Boire un coup après l'boulot

[Gavroche]

La Personal Special Service (même si elle aurait pu s'appeler La Personal Security Service) était une troupe de mercenaires neutres, nomades, libres, et avant tout commerciales.
Les gens ont souvent l'idiotie de poser toujours les mêmes questions à ce genre de personnes. Z'inquiêter pas m'dame, vous êtes pas la seule. A craindre que les mercenaires retournent leurs vestes aussi rapidement qu'on doit les payer.
La P.S.S avait cette particularité d'être une entreprise sérieuse, portant comme idéal de ne pas faire n'importe quoi contre n'importe qui. Sa clientèle est pour elle ce qu'il y a de plus important, et croire que quelque chose pouvait être fait contre ses propres clients était de sous-estimez la gestion de sa diplomatie, et d'se foutre un bon bras entier dans l'oeil.

A mi-chemin au rendez vous galant, gala ministérielle et rendez vous d'affaire... L'administratrice de la ville, celle qu'on appelle mamie Shangri Lä, mais néanmoins plus jeune que le laisse penser les rumeurs du désert, suivait un galant, qui n'était autre que le grand Gavroche. Ce mercenaire très controversé, mais bien souvent aux ressources bien mal déduites, et insoupçonnées.
Dame Lanthane avait déjà pu y goûter, mais avait décidée de couper le robinet, ayant oubliée ce dicton qui disait que tout travail méritait salaire.

C'est sans importance, puisque la voila emboîtant le pas à la suite du colosse aux cheveux ébouriffés, au long manteau noir tout droit sortie d'un roman policier, et cette incassable visage pâle et impassible, comme une inexplicable maladie lui figeant les émotions.
Les boots font un vieux "splouitch splouitch" dans la boue enneigée des ruelles qu'il traverse.
Le chemin qu'empreinte l'ex flic semble tout tracé. Et les voilà qui arrive au petit campement de la P.S.S. Juste une grande tente commune récupérée à l'arrière de l'ancienne distillerie qu'ils avaient visités, plus de l'ordre de grandes bâches usées cousues en carré qu'un véritable Grand Ritz. On voyait que chaque murs faisaient partie de morceaux différents. Au sommet, une petite cheminé toussotant une petite fumée blanche.

Le mercenaire pénètre à l'intérieur... de la tente sans s'annoncer. Manifestement, il n'y a personne. Parfait.
Il ressort. La toile d'ouverture est laissée ouverte, tandis que de l'autre main, celle ganté d'un cuire noir, propose très aimablement à Lanthane d'entrer, accompagné d'une sorte de sourire forcé.

[Lanthane]

L'Administratrice avançait pensive. Elle suivait le géant sans un mot.

Il l’avait invité, plutôt habilement il fallait bien le reconnaitre, à boire « un godet d'alcool un peu particulier ». Habituée à ce genre de rituel quand il s’agissait de discussions commerciales, elle avait accepté… Ou plus exactement, elle n’avait pas su quoi répondre à part «pourquoi pas », à ce moment là. Enfin, elle avait pris le temps de rassembler ses esprits, et s’apprêta soudain au pire quand elle vit le sourire de Gavroche... Car sa perception du monde se résumait à sa fonction et ses devoirs envers Shangri-La. Et toutes tentatives de l’en écarter étaient le plus souvent vouées à l’échec, et lorsqu’elle s’apercevait de la manœuvre, l’a laissée d’une humeur « massacrante ».

Aussi, elle jeta un œil égal à la main tendue de Gavroche avant de s’engouffrer dans la tente.

[Gavroche]

Il remarqua l'indifférence à son sourire très particulier. Dommage m'dame, y peut pas faire autrement.
Ca t'joue souvent des tours hein, Tom.

Murmurant à moi même...

-Pour sûr...

Mamy Shangri Lä pu découvrir une tente à l'intérieur très sommaire.
Au centre, un tout petit poêle dont la cheminé n'est autre qu'un vieux tuyau de chantier.
Des "couchettes" en lit de paille. A peines quelques couvertures miteuses.
Les paquetages toujours près à lever le camp.
Et dans un coin de la tente, des piles de feuilles, de dossiers et de cartes sur une caisse d'alcool d'avant crash.

