Histoire d'être sûr...

[Gavroche]

La P.S.S avait plié baguage. La tente commune avait été remballée et chargée sur les nouvelles montures. Un authentique régiment de cavalerie berbère paradait à la fin de cet hiver, dans l'avenue de la ville menant aux grandes portes de la citée forteresse.

Pas de publique, pas de foule en délire. Juste un putain de froid, et des extrémités gelées. Quelques corbeaux sur les derniers arbres encore debout matent de leurs yeux perçant ce qui pourra être piqué durant le voyage. Compte là d'ssus barbeuc sur pattes... Tu finiras grillé à la broche.

La buée blanche s'envole au-dessus de la colonne, comme une cheminée de train à charbon qui fait "clop clop", comme un appel au cancer ou les coups de sabot de bestiaux. Normal, p'têtre parc'que c'sont justement les bestiaux de la troupe qui portent leurs cavaliers vers la sortie de la ville, et pas un putain d'train tout droit de ton délire psychédélique...

Arrivé aux remparts, la petite Tamarie est de passage dans le coin. Le Gavroche descend de l'étrier et met pied à terre. Les autres le regarde, plein de questions... Il fait signe de commencer à sortir.

-Tamarie. Tamarie.

L'appel t il de sa voix grave.

[Tamarie]

Elle répondit à son appelle, toujours au rendez-vous la gamine. Surtout curieuse de savoir se que son nouvelle ami lui voulait encore. C'est vrai qu'elle n'avait pas eut ses réponses, peut être allait-il les lui donner.

Elle courut, comme le font les enfants, les deux pieds en avant et tant pis si on manque de se manger à chaque marches dévalées de la sorte, elle fonça comme une fusée vers l'ex-flic pour lui sauver dans les bras, allait-il la réceptionner?

Je suis là monsieur Tom!

Cria-t-elle à son tour en arrivant au pied de la caravane.

[Gavroche]

C'est comme au baseball. Sauf que là c'est pas une balle, c'est une gosse.
Elle fuse vers les 2m19 de muscles et de ferrailles, qui se mettent directe à genou pour la réception les bras ouverts.

Un sourire naturelle illumine alors le visage du colosse...

POUM !

La petite est venue s'écraser contre le Gavroche qui n'a pas bouger d'un poil.
Il lui sourit tout en restant silencieux. Pas un son ne sort de sa bouche. En y regardant de plus près, il a la gorge serrée.

Après un soupire...

-Tamarie. J'ai besoin que tu fasses quelques choses pendant mon absence. Pap... Heum, Tom a du travail à faire.
Alors je veux que tu restes en vie, quoiqu'il arrive. Tu m'entends...? Quoiqu'il arrive.

Lui murmure t il en lui souriant droit dans les yeux.
Il lui caresse alors la tête, en lui soufflant...

-Que tu as de joli cheveux. Est-ce que tu m'en donnerais 2 ou 3 ?

Lui fait il, l'émotion se faisant sentir, tout en sortant d'une poche intérieur de son manteau, un petit sachet plastique hermétique.

[Tamarie]

Il avait retrouvé son sourire caché que seul pouvait voir, mais quelque chose venait troublé se moment qui semblait plus stressant pour l'adulte que pour l'enfant qui du haut de son innocence ne ressentait pas le moindre stresse. Elle se laissa cajolé et rit quand il lui demanda de rester en vie.

Je compte pas mourir monsieur Tom, t'en fais pas pour ça, en plus je sais me battre, je suis super forte tu sais!

L'homme lui demanda alors une mèche de ses cheveux sales. Pour être franc avec elle même, la gamine trouvait ça un peu bizarre, pourquoi demander des cheveux alors qu'elle préférait lui offrir son ruban ou un autre objet personnel qui lui ferait penser à elle. Mais il voulait des cheveux et il avait même prévu un réceptacle pour pas les perdre, il les voulait vraiment.

Elle eut une idée un peu malsaine, échanger ses cheveux tant voulu contre l'information qu'elle désirait elle aussi... Mais l'homme semblait pressé et elle ne voulait pas commencer à faire du chantage. Elle plongea sa main dans son sac et en sorti un couteau aiguisé qui faisait la taille de son avant bras. Elle coupa net un petite mèche de cheveux et la donna à Gavroche.

Voilà monsieur Tom.

[Gavroche]

Vilaine petite calculatrice. Elle lui épargne cette horrible chantage et l'obligea ainsi à revenir un jour pour tout lui raconter.

