La grange : repos, décrassage, tout le reste.

[Jo Clay]

Soutenue par Tamarie, revoilà Jo Clay Kieffer dans son luxueux domicile : grange excentrée/loft spacieux isolé, mais tout de même proche du centre ville. Avec vue sur la merde. S'il vous plaît.

La cavalière avance jusqu'à l'abreuvoir, rempli d'eau à peu près... Hum... On dira pas claire, mais pas excessivement dégueulasse du moins. Toujours en appui sur la gosse, elle se laisse glisser au sol, entame de retirer ses bottes. Bottes qu'elle n'a pas retirées depuis... Un certain temps, en témoigne l'odeur, quand elle dégage son pied droit de la godasse. Les mauvais plis du cuir se sont incrustés contre sa peau... Elle grimace quand elle retire la chaussette : douleur vive. Un trou sur le talon, un autre sur le coté de la cheville, et les deux remplis de pus. L'odeur est saisissante. Même manège pour l'autre botte... Toujours aussi grimaçante, elle relève son visage vers la gamine.

"Si ça pue trop trésor... Ou qu'ça t'fait peur... Tu peux partir... T'es pas obligée d'rester..."

Elle passe un doigt sur les plaies, serre les dents: ça s'écoule tout seul... Y'aura pas besoin de mécher, ou de curer... C'est déjà ça.

Au tour de la chemise... Qu'elle entame de déboutonner. Courbaturée, avec difficulté, elle fait sauter les boutons, un par un. Par endroits, le vêtement répugnant colle à sa peau, elle ne tire pas trop... C'est douloureux. Elle ne parvient pas à la retirer, mais au moins, elle est déboutonnée. Là aussi, fumet saisissant. La poitrine nue, dévoilée sous le tissus sale, est parcourue par endroits de marques. De vieilles marques; elles ne datent pas d'hier. Des entailles, des cicatrices. Des traces. Qui ne s'arrêtent pas aux seins, loin de là, puisqu'en se relevant -a grand peine faut bien le dire- elle dévoile un corps amaigri, bariolé d'écorchures, jusque sur le nombril.

De vieilles traces, sèches, très anciennes, pour la plupart. Encore que par endroits, on devine quelques récentes écorchures... Et en bas à droite... Presque sur le bassin, là où elle se plaignait; la chemise décollée vient de laisser apparaître un bout de peau noirci, rouge sur les bords... L'hygiène dans le désert... Ca fait mal, elle à de la peine à bouger... Elle aimerait retirer la chemise, se contorsionne pour l'enlever, n'y parvient pas, serre les dents... Avant de reprendre conscience que la gosse est toujours là, en train de la regarder. Elle est honteuse, Jo Clay Kieffer. Elle est terriblement gênée, ça se voit sur sa gueule décomposée, alors qu'elle souffle à la gamine :


"Si ça t'fait peur... Ne reste pas..."

[Tamarie]

Pauvre Jo Clay, ni une goule, ni Andjock ne voudrait d'elle. Le plus insupportable était cette odeur forte, puanteur dû à un mélange de transpiration vieille de plusieurs semaines, de la mort qui hante de désert et saupoudrée d'une touche d'ammoniaque. Une agression olfactif qui saute à la gorge et qui fait remontrer le cœur jusqu'aux amygdales. Déesse déchue. Elle représentait la pin up des temps défaient. Une superbe poitrine, une visage d'ange, des anches à damnée Vénus et une agressivité à toute épreuve. Hugh Hefner l'aurait surement prise pour un spéciale moi de juin. Mais elle venait de se prendre 10 ans et de perdre 20 kilos en même temps que quelque bouts de chair par si par là.

La petite aux yeux solaires ne semblait pas choquée ni même dégoutée. Elle prenait soin de prendre les vêtements un par un et de les plier pour en faire une belle pille odorante et suintante. Elle aidait même la pauvre créature de Frankenstein à se dévêtir, tirant même quelque fois sur les habits les plus récalcitrants. Une foi l'Aphrodite desséchée dans le bain, elle attrapa se qui pouvait ressembler à une éponge et doucement, en formant de petits cercles, elle nettoya la Jo. Commençant pas le visage, et évitant les plaies trop profondes et les escarres.