-Madame Lanthane, ne soyez pas effrayée par cette déco à laquelle vous ne devez plus être habituée. Vos lieux étant sûrement d'un goût bien plus raffinés.

Permettez moi de m'excuser de vous recevoir dans mon mode de vie. A la nomade.

Tu t'fou d'sa gueule là ?

-Je vous en pris, prenez place.

Il lui propose de s'asseoir sur le seul lit de camp disponible...

[Lanthane]

Ce n'est pas le manque de raffinement qui marqua le plus l'Administratrice, c'était le désordre. Le désordre inévitable qui se dégageait d'un tel campement de fortune, et qu'elle avait banni de son Atelier depuis son arrivée à Shangri-La.

Raide, elle s'assit sur le lit de camp.

Alors, Monsieur Gavroche, quel est donc ce breuvage particulier que vous vouliez me faire gouter ?

Et qu'est-ce espérez-vous tirer de cette entrevue ? Ajouta-t-elle en lissant négligemment sa jupe.

[Gavroche]

Petite pincée du cul, sous cette air coupeur d'envie, on lui faisait pas à mamy Shangri Lä.
Le Gavroche semble chercher quelque chose derrière le petit poêle, un petit sourire en coin sur le reste de son visage plâtré. Quelques sons de verre qui s'entrechoque, et puis il se redresse, dans un souffle...

-Ne présumez pas de ma nature d'homme ma chère madame. J'ai été bien élevé.

Gros mensonge fouareux de gangster banlieusard. Mais qui pourtant pourra faire son effet sous cet air à demi sérieux et rigide de l'ex-flic.

Il se saisit d'un quart, qu'il vérifie propre...

-Nous sommes ravis d'avoir enfin conclu notre premier contrat avec les autorités de Shangri Lä. Nous restons à votre disposition durant la durée de notre passage de cinq lunes chez vous, afin de repartir avec ce Five Pack que vous nous avez promis.

Il tient une bouteille transparente contenant un très repoussant liquide marron, dont la couleur se nuance dans des tons plus sombres dans le fond.

-Mais pour l'heure..., trinquons.

Il secoue la bouteille de quelques gestes bien connus des hommes, noyant ainsi le marron bien marron partout dans ce qu'il reste de boisson dans la bouteille.
Pas d'chance, le fond c'est c'qu'y a de pire...

Il souffle un coup dans le quart vide et en verse une lampé, qu'il tend ensuite à Lanthane.
Aussitôt qu'elle le prendra, il s'en servira une également dans le... ...Nan, Tom ! Nan, pas c'ui là, y a Since qu'à pisser d'dans cette nu... ... bon d'accord... Il se sert donc dans ce quart...

Je crois que la madame avait demandée c'que c'était que cette boisson, Tom !

-Hm. Quant à ce breuvage, il provient tout droit de la réserve personnelle de feu mon ami, Harry Stinson. Alcool de champignon de l'Alambic, bar de New Vegas.

Santé.

Cul sec.

[Sinceham]

Cette propagande inacceptable m'oblige à rétablir la vérité et à en profiter pour me venger.

Un chameau au galop surgit dans la tente. Devant son museau se maintient tant bien que mal un harmonica chevauchant au bout du bras fildeférique d'un Since au cheveux châtains mi-longs rejetés en arrière par la vitesse par-dessus un visage presque homogène, enthousiaste et rieur.

"PFRHOIN"

A mi-chemin, l'harmoniciste lance son instrument en direction de l'innocent personnage au narrateur diffamateur. L'harmonica atterrit pile dans le récipient tout fraîchement rempli que tend Tom à la m'dame de tout à l'heure.

Que Sinceham n'a pas le temps de saluer à nouveau, car c'est presque si dans sa course digne d'un cavalier mongol il n'a pas rattrapé l'instrument qu'il récupère en même temps que le quart qu'il arrache à la volée de la main de l'ex-flic après avoir fait le tour des deux humain en s'étant baissé en un mouvement d'une fluidité telle qui manqua de le faire basculer dans l'hyperespace (mais les conditions astronomiques nécessaires n'étaient apparemment pas réunies).

