Shangri-La
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Le retour imprévu

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Message par Alisha Kamakshi Dim 1 Aoû - 21:41

Ambiance musicale

It's the End of the world as we know it and I feel fine...


Le rideau sera tombé sur deux corps qui s'emmêlent. Un sexe dur et turgescent d'un être aimé qui cogne dans la fente humide d'une connasse jusqu'à lui tirer des gémissements incongrus. Il la besogne, la lime la salope et sans doute a t-il oublié de garder sa chemise... D'une connasse qui la réclamait depuis des jours et des jours, désormais les cuisses écartées et la chatte à l'air, béante comme une bouche de métro. Tombée du rideau et silence radio depuis cette fameuse nuit.

Aujourd'hui ? Alisha sort du véhicule. Méthodique, elle suit les ordres. Elle procède à l'échange face à un velkro dont enfin elle peut mettre une gueule dessus suite à un résumé sur le personnage. Elle l'aurait bien allumé mais pas le temps de jouer aux cons ou de s'envoyer en l'air. Cela aurait été facile après tout. Alisha s'en fout, se sentant dépossédée de sa dépouille, de son âme et du reste. Crût-elle avoir aimé ne serait-ce qu'une seule fois dans ce merdier. Le crût-elle. Merde, en effet, son ventre se fait encore nauséeux, son cœur se serre, une boule dans la gorge. Il aurait pu baiser avec n'importe qui mais pourquoi elle ? Elle aurait pu baiser avec n'importe qui mais pourquoi lui ?

Elle ferme les yeux. Elle inspire profondément. Tout va bien dans le meilleurs des mondes dixit le Cid. Tout va très bien, toujours. Elle prend ce que Milagross lui avait tendu quelques heures plus tôt. Tu en auras besoin... L'infusion porte à confusion, absolument infecte et elle ne comprend pas ce que c'est mais cela la fait littéralement décoller du sol. Une forme olympique pour faire demi tour avec ses nouveaux bagages et rejoindre la voiture. Elle éclate de rire, babille un tas de connerie à propos de ghost qui ressemble à dark vador et qu'elle se prend pour un oiseau. Oh putin, Alisha qui débloque sur toute la route, perd pied. C'est tellement bon de voir ces volutes d'énergies dans l'air tout relié, c'est magnifique, polychrome, multicolores ! Une vraie toile de Dali surréaliste dans laquelle elle évolue !

Seulement, au loin, l'horizon se dessine et avec Shangri-la. On a beau voir des éléphants roses à pois bleu et hurler E.T téléphone maison, le noeud se resserre. Elle ferme les yeux, sa main se resserre sur le bras de Ghost jusqu'à ce que ses ongles en viennent à vouloir s'y incruster. Elle a peur, elle est effrayée. Elle ne veut pas rentrer, ne pas voir ça. Se crever les yeux, les tympans et se couper la langue. Elle ne veut pas les voir ou alors les voir morts. Heureusement, la drogue adoucit le voyage. A moitié paniquée, à moitié abasourdie et paumée, à moitié euphorique : sa raison lutte sévèrement. Elle voudrait juste être insensible, ne plus les imaginer ensemble. Ne plus les voir en rêve se foutre de sa gueule et se gausser en baisant devant elle en lui faisant signe de les rejoindre. Non, elle ne veut plus, elle ne veut pas. Qu'ils aillent au diable ! Plus rien ne sera comme avant. Et puis, qu'est-ce que tu en as à foutre ? Que des boulets, des fardeaux. Tu n'as pas besoin de ça, avances vite et bien. Avances Alisha droit devant...

Elle semble s'apaiser, du moins le croit-on alors qu'elle enfouit son visage dans la manche de ghost. Manche qu'elle humidifie silencieusement. Elle allume sa radio, délire un peu mais une part d'elle n'est plus là et s'emmure silencieusement. Une lueur nait dans son regard, une lueur mauvaise. La froideur commence à prendre vie en elle même si elle se sent faible sous l'effet de la drogue. La voiture stoppe enfin et c'est comme si l'indienne s'en allait vers la mort, son ultime voyage, en condamnée. Le bad trip commence.

Elle voit tout autour d'elle des cadavres déambulés qui se chevauchent et se baisent. De charmants lambeaux de chairs qui glissent au sol, laissant visibles des bout d'os, des plaies purulentes et cette odeur infecte lui donne la nausée ! Du sang, du sang, DU SANG... qui gicle au moindre coup de hanche de ces immondes macchabées grisâtres !

Glauque ambiance volcanique. Au loin Am et Jo qu'elle ignore ou qu'elle voit sans voir. Ils sont invisibles, ils n'existent pas. Pareils à des pantins de bois au milieu du baisodrome cadavérique technicolor. L'image et l'odeur, mieux qu'un film d'horreur ! Qu'ils crèvent ces raclures !

