C'était un pâle matin de printemps
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C'était un pâle matin de printemps
- Le soleil matinal de la fin de l'hiver se levait sur Shangri-la. Assit en équilibre sur la barrière de bois de l'enclos des chameaux, Kelenn commençait la journée en douceur. Mâchouillant un brin de paille, le cow-boy regardait Maât s'affairer à brosser la fourrure de sa saloperie de chameau. Loin d'endosser le rôle d'inspecteur des travaux en cours – il en avait royalement rien à foutre du camélidé – il prenait simplement plaisir à rester en compagnie de l'oracle.
Depuis qu'il l'avait retrouvé, une foule de sentiments pas forcements complémentaires tempêtaient en son for intérieur. La seule constante sur laquelle l'élève et le maître s'étaient tout de suite retrouvés, c'était le sexe, pour le reste, y'avait encore du chemin à faire. Pour Kelenn en tout cas, parce que le mioche lui, il avait l'air vraiment heureux de le retrouver, et rien ne semblait entacher son bonheur.
« Dis Mat' » appela t-il doucement pour engager la conversation. Mat c'était plus proche de l'ado qu'il avait quitté, et puis il n'arrivait pas à se faire à se faire à ce prénom, Maât. Pourquoi est ce que le gamin s'était mit en tête de s'appeler comme une connasse égyptienne ? « Comment ça s'est passé ces deux ans ? » La question lui brûlait les lèvres depuis leurs retrouvailles, mais la poser revenait à dire « Comment tu t'es démerdé sans moi ? Tu sais, le mec qui était censé veiller sur toi et pas te perdre comme un con. » et le blond avait encore du mal à assumer cette partie de l'histoire. Son regard embarrassé s'attarda plus sur la croupe du chameau que sur celle à damner un saint de son protégé.
« 'Fin tu vois, j'veux dire... Tout seul... »
Évidemment il ne l'avait pas exactement retrouvé seul, en haillons et paumé dans le désert. Depuis qu'il avait rejoint le groupe Ragnarok, Kelenn avait rencontré ceux qui avait fait son boulot à sa place et qu'il avait comme toujours affublé de doux surnoms de son cru : le grand blond avec des nattes – Thor – qui dirigeait la troupe, et Maité – qu'il prenait soin d'appeler M'sieur Vargas quand il n'avait pas le dos tourné – le papy jovial et marmiton en chef.
Kelenn- Messages : 12
Date d'inscription : 16/03/2011
Re: C'était un pâle matin de printemps
- Tout en comptant à voix haute, Maât se dandinait d’un pied sur l’autre, conscient que derrière lui, Kelenn l’observait de son regard bleu glace. Cela faisait plus d’une demi-heure maintenant qu’il se trouvait dans l’enclos des camélidés et qu’il brossait le beau pelage dru de son chameau. Indifférent au soin que lui prodiguait le jeune prétendu oracle, Kobol ruminait son foin avec bruit, bavant parfois sur l’épaule de son jeune maître lorsque celui-ci passait sous sa tête pour s’occuper de son encolure. Le jeune homme était content, vraiment content ces derniers jours. Il était envahi par une bouffée de bonheur rafraîchissante. Kelenn était de retour dans sa vie après deux années de séparation. Enfin, il avait retrouvé un bout de son passé… un passé bien trop souvent ignoré. Kelenn était tout ce qui restait des siens.
« Dis Mat' » Le jeune oracle se retourna, la brosse à la main et le sourire aux lèvres. « Comment ça s'est passé ces deux ans ? 'Fin tu vois, j'veux dire... Tout seul... »
Un instant, Maât garda le silence en fronçant les sourcils. S’il était heureux de retrouver Kelenn, vestige du passé, et de partager à nouveau avec lui des nuits torrides, il l’était bien moins à se souvenir de ce qui avait suivit leur séparation forcée. Maât avait énormément perdu, ainsi que souffert à cette époque. Il avait frôlé la mort.
« Plutôt bien si on exclu la mort de mon frère, et de Tommy. » répondit-il en s’efforçant de rester le plus neutre possible. « Ils ont massacré Matthias, et décapité Tommy… Moi, je me suis enfuit le plus vite possible. Tu n’imagines pas comme j’ai couru vite. Comme si les dieux m’avaient portés loin de ces barbares. J’étais dans des marais, perdu lorsque monsieur Thor et Carlos m’ont recueillit. Depuis je ne les quitte pas. »
D’un pas léger, il s’approcha de la barrière jusqu’à arriver entre les cuisses du grand blond. Il posa les mains sur celle-ci et regarda fixement Kelenn droit dans les yeux.
« Tu sais, je suis spécial. Très spécial. Car je parle avec les dieux. »
Cela pouvait paraître absurde, voir carrément idiot, mais Maât y croyait profondément. En deux ans, le jeune homme s’était fait à cette idée. Il n’arrivait plus à distinguer le mensonge qu’il avait créé pour forcer Thor à le vénérer comme l’oracle de son père, et la réalité.
Maât- Messages : 17
Date d'inscription : 15/11/2010
Localisation : Entre deux dunes de sable
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