Il la regardait donc affectueusement se couper une petite mèche, bien plus que ce qu'il n'espérait.
Il lui laissa le soin de la glisser dans le petit sachet qu'il referma aussitôt grâce au clips.

Même si la petite était bien courageuse, malheureusement, elle n'était pas au bout de ses peines.
Il se retint de faire une grimace, pas très difficile quand on a déjà du mal à être expressif, il rangea le plastique pour ressortir un étrange kit de prélèvement.
Il ouvre la toute petite trousse... Une punaise, un verre de montre, un micros tournevis et une énorme pile ronde au lithium. Le tout parfaitement astiqué et propre.

-Tu es super forte dis tu ? Hmm, voyons ça.

Le ton a quelque chose de paternel et chaud.
De sa main ganté d'un cuir noir, il se saisit doucement de l'une de ses mains...

-Je vais te faire une toute petite piqûre pour voir si tu n'es pas malade, d'accord ?

Le matériel disposé sur un genou, il dégoupille la capsule qui recouvre le creux du verre de montre, et s'apprête à se saisir de la punaise.

[Tamarie]

Là, en plus d'être étrange, ça devenait terrifiant, il regarda le visage de Gavroche qui lui semblait différent, plus gentil, trop gentil. Même sa voix avait changé, comme si il tentait de l'amadouer. Lui piquer le doigt, mais il est pas bien? La gamine retira sa main de gant noir.

Tu fais quoi là? Je suis pas malade, ma maman est médecin et elle m'examine assez pour savoir que j'ai rien, je veux pas que tu me piques le doigt.

Elle recula de quelque pas, mais était toujours dans le rayon d'action du demi-robot qui lui faisait de plus en plus peur.

Si tu me piques avec ton truc je crie que tu veux me violer!

Elle aimait beaucoup Gavroche, mais elle était terrifiée, on lui avait dit de se méfier des hommes du désert, qu'il n'était pas tous sympathique et que beaucoup lui voulait du mal, mais elle croyait en la bonté de l'être humain et pensait que Tom était de ceux en qui on pouvait avoir confiance, mais le voir lui demander des cheveux puis sortir son attirail comme ça et vouloir lui piquer le doigt la mettait mal à l'aise.

Elle le fixa pour lui montrer qu'en effet elle n'avait pas peur, mais qu'elle ne voulait plus qu'il la touche.

[Gavroche]

La réaction n'était peut être pas celle escomptée tout compte fait. Ainsi le sourire de l'ex-flic tomba, comme piquer au coeur, pour redevenir cette expression que tout le monde lui connaît. Cette non-expression.

-... D'accord...

Stoppé net, il avait laissé glisser les doigts de l'enfant pour ne pas les lui briser d'un réflexe trop brusque de la mécanique cybernétique de sa main.

Après un instant, il fît mine de ranger son matériel...

-C'est dommage, après ça j'avais un truc super cool à t'montrer... Mais... tant pis...

Un petit regard entendu à Tamarie sur ce qu'elle allait louper... Tom ne manquait pas de ressource avec les enfants. Etrange révélation...

[Tamarie]

La gamine lança son cerveau dans une réflexion active. Il semble avoir changé d'avis, il ne veut pas absolument lui piquer le doigt, mais pourquoi faire? Pourquoi a-t-il besoin de son sang? Après tout c'est pas grand chose, une petite goute de sang, ça doit même pas faire mal.

Elle se rapprocha donc de Gavroche et lui rend sa main, prête pour la piqure. Elle était plus ou moins rassurer, elle voulait surtout savoir se qu'était la surprise tant attendu. Se qu'il devait montrer. Encore une foi, la gamine c'était faite piégée par sa curiosité. Le pire c'est qu'elle en était même pas gênée, trop heureuse de savoir qu'il n'était pas devenu un monstre bizarre... Surtout qu'elle avait dormi avec lui.

C'est quoi la surprise monsieur Tom?

[Gavroche]

Il ne peut s'empêcher de répondre par un petit rire spontané, alors qu'il devrait déjà être partit (ou que je devrais faire la cuisine IRL !).
C'est alors qu'il lui prend la main gentiment, et s'exclame sans bruit en regardant au ciel.

-Ho, un cerf volant !

Merde, Tom, j'crois qu'la cuisson est prête !

[Sinceham]

Mais Gavroche s'était exclamé sans bruit.