Ghost qui la porte comme un bien précieux et elle qui délire fiévreusement, incapable de marcher, ne cessant pas de murmurer un tas de truc incohérent et le supplier. Le seul rempart entre ses cauchemars vivants alors que tous ces êtres décharnés, plus d'une dizaine en tout, continuent leurs coït en la regardant d'un œil lubrique, souvent hors de leurs orbites, tout en éclatant de rire. Un rire à faire froid dans le dos. Un rire sans lèvre et aux bouches édentées.


S'il te plait, emmènes moi ailleurs, je ne suis pas bien... s'il te plait... s'il te plait... s'il te plait... Je t'en supplie... s'il te plait... s'il te plait... je ne veux plus entendre ça, je ne veux plus voir ça... je t'en supplie.... Ils veulent me faire du mal... ils sont tout autour de nous... Ils se foutent de moi... je veux qu'ils meurent... Qu'ils crèvent ces pourritures...

Le jeune homme finit par la remettre dans la voiture. Alisha se balance d'avant en arrière et vice versa. Ne plus les voir, ne plus les entendre, ne plus...
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Message par Jo Clay Lun 2 Aoû - 1:05

C'est l'heure des grands retours, sur l'autoroute des vacances; ils quittent le tronçon d'une scène cultissime, pour prendre la prochaine sortie, vers les méandres de l'esprit tordu d'une connasse de contorsionniste; et pourquoi pas continuer jusque sous le crâne malade de la Kieffer. En tout cas, ils n'ont plus dit un mot. Depuis leur réveil... Ils ne se seront pas adressés la parole. L'un se sera occupé de seller le cheval, de réunir tout le bordel et de le coller dans les sacoches latérales de la bête; l'autre, abattue l'aura laissé faire. En pensant au retour... Le retour... Putain, tu le crois toi?


"Je rentre. Je rentre maintenant. Je suis ici depuis plusieurs jours; il est temps. Je suis reposée, je vais bien mieux. Je ferais plus peur à la petite, maintenant. Plus jamais. Tout va redevenir normal tu comprends? Comme s'il ne s'était rien passé. On peut tourner la page. Ici? J'étais seule. Toute seule. J'ai rien fait. Rien fait qui ne puisse transformer la suite en drame mortel. Parceque je rentre. Et que tout va redevenir normal, comme avant."

La cavalière s'est installée sur sa monture, aidée par un AM qui ne la regarde plus, n'ose pas lever la tête vers elle, n'ose même plus lui adresser la parole; coupable qu'il est. Et elle, qui vole déjà loin d'ici, loin des terres désolées, loin de Shangri La; coupable, elle l'est aussi, dans une moindre mesure. Mais elle l'est aussi. Elle le sait. Bien qu'elle n'y pense pas, occupée à virevolter, seule, dans le monde merveilleux de Jo Clay Kieffer, qu'elle s'est construit de toute pièce. Qu'elle s'est créé à la sueur du front de ses neurones dérangés... Ces neurones qui transpirent les traitements neurologiques lourds.

"Regarde, princesse, je suis rentrée. Alisha arrive aussi, et aussi... Non. Juste Alisha et moi. On rentre seules, toutes les deux. Il n'y a personne d'autre. On est parties depuis longtemps, c'est vrai, mais c'est fini maintenant. Tout va redevenir comme avant, c'est sûr. Qu'est-ce qui t'arrives? Tu as l'air plus heureuse que d'habitude. Ca doit être ton anniversaire; on va le fêter, cet anniversaire. Dignement, si tu vois ce que je veux dire. Dignement. Je pense que personne ne devrait mourir, les jours d'anniversaires. C'est ce que je pense. Je devrais en parler... Je le dirais à la vieille peau tiens."

Et d'avancer paisiblement, en direction de la ville. Elle est installée, affalée sur le dos de la monture, la joue contre son encolure. AM mène la marche, en tenant l'animal par la bride. Ils avancent lentement. Avant de ne plus se connaître, avant de ne plus oser ne serait-ce que respirer à portée d'écoute l'un de l'autre, ils baisaient sous une couverture, là bas, plus loin. Seuls au milieu de nulle part. Seuls? Ou pas... La technologie et ses petits travers... La lueur verdâtre de la jalousie crasse; c'est elle, habituellement, la jalouse maladive. Possessive... Jalouse à en crever, à se cogner la tronche contre les murs... A s'ouvrir le ventre pour en retirer toute la merde et en asperger le voisinage.

"Enculé... L'enculé... Il m'a baisée. Putain. J'vais le crever, j'vais le crever. Le saigner, rien à foutre de la vieille peau. J'vais lui défoncer la gueule, lui dérouler les tripes sous ses yeux de merde. J'vais lui arracher la bite avec ses propres dents. J'vais faire ça. Rien ne sera jamais comme avant, quand je l'aurais fait. Je dirais au revoir à la petite. Au revoir à Alisha aussi. C'est bien tout ce qui compte. La petite et Alisha. Le reste peut aller se faire foutre. Mais plus rien ne sera jamais comme avant, je pense. J'vais le butter. J'vais l'finir à p'tit feu..."


