Rendez-vous galeux

[Delamort]

Shangri-La.. La nuit était tombée depuis à peine une heure, déjà les lueurs vacillantes des bougies conféraient aux dédales de ruelles de la cité de récup' son étrange et malsaine atmosphère, des recoins sombres, des ombres virevoltantes sur les murs de tôle qui vous font frôler la crise cardiaque tant on jurerait un prédateur quelconque, les cris, les bruits étranges en provenance des marais, l'étouffante quiétude de la ville qui s'endort... L'heure préférée du mutant depuis son arrivée dans cette étonnante bourgade...
Il déambulait comme à son habitude, trifouillant sa radio, marchant d'un pas tranquille, se laissant mener, jamais il ne s'était senti plus en sécurité, il avait atterri chez les puissants, du moins au sein de l'enclos actuellement le plus sûr du wasteland....
Nombreuses avaient été les mésaventures depuis sa sortie du bunker... La caravane tout d'abord, son projet, l'objet de toute son énergie, puis l'épidémie, puis les troubles à Esperanza... Et voilà..
Passant une entrée de bâches accrochées en guise de porte, il entra dans ce qu'il conviendrait de nommer un bar, sauf que l'alcool est plus rare que rare et jalousement gardé, en tous cas pas utilisé pour se pochetronner la tronche en refaisant le monde pré-crash... Donc dans ce bar on ne boit pas, ou de l'eau en saison de non-rationnement... Mais on s'y efforce d'instaurer cette inimitable chaleur, cette convivialité des causeries endiablées, de la franche camaraderie et des beuveries..
Elle était là.
Elle, cette nomade arrivée à peu près en même temps que lui, elle qu'il croisa lorsqu'il débarqua sur les rives menant à la cité avec son ami.. Etonnante meneuse de son groupe... Elle surtout qui se plut à l'insulter publiquement sur les ondes publiques, ondes qu'il occupait naguère pour faire fructifier ses affaires...
Il approcha, jusqu'à se poster juste derrière elle...


Bonjourrrrr Mademoiselle à la langue bien pendue...
Perrrrmettez que je m'assois, je crrrrrrois que nous avons beaucoup de choses à nous rrrrraconter...

[Barcelonia]

Depuis son arrivé dans le bourg, Barça passait le plus clair de son temps à la vigie, de là elle pouvait voir la liberté du monde extérieur. La vie en citée lui déplaisait fortement, comment les sédentaires pouvaient ils vivrent entre quatre murs sans voir l'horizon ? Impossible...

Pour passé le temps, elle mettait a l'occasion un pied dans la salle commune. Il y avait quelque individu plutôt amusant, comme le chapelier, elle espérait d'ailleurs le croiser pour gouter son tord boyaux quant le mutant interrompu ses pensées.

Barça le dévisage, "encore une gueule cramé" pense t'elle. D'ailleurs elle a déjà vue cette face quelque part, faut dire qu'on oublie pas ce genre de visage dégueulasse. Ça lui revient, c'est le lâche qui est passé comme une fusée lors du passage en pirogue, le mec qui a même pas prit le temps de donner sa coque de noix pour faciliter la traverser...

Salam mec... Ça s'rait notre esclavagiste ? ...

T'peux t'assoir j'suis pas chez moi.

[Delamort]

Détendue et insolente, elle se présenta comme il l'avait pressenti, avec ne nonchalance cachant mal une grande détresse affective pensa t-il.. Il prit quelques minutes pour la considérer.. Laissa son cerveau divaguer et se perdre en analyse psychologique très post-apocalyptique et répondit enfin...

Hmm Arrrh arrrrh.. Que de familiarrrrités ma chèrrrre..
Esclavagiste, que voilà un mot mal intentionné dans votrrrre bouche... Je me considèrrrre comme un humaniste.. Un extrrrrêmiste de la surrrrvie arrrrh arrrrrh...
Et bien, quitte à êtrrrre là faisons connaissance.... Que lie votrrrre grrrroupe manifestement nomade à cette charrrrrmante cité ?

[Barcelonia]

Elle se demande ce que veut ce type, encore un de ces gars qui espère coucher avec elle ? Il veut faire du business ? Ou alors il a juste rien a foutre ?

Elle se penche en arrière sur sa chaise la mettant en équilibre sur deux pieds et posant ses bottes sur la table.

App'lons un chameau un chameau.

C'qui nous lie a c'bled ? On est en affaires, rien d'plus, après on r'pendra la route.

Et toi..

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