Sans gêne, sans honte : chassez le naturel.

[Jo Clay]

On prend les mêmes et on recommence, et ainsi de suite, jusqu'à ce que les mêmes finissent par caner, un de ces quatres, et qu'on les remplace...

En l'occurence, là, ce sont les mêmes connasses, qui reviennent à cheval de leur mission; mission de capture, d'interception, de sûreté générale, d'utilité publique, appelez ça comme vous voulez. Mission qui contre toute attente, s'est déroulée sans violence, sans bavure : sans mort inutile ou accidentelle. Aucune hargne dans l'exécution de la tâche. Il faut le faire, alors on le fait... Même la trognasse brune n'aura pris aucun plaisir sadique dans la capture du prisonnier...

Quand les trois chevaux s'engagent sur la place publique, on peut même noter que, contrairement à d'habitude, le captif n'est pas trainé à même le sol par une longe, derrière le cheval. Il est à peu près confortablement (tout est relatif) installé en travers, sur la croupe du cheval de Jo Clay Kieffer. Les chevilles et les poignets ficelés, il s'agite un peu, mollement... Indemne, par rapport aux précédents prisonniers. Une mission simple, accomplie avec des moyens réglos. Et sans mauvais traitements... Une première.

Chassez le naturel... Il revient au galop.


En pleine place publique, face au bâtiment central, la connasse saute à bas de sa monture. Elle attrape par les épaules le prisonnier installé en saucisson sur l'arrière de son cheval, et le tire violemment.

*JBANG !*

Captain Igloo -a-t-on idée de se faire appeler comme ça- bascule, et se fracasse à même le sol, les poignets attachés dans le dos, incapable de se réceptionner. Son crâne heurte durement la terre humide : quelle chance c'est pas trop caillouteux. Une plainte sortie du fond de la gorge du malheureux. Gémissement coupé court par un coup de botte au niveau de la mâchoire : craquement sinistre quand le talon écrase l'os.

Sans honte, sans gêne aucune, devant tout le monde, la chasseuse de prime s'accroupit sur sa victime, commence à lui faire les poches, à fouiller, indélicate au possible. Il porte un couteau à la ceinture, elle s'en empare, le fourre dans son propre ceinturon. Elle ouvre la petite besace accrochée au type, la fouille aussi... Elle renifle, sort tout ce qu'elle peut... Quelques petits récipients, certains de plastiques, d'autres de métal, contenant quelques maigres réserves d'eau. Elle en jette la moitiée à l'indienne.

"Partage, Miss Calcutta... Ca m'semble équitable."

Un crachat sur la joue fracassée de l'individu, elle poursuit sa fouille : charogne citadine, charogne quand même. Le malheureux complètement dépouillé, elle lui laisse un moment de répit; fourre dans une sacoche latérale de son cheval le peu de biens qu'elle a pu piller.

C'est ça : pas de honte, pas de gêne... Chassez le naturel...

[Alisha Kamakshi]

Alors que le trio rentre à Shangri-la, Alisha est pensive malgré le temps qui semble s'améliorer. Avec un peu de chance, finie la période des moussons !

Tandis qu'elles pénètrent dans l'enceinte de la communauté, la jeune femme observe les alentours en fronçant les sourcils. Un léger éclat plein de vivacité, et elle sort son carnet pour y annoter une idée. C'est alors que Jo se décide à malmener leur capture du jour, sous le regard blasé d'une indienne qui récupère l'eau.

Laisses donc ce pauvre erre tranquille. Je pense qu'il faut le garder entier et intact pour qu'il serve à quelque chose ici sinon on serait pas allé le chercher.

Haussement d'épaule, la jeune femme repart au petit trot vers la grange où elles vivent...