...................................................................................................


Pas un bruit, devant le portail de la communauté. Affalée sur son cheval, une Jo lucide et coupable n'ose pas regarder Alisha. N'ose pas ouvrir la bouche. Préfère composer toute seule... Fait semblant de. C'est difficile. C'est trop difficile. Elle ne comprend pas; elle ressasse : comment ça a pu arriver. Comment ça a pu se passer. Alisha, qui était là, qui était revenue. Elle l'a aimée, cette nuit, avant qu'AM ne lui vole la scène. Putain... AM... AM en travers d'elle et de l'indienne. Jalousie crasse, qui reprend, qui lui serre la gorge, les tripes. Elle lance un rapide regard au crâne rasé. Haineux. Il ne le remarque pas. Trop coupable, trop plein de remords, peut-être...

"Plus rien... Comme avant... C'est dommage. J'aurais aimé revoir la petite. J'aurais aimé repartir avec Alisha. Je voudrais que plein de choses ne se soient pas passées. Mais j'y peux rien. C'est arrivé. On a fait les mauvais choix. Et j'ai été piégée. Je me suis faite avoir, comme une bleue. Comme une pute. C'est ça, une pute... La vertu, elle était pas à la distribution, quand on m'a filé les cartes. Je devrais peut-être crever, comme une pute."

Malaise palpable, mais rendu plus supportable par son délire de persécution. Pathologie pathologie... Son délire de persécution qui la bouffe. Persécution. Jalousie. Pathologie, pathologie. Et Alisha se retire. Escortée par le grand demeuré... Il l'enferme dans le 4x4, elle ne lui a pas adressé un regard. Les choses vont mal ici... Quelque chose cloche. Elle le sent, ça bouge dans son ventre, ça se remue. Ses sphincters stimulés, son ventre barbouillé. Non, elle ne chie pas sur sa selle, mais c'est tout comme. Elle chie intérieurement, dans le dedans de son ventre. La merde brasse, signe qui ne trompe pas; quelque chose cloche, et l'histoire finira mal.

Elle serre sa batte, instinctivement.

"Les choses ne seront plus jamais comme avant. J'aurais aimé revoir la petite. J'aimerais éviter de crever comme ça, ici, si près du but. Ca serait plutôt pas mal. On choisit pas, je sais. Tiens, je serre ma batte, comme une pute. Sournoise. Je l'abattrais sur qui il faudra, quand il le faudra. Et se passera ce qui se passera. Alisha ne me regarde pas. C'est qui cet enculé. Il la serre, l'emmène dans le 4x4... Comme si elle était un paquet fragile. Tu le crois ça? Je me sens mal. Je sais maintenant. Il va y'avoir un drame. Et si c'était fini, aujourd'hui? Ca serait pas plus mal. Après tout... En finir avec tout ça..."

Qu'est-ce qui se passe. Qu'est-ce qui arrive... Aidez les, aidez moi... Aidez nous. Merde. Ca va beaucoup trop loin; trop tard. Te dérange plus, ça y'est, on est allés trop loin. Tout le monde le sait maintenant. Ca ne peut qu'empirer. En tout cas, c'est fini, elles s'envolent, les illusions. Impossible de retrouver le temps "d'avant". Elle veut s'y accrocher, mais ça lui file entre les doigts. Terreur. Elle est morte de peur. Pétrifiée de trouille. Et ivre de rage. Les deux, dans la même coquille maigre et malade.

Arrive, Jiminy Criquet. Arrive vite... Ca va chier dans la marmite.
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Message par AM 837 Lun 2 Aoû - 9:01

Rien qu'un accident... Rien qu'un accident...
Voilà ce qui tourne dans la tête d'un Ahèm perclus de douleur... Pas seulement physique.
Coupable, forcément. Coupable a s'en rendre malade... Coupable... A s'en flageller mentalement a défaut de pouvoir aller se noyer sciemment dans les eaux bourbeuse tandis qu'il mène le cheval de la mercenaire dans les marais de Shangri La.
Coupable forcément, c'est lui qui est équipé pour pisser debout...

Silencieux, Ahèm s'absorbe dans le trajet, contourne les trous de vases, les fondrières, les frondaisons épineuses et les mares trompeuses aux fonds incertains...
Il affiche un sourire mauvais... On dirait sa vie... Sauf qu'il y est moins habile pour éviter les chausses trappes de mère nature et là, il est dans la vase jusqu'au museau, respirant a plein poumon ses effluves moisies.