Le Keshik ressuscité se penche, alors que la sortie est déjà juste là, sur sa noble monture haletante à laquelle il offre une part du butin, c'est-à-dire l'alcool, dont l'odeur la fait éternuer une énième fois avant même qu'il n'y ait contact, et l'harmonica qui émerge de la liqueur de champignon.

"PFRBLOHUNBL"

Sinceham jusque-là silencieux rit d'un rire lunatique et démoniaque et juste avant de sortir de la grande tente, balance en arrière le quart duquel il a retiré sa part du butin, euh le même harmonica en fait. Et, toujours plus pernicieusement émoustillé d'un engouement créatif, il positionne encore l'instrument devant la gueule de Pinky dans l'attente d'un nouvel éternuement musical qui ne tarde pas.

Mais qui n'est malheureusement pas perçu par Gavroche et l'Administratrice, le schizophrène est déjà loin dans le semi-blizzard. Cependant le quart continue sa course dans les airs, par pure coïncidence vers le crâne de Lanthane, heureusement protégée par son sixième sens.

La fulgurance du raid fait qu'il n'a en réalité pas duré plus de cinq secondes et demie.
La performance moyenne de Tom, quoi...

[Lanthane]

L'Administratrice cligna plusieurs fois des yeux. Elle eut la désagréable impression qu'il s'était passé quelque chose... Mais que cela lui avait complétement échappé. Elle considéra la tente, désormais dans un désordre devenu indescriptible.

Monsieur Gavroche, comment faîtes vous pour vous y retrouver ? Utilisez-vous un code de rangement particulier ?

Elle effleura du pied le quart abandonné. Elle se baissa pour le ramasser, puis en huma l'intérieur en fronçant les sourcils.

De l'alcool de champignons, vous disiez ? Cela a l'air effectivement particulier... Et vous tenez ça de Monsieur Stinson.

Elle récupéra quelques gouttes sur le rebord d'un doigt agile, avant de les porter à sa bouche.

Hum... C'est assez surprenant. Vouliez-vous me faire passer un message Monsieur Gavroche ? Demanda-t-elle soudain glaciale.

Allez droit au but, je vous prie.

[Gavroche]

Hein ? Quoi ? Pardon ? Quelqu'un au téléphone pour moi ? Non. Un chameau dite vous ? Avec un taré avec un oeil pas foutu d'être pareil que l'autre ? Ha oui il est avec nous pourquoi ?

Soudain, Lanthane reprends, extirpant Tom d'un gros délire in cerebral.

Surprenant dit elle ! C'est aussi surprenant que la nouvelle de la mort de Harry, quand on avait tout fait pour le protéger.

Le Gavroche ne se décontenance pas, peut être au contraire de ce qu'avait espérée l'agile diplomate; Mamy Shangri Lä.
Il reste placide, faisant tourner le liquide dans son quart.

-Ne trouvez vous pas cela ironique ?

Hausse les épaules.

-Tant pis.

Boit une lampé.

-J'en étais accro dans les montagnes de Corelgrad... Avant de rencontrer Nager... Avant ce... bordel.

Il fait encore tourner le liquide dans son quart, le regard qui se noyait dans ce tourbillon de liqueur de champi.

-Hm, ho pardon. Voulez vous que je vous resserve ?
Excusez les délires de notre ami.

[Lanthane]

L'Administratrice secoua la tête en tendant le quart au mercenaire.

Cela me suffira pour aujourd'hui, Monsieur Gavroche. Je ne voudrais pas vous priver d'une telle boisson alors qu'elle semble précieuse à vos yeux n'est-ce pas ?

Et Je pense que vous avez encore beaucoup à faire, avant d'être prêts à partir... Et autant de travail m'attend, si ce n'est plus.

Je vous remercie pour cette invitation, ce fut un... plaisir.

Le ton était protocolaire... Mais cela ne suffisait pas à masquer les intonations parfois glaciales de Lanthane.

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