Si l'inverse il y avait eu, ou même le contraire... eh bien...



... eh bien Sinceham, du haut de sa monture magnifique, percevant l'inespérée exclamation de Tom se serait alors retourné en sa direction, les yeux brillants arborant une lueur inégale mais si peu, émettant quelque chose entre une émerveillée mièvrerie et ce mièvre émerveillement que l'on voit dans le regard des jeunes enfants auxquels on raconte un beau mensonge.

Pinky chevauchant à son tour autre chose qu'un harmonica, lui et son cavalier enchanté auraient ainsi mis les voiles vers le planeur cervidé de son statut et, s'élevant dans les airs devenues multicolores au son de la gentille musique floydienne, que je n'apprécie pas tellement mais bon justement, elle aussi enfantine et tout autant naïve que l'espoir absurde du schizophrène d'atteindre un cerf-volant imaginaire, dont l'espèce est de toute manière disparue sur le Fract (aux dernières nouvelles, je peux me tromper).

Et le plus beau dans tout ça, c'est que ç'aurait été bien Pinky, mais oui bien sûr, dont aurait émanée, en cette cosmique et démentielle chute ascensionnelle, cette mélodie infantille catapultée à travers l'harmonica persécuté par une secrète technique de virtuose consistant en un superbe éternuement bien plus qu'éternel, Jupiter et au-delà de l'Infini lui-même.

Mais Gavroche s'était exclamé sans bruit.

[Tamarie]

Trop naïve, trop enfant, elle se retourna vers le ciel, laissant champ libre a ses mains vulnérables. Mais le ciel était désespérément vide... Et que pouvait bien être un cerf-volant? Elle s'imaginait alors un cervidé monté comme un pégase qui aurait traverser le ciel sur font d'arc-en-ciel... Mais rien que de gris nuages. Elle était déçue.

[Gavroche]

La surprise est faite ! La piqûre aussi. Il lui tient le doigt qui laisse couler quelques goûtes sur la lentille.

S'attendant à une réaction très enfantine, de sa main de chaire il vient lui caresser les cheveux, lui adressant quelques mots qui sont, au grand étonnement, à moitié rigolé.

-Voila c'est fini ma chérie. Tu es très courageuse.

L'étreinte du doigt sûrement engourdit de la petite était relâchée, tandis que rapidement, le géant refermait d'un clips son échantillon de sang fraîchement prélevé, rangeant son attirail de "torture".

-Tu peux lécher ton doigt maintenant. Ne t'inquiète pas, dans 2 minutes ça ne saignera déjà plus. Tu es une grande fille ma chérie.

[Tamarie]

Haoutch.

Une douleur légère vient lui titiller le doigt qu'elle enfourne dans sa bouche une foi relâcher.

Pourquoi que tu as besoin de prendre des cheveux et du sang à moi?

Elle se demandait bien se qu'il pourrait en faire, elle avait aussi peur d'être cloner et de se retrouver avec une deuxième petite sœur qui lui ressemblerait.

[Gavroche]

Tout en glissant sa petite trousse dans une sacoche en ceinture de cuir brun, il lui souriait abondamment, sans retenu, presque naturellement, la capsule en main.

-C'est pour voir si tu vas bien.

Il retire le gant de cuir noir, et retire la manche du manteau de ce bras là.
L'énorme membre cybernétique est aussi large que son autre muscle. Le blindage scintille. Des rainures en désordres distinguent les compartiments de la puissante prothèse.

D'un doigt de son autre main qui tient encore l'échantillon, il le pose sur une petite trace ronde sur l'intérieur de la forme du biceps, qui vient scanner automatiquement son empreinte.

PSssssHHHIIIIIIIUUUUuuutttt !

Un compartiment se déclic, se soulevant comme une porte de Lamborghini. Une épaisse vapeur très froide s'échappe déjà des fissures.
Comme tout le monde se pose la question; à l'intérieur deux noyaux d'un bleu azure recouvert d'une petite couche de gèle laisse échapper un plus fin nuage de vapeur.
En arrière plan, des câbles noirs, un gros axe métallique, différents systèmes mécaniques reliés entre eux, et ce qui ressemble à une turbine dont les hélices à la chaîne tournent à très grande vitesse.

La capsule est coincée aux côtés des deux noyaux refroidissant.
Le géant adresse un petit regard entendu à la fillette.

-Classe, hein.

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