C'est toi qui pue le moisi mon grand... Pas le marais, laisse le tranquille le marais... C'est ton malaise et ta culpabilité qui te colle a la peau comme une tache insoluble, collée sur ton front.

Ahèm a l'impression que les animaux du marais se sont tous donner le mot pour l'accueillir comme il se doit, animal parmi les siens... Ca pépie, ça piaille et ça croasse en tout sens quant ils se fraient un chemin dans le marécage jusqu'aux portes.

L'angoisse s'ajoute a ses dérangements intestinaux, ce matin il s'est retrouver a chier du sang... Manquait plus que ça... Légère fièvre, voilà son corps qui se rebelle... Bien fait... Bien fait.

Lorsqu'ils arrivent en vue de la porte, Ahèm hésite un instant avant de reprendre sa marche... Ils sont revenus eux aussi, pourquoi n'éprouve t'il pas la joie qu'il devrait ? Obscurci par les derniers évènements le retour de la virée impromptue s'annonce plus compliqué encore a aborder, déjà que...

C'est un Ahèm piteux et penaud se tenant a un bon mètre de la cavalière qui s'approche en regardant ses pieds avec un grand professionnalisme.
Pas d'effusions, c'est pas l'ambiance, Alisha dans un autre monde délirante dans les bras d'un Ghost silencieux. L'un l'ignore complètement tandis que l'autre est en plein délire paranoïaque...

Coupable, coupable, COUPABLE... C'est tout ce qu'il entend, qu'il voit, qu'il ressent en tambourinant, nerveux, sur la porte, futile...
Puis il s'asseoit au pied de la porte... Pourquoi personne n'ouvre...

Et Ghost qui dépose l'indienne dans la voiture avant de se poster en bon chien de garde, l'arc a portée de main.

Les effluves de ses vêtements souillés par la traversée du marais lui remonte aux nez... Pourriture, macération, fermentation, dégout...

Coupable.
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Message par Alisha Kamakshi Lun 2 Aoû - 20:09

Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut effleurer à peine :
Aucun bruit ne l'a révélé.




Ne plus sentir leurs présences tout autour d'elle. Ils se lèvent et se bousculent. Se rapprochent de la Land Rover déjà vidée de ses occupants. Elle continue de se balancer, faisant mine de ne pas les voir. Un couple grimpe sur le capot et c'est la récidive. Des bouts de chair qui se déchirent, des coups de hanche de plus en plus violents et sordides. Macabre exhibition n'ayant rien de torride.


Maintenant, c'est la voiture qui se balance d'un côté sur l'autre, secouée par toutes ces mains décharnées. Ils se moquent, l'appellent, se font plus amicaux... De leurs voix d'outre-tombe, parfois plus enfantines comme si quelqu'un s'amusait à jouer sur les hauteurs de leurs timbres pour trouver le ton juste qui la fera céder.


Viens Alisha... Viens ! Rejoins-nous ! Tu vas voir, tu vas bien t'amuser !


Elle est poisseuse et la nausée l'étreint. Lasse et fourbue, son esprit est comme un appareil à pression dont la soupape risque de sauter à tout moment. Ses mains cherchent à cacher ses yeux, à recouvrir ses oreilles. Elle est pareille à une petite fille qui ne comprend pas d'où sortent ces charognes. Elle se sent harcelée, acculée. Sa fièvre monte d'un cran. Elle a peur. Craintive, elle se recroqueville plus encore sur elle-même et sa bouche tente de former un son inarticulé qui ne sort pas. Elle n'arrive pas à crier, à hurler. Elle supplie les Dieux pour que tout cesse, elle prie avec une ferveur peu coutumière. Elle se raccroche désespérément encore et encore à tout et n'importe quoi.



Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.




Ils veulent s'emparer d'elle et l'emmener dans les tréfonds d'un enfer post-mortem. La buée d'une soirée fraiche recouvre les vitres de la voiture. C'est dans sa propre culpabilité qu'elle s'enfonce. Elle n'a rien d'une blanche colombe et pourtant elle les juge, elle les hait. Elle puise dans ses ressentiments pour que la boule noirâtre autrefois agonisante reprenne vie en elle.


Alisha aurait tout accepté d'entendre. Elle aurait compris si ça aurait été une autre femme. Là, elle ne peut pas et ses yeux fous croient entrevoir à nouveau leurs corps empêtrés dans la luxure commettre encore une fois l'irréparable. Ils l'invitent à leur petite fête en maitres de cérémonie. Orgie notoire du désespoir liquidien.


Elle perd pied. Elle ne sait plus. Ne plus les voir, ne plus les entendre, ne plus les sentir. La répulsivité enragée. Elle se saisit de l'épée qui était restée à l'arrière de la voiture. Son arc rejoint son dos. Claquement de portière. Tout aussi soudainement, et d'une démarche zombifiée, elle se dirige droit vers les remparts. Le tumulte silencieux, son regard hagard se hasarde à tenter de discerner les silhouettes humanoïdes gardant la cité.



Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute ;
N'y touchez pas, il est brisé.




Ses compagnons d'infortune qu'elle seule voit l'entourent et l'applaudissent. Elle est le spectacle incontournable pour un bon public pourtant critique et intransigeant. L'actrice à qui on décernera le César, le Golden Globe Awards. Celle tant attendue et qui monte déjà les marches ornés d'un tapis rouge au festival de Cannes. Hollywood lui ouvre déjà ses portes ! Elle est l'égérie de Lynch et même de Tim Burton pour son style, sa grâce, son talent inné. On scande son nom et elle sourit, béate. Elle sait tellement retranscrire la folie furieuse. Action !


Ne sachant plus trop son texte, elle improvise. Tant et si bien qu'elle tourne la pointe de la lame contre son sein. Elle ne prend pas le temps de la soupeser, il faut émouvoir le public. Tellement passionnée dans ce qu'elle fait, elle glisse l'épée le long de son torse. Une entaille sanguinolente apparait, pas assez profonde. Se suicidera ? Se suicidera pas ? C'est alors que le second acteur entre en scène. Son haut devient lambeau, laissant dénudée sa fine poitrine. Circulez, il n'y a rien à voir.


Excusez du peu, Miss Kamakshi, vous êtes flamboyante, divine mais nous n'avons pas trouvé mieux comme figurant ! C'est si rare de nos jours !


C'est juste parce qu'il n'y avait pas encore assez d'érotisme dans la scène. Il manquait ce petit soupçon d'écorchée vive sexy, comprenez que c'est très conceptuel. La foule exulte et hue l'homme qui se traine presque à terre, suppliant la furie de ne pas faire cela. Une pointe de pathétique mélo-dramatique pour que coulent quelques larmes sur les joues de jeunes filles émues et fleurs bleues.


Ha ce qu'ils sont beaux ! Croyez-vous qu'ils se marieront et auront pleins d'enfants comme dans les contes ? Ce serait si merveilleux !


[i]Un long silence. Au loin, une autre voix se fait entendre. Celle de la maitresse qui n'a plus toute sa tête mais qui tente de retenir son nouvel aimé. Alisha compose, improvise, s'impose. L'épée tombe au sol et elle attrape son arc qu'elle bande si fort qu'une flèche est malencontreusement décochée pour se ficher dans le pectoral du mâle à terre. Côté cœur.



Crèves, fils de putain, crève !!!


Le texte est surfait mais efficace. Telle une amazone, Alisha garde son arc un certain moment en fustigeant l'homme à terre jusqu'à lui cracher dessus. Effet inattendu, classe et encore un tonnerre d'applaudissement du public en délire ! Alisha dans son plus beau rôle ! Celle de la femme meurtrie, abusée, désabusée, trompée, jalouse alors qu'elle-même a su se montrer volage. Ne te souviens donc pas dans les champs de blé ou sur la plage ? Oh que si, elle se souvient. Elle se souvient de ce corps galbé à la peau chocolatée contre sa peau caramel. Un moccachino intense et corsé. Une langue gourmande passe sur ses canines, carnassière. N'était-ce pas pour la bonne cause ? Pour Jimmy ? Pour Shangri-la. Elle hoche vaguement la tête. Elle en rêvera encore longtemps.


Souvent aussi la main qu'on aime,
Effleurant le cœur, le meurtrit ;
Puis le cœur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;



En attendant, la voilà à Chicago à se joindre au Cell Block Tango pour expliquer ses mésaventures à une justice qui tranchera pour le meurtre qu'elle n'a jamais commis. Un accident ? Trop facile. C'est lui qui s'est jeté sur ma flèche alors que je tentais une démonstration de mes progrès ! Plusieurs fois a t-il faillit s'y jeter ! Heureusement que je n'en ai tiré qu'une sinon il aurait ressemblé à une poupée vaudou sur laquelle on s'acharne ! Jamais je ne ferais une telle chose ! Je vous le dis moi : Cet homme est CIN-GLE ! I'm not guilty !



Plop, six, quick, uh uh, Cicero, Lipshitz...




Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n'y touchez pas.*



---
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Message par AM 837 Lun 2 Aoû - 21:25

Coupable...
Ahèm joue nerveusement avec une poignée de cailloux, assis le dos a la porte qui refuse de s'ouvrir, jetant quelques regards douloureux a l'indienne qui se balance d'avant en arrière derrière les vitre du véhicule...
Protégé par un Ghost toujours aussi peu causant.

Il jette la poignée de cailloux dans le fossé et se lève, les bras pendant ouvert, paumes visibles avant d'amorcer deux pas en direction du véhicule pour s'immobiliser en avisant le sombre gardien bouger de façon infime.

