annonçant l’imminence de l’arrivée d’un nouvel enfant, fait suffisamment rare pour donner lieu a des fêtes de plusieurs jours…
En relevant timidement la tête, il parvient a peine à distinguer le spectacle fascinant qui se déroule face a IL, grande ombre pale qui tourne le dos a Ahèm. Sur un grand socle de pierre noire dans une bulle translucide, de fines mains aux reflets étranges dotés de doigts élancés extraient avec une infinie lenteur un nouveau né.
IL s’empresse d’envelopper dans des langes l’enfant dont les premiers cris emplissent la salle jusqu’alors silencieuse, puis Ahèm entends le pas lourd de leur guide venir a lui et lui tendre l’enfant qui pleure.
Tête baissé, il s’empresse alors d’emmitoufler l’enfant contre lui dans sa largue tunique, s’éloigannt a reculons sans lever les yeux pour ne pas croiser son regard jusqu'à atteindre le seuil. Alors il fait demi-tour et traverse au trot l’antichambre ou la seule lumière s’avère être le rectangle projetté par la lumière du soleil.
Ahèm sort, aveuglé par la lumière, l’enfant dans les bras, il sent la liesse et la ferveur, il entend les cris de joie autour de lui et la présence des deux parents se pressant autour de lui alors que des chants et des prières s’élèvent vers le ciel.
Puis l’éblouissement fait place brutalement à un noir total alors que, coincé dans les racines de l’arbre, le teint blême et les lèvres cyanosées tachées de vert sombre, Ahèm s’agite un instant avant de retomber dans une immobilité mortuaire, tête couchée sur l’épaule, un bras ballant hors de son berceau de racine.
AM 837- Messages : 479
Date d'inscription : 14/06/2010
Localisation : Souterraine
Re: Egarement nocturne.
Ambiance musicale
Lovée dans les bras d'Ahèm et les jambes emmêlées aux siennes, semi-nue car à peine vêtue d'une tunique arrivant à mi-cuisse, Alisha avait finit par s'endormir. S'endormir après une soirée des plus mouvementée, ponctuée de volupté. Celle qui unit deux êtres. La volupté accidentelle, fusionnelle, passionnelle dérobée au coin d'une ruelle. L'ardent désir qui s'infiltre de partout, provocateur et caressant à en allumer le brasier des sens.
***
Le couple danse, s’avance, recule et feint de ne rien voir en continuant d’inventer des sortilèges le long de leur peau de granit, où ils calligraphient des runes au mystère enchanteur. Le long des coteaux nus de sable, à peine revêtus de rochers, ils escarpent un dénivelé et s’égarent le long d’une courbe nonchalante qui s’émeut avec tendresse sous une lune badine. Il enlace son buste lactescent, au port altier, et contemple le silence d’un soupir. Un dégradé de flammes s’érige, tout contre son sein palpitant où se love le désir électrique et instable. Là, un bras à la splendeur laiteuse qui se relève. Ici, une cuisse dentelée de résille invisible que surplombe un triangle au mont interdit. Ils esquissent enfin quelques entrelacs évasifs pour ne devenir que de simples créateurs. De simples rêveurs de corps. Musique maestro ! Le tango des pas perdus à sautiller dans le noir des flaques amoureuses...
***
L'instinct bestial apaisé, ils avaient retrouvé leur couche en mêlant leur rire aux échos de la nuit. Bien après, si tard que même le monde semblait endormi, ils succombèrent aux bras de Morphée. Quand son amant se lève, Alisha ouvre doucement les yeux en plissant les paupières. A moitié au pays des songes, un pied dans la réalité. Son corps délaissé, le manque se fait rapidement sentir et malgré quelques murmures, malgré qu'elle appelle son alter-ego... Ce dernier ne lui répond guère. Elle s'étire, féline, semblable à un film dont les images défilent sans le son - lui semble t-il - alors que l'homme attrape ses affaires, saisit son sac en l'ignorant. Elle a beau minauder... Une sourde angoisse nait dans le creux de l'estomac de la jeune femme qui ne comprend pas. Ne veut pas comprendre. Le voyant quitter les lieux sans un mot, une flamme colérique et pleine d'incompréhension s'allume en bordant l'éclipse de ses iris cristallisés sur la silhouette. Ainsi, c'était cela l'amour aujourd'hui ! Secouant la tête, elle se résigne mais quelque chose cloche. Quelle part de sa personnalité doit l'emporter ? La furie furieuse qui, pareil à un cyclone, se déchaine ou bien la paisible femme inquiète qui veut tout de même mettre les point sur les "i" ? En trahis et un thé.
