Tout le monde qu'il va pas bien

[El Bonobo]

Le primate revenait de sa crapahute dans la montagne.Comme à son habitude,il était parti chercher du minerai,à grands coups de pioche.Mais ce jour là c'était pas le panard.Il s'était levé vaseux,et légèrement défoncé,ce qui était d'autant plus énervant qu'il n'avait pas fait la bringue la veille.En traversant la comm',il s'était rendu compte,qu'il n'était pas le seul.Ils avaient tous des gueules de déterrés.
En rentrant du turbin ,il n'avait pas son air jovial habituel,et zigzaguait plus qu'il ne se dandinait à sa façon.Il ne chantait pas non plus,la chanson des sept nains ,et trainait laborieusement sa pioche derrière lui,sans entamer une de ses petites danses ridicules pour faire marrer les guetteurs.Il appela la vogonne sur sa radio d'une voix terne et essouflée

Zkapt...C'est Bono...jsuis à la lourde.......et j'en chie....

[Lanthane]

Ce fut Lanthane qui lui répondit d'un air sévère.

Monsieur El Bonobo, Madame Zkapt est indisponible pour le moment. C'est MOI qui m'occupe des admissions... Alors arrêtez de m'appeler Zkapt !

Visiblement, l'Administratrice était sur les nerfs. Cependant, en ouvrant les portes, elle constata l'état déplorable du primate.

Mon Dieu ! Ça touche même les singes ! S'exclama-t-elle en prenant délicatement l'animal dans ses bras. Si au moins nous avions du thé...

[El Bonobo]

Lorsque la porte s'ouvrit,le singe lubrique tomba nez à nez avec Lanthane.Il fut surpris en voyant la silhouette fluette de la grand-mère,s'attendant à voir l'énorme masse de la vogonne.Puis dans un bref moment de lucidité,il se souvint que cette dernière n'était pas dans les parages en ce moment.

Faut dire qu'il délirait un max' le primate,depuis plusieurs heures:il s'était vu demander de l'aspirine à une coccinelle,et avait remercier un sapin pour lui avoir indiqué le chemin.

Mamie avait l'air aussi furax qu'une vieille bibliothécaire frigide à qui on vient de ramener un bouquin en retard,et lui gueulait dessus à lui rompre les tympans.
Dans le fond le bonobo ne lui en voulait pas,il l'aimait bien la vieille pincée, et commençait à connaitre son caractère pointilleux,mais là sa vision se floutait et les paroles de la grand mère devenait incompréhensibles

Je...euh!?...hein!?...Lant...

Il tituba et s'écroula ,dans les bras de Lanthane,les yeux mi-clos et le regard dans le vide,avant de tomber dans les vapes

[Lanthane]

Mon Dieu ! S'exclama-t-elle encore. Voilà qu'il tourne de l'œil !

Elle transporta le bonobo dans l'atelier pour le déposer précautionneusement sur un établi. Elle se dirigea ensuite vers sa radio.

- Monsieur Ashes ? Ici Lanthane, pouvez-vous passer à l'atelier quand vous aurez un moment, le sin... Le Bonobo ne sent pas bien, il a perdu connaissance. Je vous attends. Dit-elle d'une voix tendue.

En changeant de fréquence elle tomba sur des bruits étranges mais familiers et tenta sa chance : http://www.fract.org/forums/index.php?sujet=2505.

Heureusement, Nager vint mettre fin à son délire.

- Lanthane ? Ici Nager. Essayez l'opium. Terminé.

Court et précis comme toujours. Lanthane grimaça. De l'opium et puis quoi encore ? Mais avisant le regard vide du primate, elle prit la radio pour s'adresser à Ashes à nouveau.

- Heu Monsieur Ashes, reste-t-il des heu... doses d'opium dans la serre ? Monsieur Nager suggère ce type de traitement...

[El Bonobo]

Le primate a moitié dans le coltard,prit fébrilement la longue pipe à opium,ornée de deux dragons luttant,et sertie de jade.
Il inspira alors profondemment ,et l'effet fut immédiat .Il fut secoué par des spasmes,alors que son âme plongeait dans des limbes démoniaques.

Il revoyait le chamane de la tribu pygmée,pasalmodiant des incantations gutturales,tandis que derrière lui ses frères primates défunts jouaient du tam-tam frénétiquement,à s'en rompre les membres
Cette scène partit en voluptes de fumée verte emmeraude,pour laissait place,à des femelles bonobos au regard lubrique,se trémoussant de façon langoureuse,et s'écartant progressivement pour laisser place à une femme gigantesque à la peau de bronze.

Cette dernière doté d'une sensualité démoniaque,arborait deux serpents lovés sur chacun de ses bras;un de couleur ivoire et l'autre d'ébène.
Elle ondulait son bassin de manière sensuelle et hypnotique,et rapprochait dangeureusement du visage du primate son regard de braise.
Les deux flammes vertes allumées dans ses yeux venaient lécher l'intérieur de son crâne ainsi que ses entrailles,provoquant chez lui des convulsions douloureuses.

Il étréignait alors les filins d'une immense toile d'araignée,dans laquelle il était placé au centre,priant tous les dieux de prendre son âme,afin que s'abrège ce terrible supplice.

La...la..la reine de la nuit...la reine,...non!...la...

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