A t'il vraiment bouger ? Serait il près a saisir son arc et tirer ? Probablement... Peut être... Certainement... Il n'en sait rien mais finalement la trouille l'emporte et Ahèm retourne s'asseoir...

Coupable et lâche... De mieux en mieux... Encore un peu et il va finir par détester ce qu'il est devenue... Ou peut être tout simplement ce qu'il est... L'amnésie c'est pratique, on peut aborder le lendemain sans arrière pensée jusqu'à ce que les souvenirs refasse surface et que les actes parlent d'eux mêmes.
Et si il n'était que ça, depuis le début un lâche et un coupable... Vil que tu es AM, vil tu restera.

Assis, les bras croisés sur ses genoux, le front posé sur les avant-bras pour ne plus voir et s'abimer dans la puanteur de sa honte, il reste prostré jusqu'au bruyant claquement de portière.

Alisha, "Sa" Alisha ... Non le "sa" n'est plus de mise si il l'a jamais été...
Ai-je jamais mérité qu'elle me considère ? Il ne sait plus bien, tout est trop brouillon, trop complexe pour son cerveau fatigué.

Alisha est sortie armée de pied en cap, le regard fiévreux et déterminé... D'autres images et icônes de furies vengeresses viennent se plaquer depuis l'inconscient d'AM sur l'indienne qui brandit son épée avant de la retourner contre elle.

Le crane rasé se lève, en proie a la confusion, une main tendue vers Alisha, amorce deux pas hésitant alors que Jo murmure quelque chose qu'il n'entends pas... Trop loin... Pas le moment...

Trouve quelque chose a dire vite ! Tout ça c'est de ta faute...
Sa culpabilité lui bat les temps alors qu'il bredouille :

"Alisha... s'il te plait..."

Elle saigne... abondamment après s'être entaillé le derme et la chair...
Il tombe a genoux suppliant a quelques mètres de l'indienne.
Pathétique AM, coupable, lâche ET faible...

"Alisha... Par pitié..."

Mains toujours tendues vers l'incarnation de la colère de Shiva sur cette terre, il la supplie de tout son être de ne pas poursuivre...
La prêtresse callipyge couverte de son propre sang braque ses yeux de braises sur lui... Dédain colère... Haine.

Elle bande son arc... et décoche son trait, tel une diane chasseresse en colère.

La flèche le heurte sans coup férir, pas d'hésitation chez l'archère.
Ahèm hoquète propulsé en arrière son torse s'allonge sur ses talons... Inconfortable enfin toujours moins que d'avoir une flèche dans le buffet, la main cherche la blessure tandis qu'il cherche de l'air douloureusement, souffle coupé, apnée en plein air.

Les feux follets dansent des sarabandes devant ses yeux, la main posée sur le torse la hampe de flèche dépassant d'entre son majeur et son annulaire, Ahèm suffoque, les yeux rivés sur un ciel aux couleurs improbables qui oscille tangue et chavire tandis qu'une fleur de sang frais s'épand sous sa chemise...

Coupable, lâche, faible et... mort ?

Superbe trajectoire, est ce conforme avec les souhaits des Moires ?
Aucune idée, a vrai dire a part les vrilles de douleurs qui s'amplifie a chaque respiration et le liquide vital poisseux qu'il s'efforce de plus en plus mollement de retenir plus rien ne compte...
Les ombres l'englobent doucement, il ne sent déjà plus son bras gauche et le froid s'insinue.
A peine le temps de réclamer quelqu'un ou quelque chose dans une langue de son passé qu'il part, les douleurs s'estompent...

Alors c'est ça ?
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Message par Jo Clay Mar 3 Aoû - 0:16

Quand l'irréèl vient enfiler sa langue, sans cérémonie aucune, dans le feuilleté rose de la réalité, difficile de faire la part des choses. Très. Un instant avant, elle sentait l'odeur douteuse; l'atmosphère de merde : pluie de chiasse, comme tout le temps. Depuis combien de temps elle sirote son jus de colique à la paille, sur la terrasse de sa névrose? Elle sifflait entre ses dents, à l'attention d'un connard coupable et bouffé par le remord, un inaudible "Attend ! Reviens... N'y va pas...". Et en quelques secondes, AM tombait à la renverse, sous l'impact de la flèche, qui s'enfonçait dans son torse, comme ça. Sans chichi, comme dans du beurre. Oh merde... Chierie de merde.

"... Putain... Ils... Ils ont eu AM. Alisha... Alisha, ils ont eu AM... J'ai pas vu l'coup partir, j'sais pas d'où ils tirent..."