Alors, d'un geste rapide, elle se lève et se rhabille. Une femme blessée est d'ordinaire caractérielle, calculatrice, vengeresse et rien ne l'arrête. Peut-être fait-elle partie de cette catégorie à s'imaginer tous les châtiments qu'elle lui infligera, une moue boudeuse coquelicot sur ses lèvres moqueuses ? Elle saisit sa sacoche et son arme puis, sans plus attendre, emboite le pas de cet amant chéri devenu un ennemi déjà. Elle ne crie ni ne hurle. Le silence lourd et pesant est de circonstance pour laisser macérer cette rancœur déjà inaltérable. Elle le suit peu importe où il va. Elle le suit et n'en démord pas. Elle le suit d'une démarche mécanique, presque robotique...
Alors, d'un geste rapide, elle se lève et se rhabille. Une femme blessée est d'ordinaire caractérielle, calculatrice, vengeresse et rien ne l'arrête. Peut-être fait-elle partie de cette catégorie à s'imaginer tous les châtiments qu'elle lui infligera, une moue boudeuse coquelicot sur ses lèvres moqueuses ? Elle saisit sa sacoche et son arme puis, sans plus attendre, emboite le pas de cet amant chéri devenu un ennemi déjà. Elle ne crie ni ne hurle. Le silence lourd et pesant est de circonstance pour laisser macérer cette rancœur déjà inaltérable. Elle le suit peu importe où il va. Elle le suit et n'en démord pas. Elle le suit d'une démarche mécanique, presque robotique...
Alisha Kamakshi- Messages : 776
Date d'inscription : 27/04/2010
Re: Egarement nocturne.
Le corps était immobile pendant plusieurs longues minutes, son pouls s'était ralenti et ses extrémités refroidies sous l'effet combiné de l'eau froide, des substances ingérées et de la transe induite. Si bien qu'au yeux des habitants du marais la vie nocturne reprenait son cours autour de cet étrange animal venu se percher avec eux.
Ahèm est animé d'un soubresaut et d'une série de frissons violents, il a froid et se recroqueville sur lui même...
Et les souvenirs délirants reprenne le chemin de son cerveau en roue libre.
Il fait froid, la neige s'accroche depuis de longues semaines sur les flancs de la montagne, la procession, Ahèm en tête, a bien du mal a se frayer un chemin entre les congères jusqu'au temple.
Le dernier né a maintenant l'age de recevoir la bénédiction des Posthums alors comme a chaque événement du même ordre, l'intégralité des "originels" accompagne l'enfant et sa famille vers le lieu sacré en s'épaulant les uns les autres.
La troupe, emmitouflée pour résister aux blizzard qui s'engouffre partout et tente de les jeter au bas du chemin étroit, parvient enfin au porte de l'antichambre.
Les vastes portes qu'ils n'a jamais vu fermées se dresse devant eux, la neige soufflée par le vent s'est engouffrée dans la grande salle ou les villageois s'installe, alors qu'Ahèm s'entretient a voix basse avec les parents qui lui confie l'enfant.
Après une dernière parole rassurante, il s'engage, l'enfant contre lui dans la travée centrale, jusqu'aux portes des salles interdites.
Une fois atteintes, il entends les autres lui tourner le dos comme un seul homme et psalmodier en cœur tandis qu'il se prosterne son front au sol et le haut de son crane en appui contre la surface lisse de la "porte" sans gond ni poignée.