Courageusement, la petite peste s'attaqua aux cheveux de la grande brune, armée d'un savon dérobé dans la savonnerie, elle se mit a frotter et frotter les cheveux sales et collants qui devait lui tirer le crâne et lui faire assez mal. Mais c'était un mal nécessaire. Elle frotta et frotta encore plus. Une foi relativement propre, elle les attaqua à nouveau mais munis d'une brosse.

Outre les plaies et autres blessures, elle était présentable. Il lui faudrait reprendre du poids, mais au moins elle ne ressemblait plus à une momie évadée de la vallée des reines. La petite, sans dire un mot, embraqua les vêtements pour aller les faire bouillir les frotter et les nettoyer.

[Jo Clay]

Elle se laisse bercer par le clapotis de l'eau; et le décrassage implacable de la gamine; c'est comme des caresses, même si de temps en temps, ça tire, ou ça pique... Surtout au niveau des cheveux. Mais on prend soin d'elle, ça arrive pas souvent... C'est comme ça, la cavalière s'abandonne, pose la tête sur le rebord de sa baignoire de fortune. Entièrement nue dans le bain, elle passe une main distraite sur sa poitrine... Quand on y réfléchit bien... Pas étonnant qu'elle ait jamais voulu se dépoiler... Qu'on l'ait jamais vue trainer avec un homme.

Et la honte qui s'estompe. C'est Tamarie, après tout... C'est rien que Tamarie, c'est pas grave. Elle ferme les yeux.

Et les réouvre, quand elle sent la petite s'éloigner. Brusquement.

"Hey... A... Attends !"

...

"... Merde..."


Toute seule, nue, incapable de sortir du bac d'eau, elle se redresse avec peine... Trop tard, elle est partie, avec ses fringues. Tant pis... Elle soupire, et repose sa nuque contre le bord du bassin improvisé... Referme les yeux... Se détend à nouveau. Après tout, ça peut pas faire de mal.


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Réveil en sursaut, les yeux exhorbités. Les mains crispées sur les rennes de sa monture. Elle s'est endormie en chevauchant... Un coup de talons dans les flancs a vite fait de relancer la monture au triple galop. Au triple galop vers la fumée noirâtre, au loin... Normalement y'a personne, ici. Sur des centaines de kilomètres, y'a personne, c'est certain. L'endroit est désert. Le paysage ne change pas. Elle a beau foncer, droit devant elle, rien ne défile. Rien ne défile et pourtant, la fumée noire se rapproche. Elle vient de derrière le renfoncement rocheux.

La cavalière met pied à terre; elle avance lentement, à pied, vers la fumée... Un brouillard poisseux qui l'entoure... Elle n'y voit rien. Elle mouline dans le vide, prend appuis sur un rocher. Elle mouline avec sa batte, chasse le brouillard... Comme ça. C'est pas du brouillard bien résistant dis donc? Ah non. Continue de mouliner... C'est du bois, autour d'elle. Des murs de bois; un toît en bois, charpenté. La grange. Le désert. La grange, le désert. La grange. Faudrait savoir. La connasse perds pied, incapable de différencier le vrai de la connerie.


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Réveil en sursaut. Seule et nue dans un baquet de flotte. Elle hurle.

[Tamarie]

HAAAAYAAAA!

La porte s'ouvrit violemment et la petite fille dépassa le chambranle, digne des plus grands films de Kung-Fu, elle jeta son pied en premier puis découpa l'air avec le tranchant de sa main. Elle lança une regard rapide à gauche et à droite et rien, pas un seul ennemis à mettre en pièce. Elle courut donc vers Jo, toujours allongée dans son bain.

Pourquoi tu cries? Il y à rien ici, même pas de...

Hélas si, se dandinant paisiblement sur le sol, un monstre énorme, poilus, munis de 8 gros yeux globuleux se trouvait là. Une terrible araignée armée de ses 8 grosses pattes. D'un bon coup de pied elle écrasa l'arachnide.

Ha ben voilà, elle est plus là, tu as plus à avoir peur de la bêbête. J'ai trouvé ça, regarde.