Quoi? Qui ça "Ils"? Qu'est-ce qu'elle raconte, encore, comme conneries? Où elle est? Où elle part? Sur quel pallier de son monde de merde danse-t-elle, cette nuit là, devant les portes closes du village? Vers quel nouveau délire malsain elle se traine, quand elle se laisse tomber de cheval, sur le coté de la monture, pour tituber vers un AM blessé, le torse en sang, au sol. Quand elle se laisse tomber à ses cotés, se penche sur lui, pour comprimer la plaie, le regard d'abord affolé; presque horrifié. Comprimer la plaie, réfléchir... Non mais merde, c'est pas possible Alisha... Elle a pas pu... Ca peut pas. Si, pourtant si.

Sortir de là; se réveiller. Contrer le manque. Mais pourtant, l'explication est logique. Si logique... Tellement simple, tellement claire; tellement facile... Tellement facile qu'elle sourit, la cavalière, alors que son regard, tantôt terrifié, s'en va caracoler dans le vide, regarder au fond de son crâne. Tellement, qu'elle rit. Comique nerveuse; rit en tentant de s'expliquer. De clarifier une zone d'ombre, véritable bourbier chiasseux, dans lequel s'enfoncent ses pieds nus... Et l'impression de faire une chute, de tomber du douzième étage, pour aller s'écraser lamentablement sur la dalle froide de son cervelet fatigué.

"Mais c'était toi, Alisha... C'était toi... C'est avec toi que j'étais, cette nuit... Tu sais, tu te souviens. T'es arrivée, t'étais nue... On a fait l'amour... J't'ai aimée, cette nuit. Toi aussi..."

Et de continuer de rire, plus fort encore... De littéralement se fendre la poire, en comprimant la plaie d'AM, qui se vide de son sang; commence à faire des bulles rouges entre ses lèvres -mauvais signe s'il en est- en baragouinant des saloperies inaudibles. Mais ta gueule. Ta gueule toi... Tu en as assez fait ! Tu m'as pris Alisha, enculé... Tu m'as niquée, j'aimerais te crever... J'aimerais te finir; j'aurais qu'à enfoncer la flèche encore plus... Ou te fracasser ta gueule à coups de batte, tu serais même pas foutu de te protéger... J'te crèverais. Et elle se marre, se marre encore, en poursuivant:

"Oui... C'était toi... C'était toi, Alisha, avec qui j'ai fait l'amour c'te nuit là... Tu peux pas m'dire qu'tu t'souviens pas... Toutes les deux... Tu sais..."

D'arrêter de rire. De presser la blessure d'AM, de comprimer, en ne lachant pas Alisha du regard... D'essayer de comprendre. Mais c'est trop tard, y'a plus moyen de comprendre; c'est foutu. L'ascenseur vient de l'arrêter à un nouvel étage; les portes s'ouvrent, sur un puzzle incompréhensible. Il faut tout recoller. Tout recoller... Tout recoller vite, se presser. Avant que la porte ne se referme, qu'elle reparte à un autre étage; vite ! Le puzzle, vite !

Echec.

"Alisha... Alisha... Ils... Ils ont eu AM. Ils ont eu AM... J'ai pas vu l'coup partir... Alisha... J'vais nous sortir de là. J'vais prendre AM, j'vais l'évacuer, aide moi. Appelle des s'cours... On va s'en sortir... On va s'en sortir... Aide moi... Ils ont eu AM... J'ai pas vu l'coup partir... Alisha, j'vais nous sortir de là... J'vais prendre AM. J'vais l'évacuer, aide moi. Appelle des s'cours..."


"Alisha... Mais... Alisha... J't'ai aimée, cette nuit là... On a couché ensemble, toutes les deux..."

Quand elles sont arrivées ici, pour la première fois, sur leurs chevaux après le sac de la Ville Rouge, il y'avait... On ne compte plus les lunes... Elles étaient toutes les deux fraîches, solides et grandes gueules.
Jo Clay
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Message par Alisha Kamakshi Mer 4 Aoû - 21:11

Ambiance musicale


Jaune, bleu, rouge. L'ilot des pleurs interdits quand la férocité se cramponne à votre maladive rancune. Celle qui affaiblit toute raison, recouverte par le duvet occis et épineux d'un doute latent transformé en triste réalité. Non, la belle n'est plus femme mais une créature bestiale qui entend les aveux, le parjure abscons dont elle ne retient que le profond ressentiment.

JE N'ÉTAIS PAS LA ? TU M'ENTENDS ? PAS LA !


Et tout ce sang qui dégouline en filets rouges et visqueux pour venir étreindre la terre d'où s'échappent des volutes de fumée blafarde... Filets visqueux qui s'étalent en flaque, attirant déjà une ou deux mouches et la vermine grouillante venue se repaitre. Des victimes de plus ayant rejoint les limbes comme tant d'autres. L'odeur du sang. La souillure. Elle les voit déjà le crâne défoncé vomissant des miettes de cervelle éparses sur le sol boueux, après s'être acharnée à y assener des coups. Peut-être dévorera t-elle leurs viscères ?