Lorsqu'enfin après de longues minutes de prière silencieuse, la paroi recule et coulisse, Ahèm se redresse et sans regarder autre chose que ses pieds avance lentement, l'enfant a bout de bras présenté devant lui hurle de ses petits poumons sa colère d'avoir été détaché de sa mère.
Enfin SA présence se fait sentir dans l'air glacial et le silence ambiant qui règne en son temple.
IL lui fait face, Ahèm n'a pas besoin de le voir pour le savoir, il sent qu'on lui enlève sans brusquerie l'enfant des mains qui s'arrête instantanément de brailler, le pas lourd s'éloigne ensuite alors qu'Ahèm se prosterne de nouveau front au sol.
Puis s'ensuit la bénédiction, IL est de dos et l'enfant est déposé sur l'autel de toutes les naissances quand les mains filiformes apparaissent de nouveau et semble tricoter quelque chose que SA grande ombre lui masque.
L'enfant ne fait plus aucun bruit, Ahèm chasse la peur irrationnelle qu'il lui soit arrivé quelque chose par la conviction qu'IL est leur bienfaiteur et leur guide, rien n'est jamais arrivé et rien de néfaste n'arrivera jamais grâce au messager des Posthums.
Ahèm se remet quand même, au cas ou, a psalmodier en silence, ses lèvres bougent mais les sons ne franchissent pas ses lèvres de peur de l'offenser.
Puis lentement les mains se rétracte dans le néant qui les a vu surgir et Il apporte l'enfant a Ahèm, le pas s'approchant ce dernier se redresse assis sur ses talons, regard rivé au sol jusqu'a ce qu'IL s'immobilise, alors Ahèm lève les mains au dessus de sa tête pour trouver le petit corps chaud et remuant de l'enfant qu'il s'empresse de caler contre lui sous ses couches de vêtements supérieures.
Enfin il se retire comme il le fait toujours sans le regarder jusqu'à la porte qui se referme derrière lui une fois franchie.
Succède alors au silence des salles interdites, les prières chantées en chœurs et la cavalcade dans l'antichambre.
A la lumière blafarde de l'hiver tandis qu'ils s'attroupent autour de lui au milieu de l'antichambre, Ahèm admire le crane de l'enfant et la marque qui s'y trouve désormais a l'emplacement de la fontanelle, une petite marque discrète... Celles qu'ils portent tous ici, la bénédiction des Posthums...
Malgré la fièvre qui l'agite et son estomac qui menace de se défendre lui même contre les toxines ingérées, Ahèm a un bref sourire dans son sommeil avant de retourner a l'obscurité tourbillonnante...
Ahèm est animé d'un soubresaut et d'une série de frissons violents, il a froid et se recroqueville sur lui même...
Et les souvenirs délirants reprenne le chemin de son cerveau en roue libre.
Il fait froid, la neige s'accroche depuis de longues semaines sur les flancs de la montagne, la procession, Ahèm en tête, a bien du mal a se frayer un chemin entre les congères jusqu'au temple.
Le dernier né a maintenant l'age de recevoir la bénédiction des Posthums alors comme a chaque événement du même ordre, l'intégralité des "originels" accompagne l'enfant et sa famille vers le lieu sacré en s'épaulant les uns les autres.
La troupe, emmitouflée pour résister aux blizzard qui s'engouffre partout et tente de les jeter au bas du chemin étroit, parvient enfin au porte de l'antichambre.
Les vastes portes qu'ils n'a jamais vu fermées se dresse devant eux, la neige soufflée par le vent s'est engouffrée dans la grande salle ou les villageois s'installe, alors qu'Ahèm s'entretient a voix basse avec les parents qui lui confie l'enfant.
Après une dernière parole rassurante, il s'engage, l'enfant contre lui dans la travée centrale, jusqu'aux portes des salles interdites.
Une fois atteintes, il entends les autres lui tourner le dos comme un seul homme et psalmodier en cœur tandis qu'il se prosterne son front au sol et le haut de son crane en appui contre la surface lisse de la "porte" sans gond ni poignée.
Lorsqu'enfin après de longues minutes de prière silencieuse, la paroi recule et coulisse, Ahèm se redresse et sans regarder autre chose que ses pieds avance lentement, l'enfant a bout de bras présenté devant lui hurle de ses petits poumons sa colère d'avoir été détaché de sa mère.