Elle sortie de sa poche un pot bleu sur quel était écrit Nyvea. Elle ouvrit le couvercle et au lieu de la belle crème blanche se trouvait un onguent brunâtre et fétide.

C'est se que Mamy elle met sur mes bobos quand je tombe, alors vu que toi tu as des gros bobos ben que tu pourrais en mettre aussi. Après tu as plus mal, même que ça pique même pas du tout. Il faut juste bien nettoyer le bobo pour pas que les petits bêtes elles puissent tout pourrirent de dans. Tu veux que je le fasse?

[Jo Clay]

La Jo s'est rasserenée, aussi rapidement qu'elle s'est laissée emporter. Bras ballants, chacun d'un coté de la baignoire de fortune, elle soupire, repose sa nuque contre le rebord de l'abreuvoir. Combien de temps écoulé, entre le départ de Tamarie et son retour? Va savoir...

"C'est rien... C'est rien... Y'a rien..."

Elle se redresse, doucement, à peu près reposée, se laisse glisser en dehors du bain. Toujours complètement nue, elle s'étire, grimace, rappelée à l'ordre par quelques sournoises contusions; passe sa main dans ses cheveux relativement propres... Est-ce que ça va mieux? C'est possible, physiquement en tout cas. Nettoyée, moins usée, les cernes commencent déjà à s'estomper; le visage est toujours creusé, c'est sûr, mais elle reprend des couleurs, c'est un bon début.

Tu te retapes pas du jour au lendemain. Pas comme ça. Elle prend appui sur la gosse, pour s'asseoir par terre.

"Vas-y... Passe moi ton machin, trésor..."

Enième grimace, en passant la main sur sa hanche douloureuse, à l'endroit où la peau à noircie. Elle tente cependant de ne pas paraître trop faible, trop piteuse...

"Va falloir... Va falloir qu'tu me ramènes mes fringues, hein... J'peux pas rester à poil comme ça... J'pourrais plus sortir d'la grange sinon..."

[Tamarie]

La petite fille se sert généreusement dans l'onguent et commence à en tartiner les plaies de la pauvresse. Doucement elle répand la mixture, prenant bien soin de ne pas lui faire mal d'avantage. Après cette longue mais bien heureuse séance de soin, la petite referme le pot de crème et le range dans sa poche ventrale. Pendant se temps, elle réfléchie à un moyen pour ne pas lui rendre ses vêtements mais pour pas qu'elle soit nue quand même.

Heu... Je peux demander si quelqu'un il peut te passer des vêtements, tu sais, certaine personne on plus qu'un seul vêtement, regarde, une foi tu m'avais mit un t-shirt à tonton Andy car ma robe était je sais plus où. Ha mais je sais...

Encore une foi elle abandonna Jo, nue et vulnérable mais pas longtemps, très vite elle revient avec la couverture puante qu'elle utilisait pour dormir, elle lui plaça sur les épaules et ressorti aussi tôt sans rien dire. Après une plus longue attente, elle réapparut avec en main le fameux T-shirt.

Voilà, je peux te donner ça, il est tellement grand qu'on pourrait croire que c'est une robe bizarre.

[Jo Clay]

Elle se laisse tartiner sans rien dire, les genoux repliés contre sa poitrine, ceinturés par ses avant bras. Coupure, Tamarie n'est plus là. Coupure, Tamarie est re là.

Emmitouflée dans la couverture, elle s'allonge sur le coté, hoche la tête quand la gosse lui ramène le T-shirt démesurément grand d'Andy... Sans piper un mot, le regard vague. Elle a déjà une idée à la con, qui lui fonce au grand galop sur les rails tordus de sa tête. Plus qu'une idée, une nouvelle obsession. Elle y pense, retourne le truc dans tous les sens, se paye le luxe d'un sourire, la tête posée sur les genoux de la gamine.

Elle marmonne, pour elle même :

"... J'sais qu'c'est une belle conn'rie, et qu'j'vais la regretter... Mais j'vais la faire quand même..."

Sans plus rien ajouter, la cavalière s'enfonce un peu plus sous la couverture puante. C'est dommage. Pour une fois qu'elle était propre... Elle s'endort, un sourire à la con au coin des lèvres.

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