SALOPE ! Jusqu'à preuve du contraire, je n'ai pas de grosse bitte juteuse... J'espère qu'il bandait dur au moins et que tu as pris ton pied !


En juge impartiale et comme pour prouver ses dires, l'indienne se dévêtit après avoir lâché son arme. Oh comme elle aurait aimé tirer une flèche, là, entre les deux yeux de Jo et se délecter de sa mort ! Une mort douloureuse à l'extrême. La pute se sentirait partir. Sa vision brouillée sur une immense flaque de sang. Comme si ses yeux devenaient sang. C'est lent une agonie mais elle ne partirait que lorsque la douleur la possèdera entièrement tout en étouffant. Impuissante jusqu'à quitter son corps comme si rien ne pouvait l'y accrocher. La cribler de flèches, lui défoncer le crâne et lui faire avaler sa batte par tous les orifices possibles jusqu'à ce qu'elle soit méconnaissable sur une nocturne de Chopin. L'idée lui extirpe des lèvres un rire. Un rire hystérique et aliéné qui la secoue de spasmes alors qu'elle ôte enfin le dernier morceau de tissus recouvrant sa peau. Nue, le torse cisaillée d'une longue entaille sanguinolente, elle affiche une attitude haineuse mais surtout obscène.

Une scène malsaine et irréaliste devant les portes de la ville où sa main rejoint son entrecuisse, dévoilant impudiquement son intimité alors qu'elle se masturbe. Minaudant, lascive, elle continue de rire maladivement, son autre main caressant sa fine poitrine pour mieux étaler le liquide rouge qui s'écoule de sa blessure et s'en recouvrir jusque sur le visage.


Tu vois pétasse que ce n'est pas avec moi que tu baisais... Sale chienne, si tu croyais encore que j'étais là... comment expliques-tu qu'il t'a limé comme un porc ? Il a profité de toi ! Il a abusé de toi ! TU T'ES FAITE BAISER DANS TOUS LES SENS DU TERME !


Sa langue glisse imperceptiblement sur ses lèvres alors que sa respiration se fait plus profonde. Un doigt qui s'enfonce dans son antre et sa main qui s'y crispe alors que sa dépouille dépouillée connait le spasme de la jouissance. Moment d'apothéose où de l'érotisme, on passe à un peu de pornographie surfaite lorsque la volupté emporte les dernières bribes de logique au milieu d'un décor surréaliste. Un décor façonné par la drogue et les démons qui viennent hanter les coupables, baisant sans remord. Jo s'accroche à elle, la supplie de la croire. C'est avec elle que jo a baisé cette nuit-là. Alisha se gausse et pense bien à faire de cet instant crucial, un fantasme éveillé. Une réalité. Son esprit crie un laïus d'obscénités. Baises moi. Sa bouche, elle, ne forme qu'un rictus haineux jusqu'à ce qu'elle se sente prisonnière, jusqu'à ce que son ventre se contracte. C'est cela ! Ses entrailles convulsent. Elle va enfanter la mort à tous les étages, de sa folie sanguinaire jusqu'à son utérus qui se révulse. Des lambeaux de chair bien réels, et encore du sang, comme si l'univers entier famélique avait soif de ce nectar pourpre. Elle a mal, terriblement mal et tombe à genoux quand l'autre l'enserre. Jo continue de parler. Un discours vide et creux pleins de remords et regrets qui n'atteigne pas celle qui, dans un moment de lucidité, comprend quel horrible cauchemar est en train de défiler.

Femme volage, jalouse, assassin à la petite semaine, mère inconstante. Une lignée vermeil qui s'écoule, s'agglutine et se répand en trainée. Pas de descendance digne. Mauvaise moisson cette année dirait-on.


LÂCHES MOI ! DÉGAGES... LAISSES MOI ! LÂCHES MOI ! LÂCHES MOI !


Elle hurle et se répète quand l'autre ne lui rend pas sa liberté, collée à son corps poisseux, puant la mort et la sueur.


TU NE COMPRENDS PAS... ON DEVAIT ÊTRE HUIT... PAS SEPT A RENTRER...


Non, elle ne comprend pas. Dans un dernier élan de survie alors, avant d'étouffer et avant que ses ailes ne se brisent définitivement, son coude vient frapper le plexus d'une Jo complètement ahurie qui perd son souffle. L'emprise se fait moins solide. Relaxée, la prisonnière n'attend pas et se défile, s'enfuit, entrainant avec elle ses fantômes sortis tout droit d'un vieux placard vétuste, l'esprit lacéré. Emmenant avec elle sa culpabilité, son effarement, son désespoir et sa noirceur jubilatoire désormais délétère. Elle s'enferme dans le véhicule. De l'intérieur. Elle se balance à nouveau d'avant en arrière puis se recroqueville sur elle-même mélangeant sang et larmes. Comme un fœtus qui n'a pu se raccrocher à la vie.
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