Enfin SA présence se fait sentir dans l'air glacial et le silence ambiant qui règne en son temple.
IL lui fait face, Ahèm n'a pas besoin de le voir pour le savoir, il sent qu'on lui enlève sans brusquerie l'enfant des mains qui s'arrête instantanément de brailler, le pas lourd s'éloigne ensuite alors qu'Ahèm se prosterne de nouveau front au sol.
Puis s'ensuit la bénédiction, IL est de dos et l'enfant est déposé sur l'autel de toutes les naissances quand les mains filiformes apparaissent de nouveau et semble tricoter quelque chose que SA grande ombre lui masque.
L'enfant ne fait plus aucun bruit, Ahèm chasse la peur irrationnelle qu'il lui soit arrivé quelque chose par la conviction qu'IL est leur bienfaiteur et leur guide, rien n'est jamais arrivé et rien de néfaste n'arrivera jamais grâce au messager des Posthums.
Ahèm se remet quand même, au cas ou, a psalmodier en silence, ses lèvres bougent mais les sons ne franchissent pas ses lèvres de peur de l'offenser.
Puis lentement les mains se rétracte dans le néant qui les a vu surgir et Il apporte l'enfant a Ahèm, le pas s'approchant ce dernier se redresse assis sur ses talons, regard rivé au sol jusqu'a ce qu'IL s'immobilise, alors Ahèm lève les mains au dessus de sa tête pour trouver le petit corps chaud et remuant de l'enfant qu'il s'empresse de caler contre lui sous ses couches de vêtements supérieures.
Enfin il se retire comme il le fait toujours sans le regarder jusqu'à la porte qui se referme derrière lui une fois franchie.
Succède alors au silence des salles interdites, les prières chantées en chœurs et la cavalcade dans l'antichambre.
A la lumière blafarde de l'hiver tandis qu'ils s'attroupent autour de lui au milieu de l'antichambre, Ahèm admire le crane de l'enfant et la marque qui s'y trouve désormais a l'emplacement de la fontanelle, une petite marque discrète... Celles qu'ils portent tous ici, la bénédiction des Posthums...
Malgré la fièvre qui l'agite et son estomac qui menace de se défendre lui même contre les toxines ingérées, Ahèm a un bref sourire dans son sommeil avant de retourner a l'obscurité tourbillonnante...
AM 837- Messages : 479
Date d'inscription : 14/06/2010
Localisation : Souterraine
Re: Egarement nocturne.
Alisha s'avance, le pas cadencé, parmi la végétation et le sol détrempé. Elle le suit sans se cacher alors qu'il ne se retourne pas. Incompréhension. La rage sourde l'emporte. Allez ma vieille, c'est l'heure de la grande randonnée de nuit ! En pleine guerre du vietnam, l'ennemi est partout et nulle part. L'ennemi c'est Lui. La chasse a commencé. Pas de trésor, juste une chasse à l'homme comme au bon vieux temps. Cela ne t'avait-il donc pas manqué depuis toutes ces lunes ?
Il manque Jo. Cette connasse avait eu le don de se barrer et de l'abandonner aussi. Comme quoi. Tamarie qui plongeait dans les limbes de la zombinite et qu'elle veillait du mieux qu'elle pouvait.*
Il y a un moment où faut arrêter de se moquer du monde. Alisha était blasée, lasse. Le départ de Jo, la mort de jimmy et des autres enfants, le monde qui tourne à l'envers et l'autre crétin qui l'abandonne à son tour sans plus de cérémonie ! Non, décidément rien n'allait plus et l'indienne voyait rouge. Ne sachant ce que faisait Ahèm et au final, aveuglée par la colère, elle s'en moque.
Traversant les marais, manquant de tomber, sentant ses pieds et jambes s'enfoncer, elle tente tant bien que mal de le poursuivre sans mot dire. Silence absolu. Elle ne voit qu'une ombre humanoïde aussi noire que le cœur de la nuit.
Parvenant difficilement à sa hauteur, elle garde néanmoins ses distances. Elle le jauge, les sens aux aguets, écoutant les sons disparates. Puis, elle s'approche enfin du corps au milieu des branches. Elle ne voit plus ni l'homme, ni l'amant passionné, ni celui pour qui elle s'inquiète toujours . Elle ne voit pas son état, elle ne voit pas la drogue. Elle voit l'animal de luxure qui a profité de ses sentiments et qui s'est foutu de sa gueule, en plus de sourire bêtement alors qu'elle se trouve face à lui. Allez, faut frapper avant de parler ! Sa main se lève et se rabaisse en une gifle violente, franche et sèche sur la joue de l'individu avec pour seul mot d'ordre : Crèves raclure ! La lame affûtée de son arme se pose, glaciale sur l'autre alors que les prunelles de la belle expriment toute la furibonderie qui l'assaille...
*hj : vu avec Tamarie que la gosse fait un début de zombinite.
Il manque Jo. Cette connasse avait eu le don de se barrer et de l'abandonner aussi. Comme quoi. Tamarie qui plongeait dans les limbes de la zombinite et qu'elle veillait du mieux qu'elle pouvait.*
Il y a un moment où faut arrêter de se moquer du monde. Alisha était blasée, lasse. Le départ de Jo, la mort de jimmy et des autres enfants, le monde qui tourne à l'envers et l'autre crétin qui l'abandonne à son tour sans plus de cérémonie ! Non, décidément rien n'allait plus et l'indienne voyait rouge. Ne sachant ce que faisait Ahèm et au final, aveuglée par la colère, elle s'en moque.
Traversant les marais, manquant de tomber, sentant ses pieds et jambes s'enfoncer, elle tente tant bien que mal de le poursuivre sans mot dire. Silence absolu. Elle ne voit qu'une ombre humanoïde aussi noire que le cœur de la nuit.
Parvenant difficilement à sa hauteur, elle garde néanmoins ses distances. Elle le jauge, les sens aux aguets, écoutant les sons disparates. Puis, elle s'approche enfin du corps au milieu des branches. Elle ne voit plus ni l'homme, ni l'amant passionné, ni celui pour qui elle s'inquiète toujours . Elle ne voit pas son état, elle ne voit pas la drogue. Elle voit l'animal de luxure qui a profité de ses sentiments et qui s'est foutu de sa gueule, en plus de sourire bêtement alors qu'elle se trouve face à lui. Allez, faut frapper avant de parler ! Sa main se lève et se rabaisse en une gifle violente, franche et sèche sur la joue de l'individu avec pour seul mot d'ordre : Crèves raclure ! La lame affûtée de son arme se pose, glaciale sur l'autre alors que les prunelles de la belle expriment toute la furibonderie qui l'assaille...
*hj : vu avec Tamarie que la gosse fait un début de zombinite.
Alisha Kamakshi- Messages : 776
Date d'inscription : 27/04/2010
Re: Egarement nocturne.
La tête du dormeur valse sous la claque, mou comme une poupée de chiffon, lui arrachant un douloureux hoquet et quand un objet froid vient se coller a l'autre joue Ahèm ouvre des yeux vitreux qui semble regarder un tout autre agresseur que la jeune femme.
L'obscurité tourbillonne, tandis que les images affluent alors qu'il venait de mordre la poussière...
Pendant de longues semaines, il avait patiemment attendu que le guide aille se reposer pour se glisser dans les salles interdites, fasciné par le pouvoir du trône de pierre noire, en s'y juchant il avait l'impression confuse d'être un enfant qui se veut prématurément adulte, installé sur la chaise de ses ainés...
Ce siège bien trop large pour lui recelait une partie du pouvoir de SON pouvoir, de là IL pouvait observer tous les mondes, de même que l'activité de tout un chacun.
La perspective était aussi effrayante qu'irrémédiablement attirante pour Ahèm et chaque nouvelle exploration était un ravissement autant qu'une douleur insoutenable pour son organisme.
Il finit toutefois par parvenir progressivement a allonger la durée de ses exploration, voyageant en vision au delà du temple, du village et de la montagne descendant ses pentes vertigineuses qui décourageait toute descente particulièrement en hiver.
C'est là si près et pourtant si éloigné a tout point de vue qu'il découvrit d'autres hommes, plus grands, l'air plus sauvage et plus arriérés que ses compatriotes mais indéniablement humain, ils semblaient ivre de chasses et de cueillettes et devinrent l'objet de ses visites de plus en plus régulière, dévoré par la curiosité Ahèm se faisait de moins en moins prudent si bien qu'un jour IL le surprit sur son trône.
Ahèm absorbé dans son voyage ne perçut son retour que lorsqu'il fut projeté sans ménagement au bas du trône, sa joue heurtant la pierre froide, il aurait voulu s'enfuir mais ses muscles refusait de répondre, IL était furieux.
Les mains de métal surgissent une nouvelle fois du néant longues et effilées, mortellement aiguisées, engins de vie et de mort venues se plaquées contre son visage...
Il va mourir des mains de celui qui donne la vie, dans le délire d'Ahèm, yeux paniqués et grand ouvert, l'image de l'ombre en robe se superpose a Alisha, il ne voit plus que le masque de cire inexpressif du guide, ou brille deux orbes sombres qui semble le transpercer de leur acuité.
Ahèm parvient mollement a joindre ses mains en signe de prière, ne cherchant pas a s'extraire du juste châtiment qui vas lui être infligé et récite a voix basse une prière dans un charabia incompréhensible, la prière sonne juste et clair dans son esprit mais elle sort de sa gorge déformée par le délire fiévreux qui s'est emparé de lui.
L'obscurité tourbillonne, tandis que les images affluent alors qu'il venait de mordre la poussière...
Pendant de longues semaines, il avait patiemment attendu que le guide aille se reposer pour se glisser dans les salles interdites, fasciné par le pouvoir du trône de pierre noire, en s'y juchant il avait l'impression confuse d'être un enfant qui se veut prématurément adulte, installé sur la chaise de ses ainés...
Ce siège bien trop large pour lui recelait une partie du pouvoir de SON pouvoir, de là IL pouvait observer tous les mondes, de même que l'activité de tout un chacun.
La perspective était aussi effrayante qu'irrémédiablement attirante pour Ahèm et chaque nouvelle exploration était un ravissement autant qu'une douleur insoutenable pour son organisme.
Il finit toutefois par parvenir progressivement a allonger la durée de ses exploration, voyageant en vision au delà du temple, du village et de la montagne descendant ses pentes vertigineuses qui décourageait toute descente particulièrement en hiver.
C'est là si près et pourtant si éloigné a tout point de vue qu'il découvrit d'autres hommes, plus grands, l'air plus sauvage et plus arriérés que ses compatriotes mais indéniablement humain, ils semblaient ivre de chasses et de cueillettes et devinrent l'objet de ses visites de plus en plus régulière, dévoré par la curiosité Ahèm se faisait de moins en moins prudent si bien qu'un jour IL le surprit sur son trône.
Ahèm absorbé dans son voyage ne perçut son retour que lorsqu'il fut projeté sans ménagement au bas du trône, sa joue heurtant la pierre froide, il aurait voulu s'enfuir mais ses muscles refusait de répondre, IL était furieux.
Les mains de métal surgissent une nouvelle fois du néant longues et effilées, mortellement aiguisées, engins de vie et de mort venues se plaquées contre son visage...
Il va mourir des mains de celui qui donne la vie, dans le délire d'Ahèm, yeux paniqués et grand ouvert, l'image de l'ombre en robe se superpose a Alisha, il ne voit plus que le masque de cire inexpressif du guide, ou brille deux orbes sombres qui semble le transpercer de leur acuité.
Ahèm parvient mollement a joindre ses mains en signe de prière, ne cherchant pas a s'extraire du juste châtiment qui vas lui être infligé et récite a voix basse une prière dans un charabia incompréhensible, la prière sonne juste et clair dans son esprit mais elle sort de sa gorge déformée par le délire fiévreux qui s'est emparé de lui.
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